ADMINISTRATION-
CONSEIL DES MINISTRES 26 SEPTEMBRE 2018- COMMUNIQUE
«Son Excellence M. Abdelaziz Bouteflika, Président de la
République, a présidé ce jour, Mercredi 26 Septembre 2018, correspondant au 16 Moharam 1440, une réunion du Conseil des ministres.
Le Conseil des ministres a entamé son ordre du jour par l’examen et
l’approbation du projet de Loi de finances pour 2019, présenté par le
ministre des Finances.
Elaboré sur la base d’un cadrage macroéconomique prudent, dont un prix du
pétrole à 50 dollars le baril, un taux de croissance de 2,6%, et un taux
d’inflation de 4,5%, ce projet de texte prévoit également 6.508 milliards DA de
recettes budgétaires (en légère hausse par rapport à 2018) dont 2.714 milliards
DA de fiscalité pétrolière.
Les dépenses budgétaires s’élèveront à 8.557 milliards DA, en légère baisse par
rapport à l’exercice en cours. Le solde global du Trésor pour l’exercice 2019
affichera un déficit de près de 2.200 milliards DA.
Les dépenses de fonctionnement totaliseront 4.954 milliards DA avec une légère
hausse découlant de la situation sécuritaire aux frontières ainsi que du
relèvement des transferts sociaux qui atteindront 1.763 milliards DA, soit près
de 21% de la totalité du budget de l’Etat.
Les crédits budgétisés pour les transferts sociaux couvriront notamment (I)
plus de 445 milliards DA destinés au soutien aux familles, (II) près de 290
milliards DA destinés aux retraites (auxquels s’ajoutera une dotation d’appui
de 500 milliards DA à la Caisse nationale des retraites), (III) près de 336
milliards DA pour la politique publique de santé, (IV) et plus de 350 milliards
DA pour la politique publique de l’habitat (auxquels s’ajouteront près de 300
milliards DA mobilisés pour le même secteur par le Fonds national
d’investissement).
Le budget d’équipement s’élèvera à 3.602 milliards DA de crédits de paiements
et 2.600 milliards DA d’autorisations de programme destinées à de nouveaux
projets ou à des réévaluations.
La légère baisse nominale du budget d’équipement ne correspond pas à un recul
de la politique publique d’investissement, mais elle découle, notamment d’une
baisse de près de 300 milliards DA des crédits consacrés l’année dernière à
l’assainissement des créances détenues sur l’Etat.
La consistance du budget d’équipement pour 2019 confirme la poursuite de
l’engagement de l’Etat en faveur du développement économique et social avec
notamment des dotations de (I) 625 milliards DA pour l’appui au développement
humain, (II) près de 1.000 milliards DA de soutien multiforme au développement
économique (III) et 100 milliards DA de concours au développement local.
Dans son volet législatif, le projet de loi de finances pour l’année prochaine
se limite à des mesures d’ordre destinées notamment à améliorer la gestion des
finances publiques ainsi que la lutte contre la fraude. On y retrouve aussi des
mesures en faveur du développement, telle que la bonification totale des
intérêts sur les crédits bancaires destinés à l’AADL pour la construction de
90.000 nouveaux logements. Aucune nouvelle taxe ou augmentation des prestations
publiques n’est proposée dans le projet de loi de finances pour 2019.
Le Conseil des ministres a, par la suite, examiné et approuvé le projet de
loi de règlement budgétaire pour l’exercice 2016.
Ce projet a été élaboré conformément aux dispositions de la Constitution pour
permettre au Parlement de contrôler l’exécution du budget de l’Etat voté pour
l’année 2016. Ce texte sera accompagné d’un rapport de la Cour des comptes au
sujet des mêmes dépenses publiques.
Au titre de la reddition des comptes, le projet de loi en question met en
évidence que le budget de l’année 2016 a été marqué notamment par 5.026
milliards DA de recettes et 6.543 milliards DA de dépenses ainsi qu’un déficit
budgétaire de 1.517 milliards DA. Malgré la conjoncture financière
particulièrement difficile durant laquelle il a été exécuté, le budget public
pour 2016 a enregistré la poursuite des efforts de l’Etat pour le
développement, comme l’illustre notamment, la réception de (I) plus de 1.200
nouveaux établissements scolaires et 300 cantines et demi-pensions en faveur du
secteur de l’éducation nationale, (II) 43.000 places pédagogiques et 23.000
places d’hébergement nouvelles pour le secteur de l’enseignement supérieur,
(III) ainsi que l’achèvement de 288.000 logements et le lancement de 98.000
autres unités.
A l’issue de l’approbation de ces deux projets de loi par le Conseil des
ministres, le Président de la République a relevé la prudence qui a marqué la
préparation du projet de budget pour l’année prochaine, afin de ne pas exposer
le pays aux possibles retournements du marché mondial des hydrocarbures. Le
Chef de l’Etat a relevé aussi un début de mise en œuvre de ses directives pour
une rationalisation de la dépense publique de l’Etat.
Le Président Abdelaziz Bouteflika a également saisi cette occasion pour
souligner que l’Etat poursuivra ses efforts de construction nationale dans tous
les domaines. «L’Algérie doit se mobiliser davantage dès à présent pour
maintenir et améliorer le niveau de développement humain de la population,
surtout que celle-ci connaît une progression de plus d’un million d’habitants
par année, et l’Algérie dispose des moyens de réussir ce pari», a déclaré le
Président de la République.
«Pour cela, nous devons approfondir les réformes déjà engagées dans tous les
secteurs. Ces réformes garantiront une justice sociale toujours intense mais
aussi plus transparente, plus efficace et plus équitable. Elles devront
garantir aussi un service public davantage allégé des lourdeurs
bureaucratiques. Elles devront promouvoir enfin, une décentralisation plus
effective, permettant d’améliorer l’écoute, le dialogue et les solutions de la
part des pouvoirs publics face aux attentes des citoyens», a ordonné le Chef de
l’Etat.
«Dans le même temps, la valorisation des richesses nationales, l’offre
d’emplois, et la promotion des exportations hors hydrocarbures devront avancer
de pair et de manière plus soutenue encore, avec le concours des investisseurs
locaux et de nos partenaires étrangers, ce qui interpelle le Gouvernement pour
poursuivre et accélérer l’amélioration du climat des affaires dans le pays», a
souligné le Président Abdelaziz Bouteflika.
Le Chef de l’Etat a conclu ses remarques en déclarant que «ce sont donc là un
ensemble de chantiers majeurs dont ne doivent pas nous distraire les échéances
politiques nationales aussi importantes qu’elles soient, des chantiers sur
lesquels j’attends des résultats concrets et diligents». Le Conseil des
ministres a poursuivi ses travaux par l’examen et l’adoption de trois
décrets présidentiels relatifs à des contrats d’exploration et d’exploitation
de champs pétroliers.
Le premier décret concerne un contrat signé en Janvier 2018 associant Sonatrach majoritaire, et la société Cepsa
dans la prorogation de la production du champ dénommé «Rhourde
El Khrouf». Cet investissement mobilisera près de 1,2
milliard USD.
Le second décret concerne un avenant à un contrat associant Sonatrach
majoritaire, et ses partenaires «Total» et «Repsol»,
pour l’exploration et l’exploitation du périmètre dénommé «Tin Fouyé Tabenkort II», avec un
investissement de 320 millions USD.
Enfin, le troisième décret permet la révocation par anticipation du contrat
liant la Sonatrach et ses partenaires Total et Repsol dans l’exploitation d’un précédent périmètre dénommé
«Tin Fouyé». Cette révocation permettra la mise en
œuvre du contrat relatif au périmètre «Tin Fouyé Tabenkort II».
Saisissant l’examen de ces trois textes, le Président Abdelaziz Bouteflika a
interpellé le Gouvernement, notamment les responsables du secteur de l’Energie
pour intensifier les efforts d’exploration des capacités du pays en
hydrocarbures de sorte à continuer de fournir au pays des ressources
financières appréciables pour le financement du développement national.
Le Chef de l’Etat a également demandé une dynamisation accrue du développement
des énergies renouvelables dont un important programme a été adopté voilà trois
années. Le Conseil des ministres a ensuite examiné et approuvé deux décrets
relatifs au déclassement de parcelles de terres agricoles, dans les wilayas
d’Oran, de Tébessa et de Skikda.
La procédure de déclassement de ces terres a été menée par des équipes
multisectorielles locales puis par des commissions nationales qui se sont bien
assurées, comme l’a ordonné le Chef de l’Etat, de la qualité agricole marginale
de ces terres.
La première parcelle concernée, d’une superficie de 120 hectares, dans la
commune de Tafraoui, wilaya d’Oran, est destinée à la
réalisation d’une usine de montage de véhicules par la société Peugeot avec
deux partenaires locaux majoritaires.
Il s’agit d’un investissement de 16,4 milliards DA qui générera un millier
d'emplois directs sur le site industriel, et 4.000 emplois indirects dans la
région.
Les deux autres parcelles, respectivement de 150 hectares dans la commune de Bekkouche Lakhdar, wilaya de
Skikda et de 487 hectares dans la commune de El Aouinet,
wilaya de Tébessa, sont destinées à la réalisation de deux importantes usines
d’engrais phosphatés.
Ces deux unités feront partie d’un vaste projet industriel et minier qui
augmentera la production de phosphate au niveau du gisement de Oued El Hedba dans la wilaya de Tébessa, et développera la
transformation de ce minerai en divers engrais dans trois usines qui seront
implantées dans les wilayas de Tébessa, Souk Ahras et
Skikda.
Tout ce projet intégré sera réalisé en partenariat entre des sociétés
algériennes et chinoises.
L’investissement atteindra plus de 6 milliards USD. Il créera près de 20.000
emplois directs et indirects au bénéfice de la population des wilayas de
Tébessa, Souk-Ahras, Skikda et Annaba.
Le Conseil des ministres a, également, entendu et avalisé une communication
du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du
territoire, portant proposition d’amendement du décret présidentiel relatif aux
circonscriptions administratives dans certaines wilayas.
Cette proposition a pour objet de consolider les attributions des walis
délégués, de sorte à renforcer le rapprochement du service public en direction
des citoyens.
Cette mutation ne manquera pas d’avoir des retombées positives sur la gestion
et le développement, notamment à travers les wilayas du Sud du pays qui ont été
renforcées, en 2014, par la création de circonscriptions administratives
dirigées par des walis délégués.
Enfin, le Conseil des ministres a conclu ses travaux par l’examen et
l’adoption de décisions individuelles relatives à des emplois supérieurs civils».