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Roman Salah Chekirou- "L'Otage"

Date de création: 12-09-2018 18:51
Dernière mise à jour: 12-09-2018 18:51
Lu: 1329 fois


DEFENSE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN SALAH CHEKIROU- « L’OTAGE »

L’otage. Roman de Salah Chekirou. Editions El Qobia, Birkhadem/Alger 2017. 1 800 dinars, 351 pages

 

 Elle.....Suzanne Planturier, Suzie pour les amis, une canadienne de Montréal, infirmière de son état :  D’aventure en aventure. Au départ, elle croyait vivre une grande et belle histoire d’amour. Mais, cela ne dura que.......cinq années. Son compagnon, un Canadien médecin de son état , Sylvain Beauregard,  la quitte pour aller soigner , loin d’elle, très loin, les malades démunis du monde . Dépression....Psy’.....Elle se retrouve affectée dans un service de soins palliatifs d’un autre hôpital de Montréal. Elle  re-découvre la vie, la vraie vie et, surtout, des raisons de ne pas désespérer., et surtout l’espoir de re-découvrir...l’amour, même s’il est numérique.

Lui, 8 000 km plus loin, ......Dahmane , un Algérien de Hassi El Ghella, technicien des télécoms’ : De peur en peur. Dans un pays qui verse peu à peu  dans la violence  et sous la coupe (non officielle mais bel et bien présente, tout particulièrement dans les quartiers populaires des villes ,  les villages et la campagne) des terroristes islamistes.

Les années 90 ! Une guerre civile ne disant pas son nom. La mort qui pourchasse tout le monde. Les massacres collectifs, la lutte anti-terroriste....La quête du « pouvoir »...le pouvoir, l’abîme, le trou noir, le crime, le désastre et la honte...

Pour fuir la peur et la terreur, Hamdane part au Canada. Il rencontre (en fait, il avait déjà établi un lien virtuel – en  « tchatchant »- grâce à internet) Suzie et il l’épouse . Cinq années de bonheur, deux enfants et la paix des corps et des esprits. Dieu que le Canada est accueillant !

Puis, comme tout Algérien, ne voilà-t-il pas qu’il a des « envies »  d’Algérie......Revoir la maman. D’abord , un séjour -avec femme et enfants -  de rêve aux        Andalouses .....puis, le départ au village natal.

Le cauchemar va débuter sur le chapeau des roues : Papiers confisqués par les « tangos » du coin... obligation de réparer du matériel de télécommunications.... arrêté par les forces de sécurité.... enlevé par des terroristes ......Cela ne va s’arrêter à ça. Suzanne voulant s’enfuir avec ses enfants est , elle aussi, enlevée par un groupe de terroristes  et séparée de ses deux enfants. Moutabaridja à la peau blanche et douce « comme du yaourt », considérée comme butin de guerre » (ghanima harb) . Devenue « esclave », comme  beaucoup d’autres femmes kidnappées,  elle est brutalisée , exploitée, violée par le chef puis livrée aux autres....Aucune limite à la sauvagerie. Au nom d’un Islam d’une autre dimension....

Un jour , elle retrouvera (dans un maquis des monts du Tessala) son époux , lui aussi  otage (un otage utile, en tant qu’ « ingénieur », spécialiste des télécoms). Ils s’enfuiront. Il périra. Après vingt cinq mois séquestrée   dans le maquis terroriste, elle repartira (« extradée » et soupçonnée d’aide aux terroristes , pour avoir « participé » à la mise en place d’une infirmerie ) au Québec......mais sans ses enfants, Sajid Jean  et Okba Romuald  ....disparus.  Certainement, elle reviendra, un jour,  les (re-) chercher. Un autre livre dans une Algérie cette fois-ci réconciliée ? Elle a , de nouveau, beaucoup d’espoir, car........tenez-vous bien, elle s’est convertie à l’Islam......demandant même à son futur (et ex -compagnon) époux , le canadien bon teint .....de se convertir avant.Une drôle de chute, n’est-ce pas ? Syndrome de Stockholm ? Elle ne nous dit pas si elle va porter désormais le Djilbab.

A signaler une annexe avec des « Notes et Contexte historique » en fin d’ouvrage. Très riche...Mais notes trop nombreuses et contexte trop fouillé. On s’y perd.

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Auteur :  Longtemps journaliste en Algérie, près de 35 ans , résidant actuellement au Canada , écrivain, auteur , déjà, de plusieurs livres en Algérie ; livres publiés aussi à l’étranger, dont « Le grain de sable  » traitant de l’assassinat du président Mohamed Boudiaf et « Le Tycoon et l’empire des sables » traitant de l’affaire Khalifa (livre rapidement « épuisé » car « ramassé » par ???? des librairies et des dépôts de distribution). L’auteur était alors directeur de l’édition au sein de la Sn. Anep.Il ne fera pas long feu.

Extraits :  « Tout au début de cette effervescence religieuse, il falait l’orienter ou la stopper ; mais le temps avait fait son œuvre et ce fut ainsi que la bêtise incontrôlable s’érigea en intelligence, et la force  remplaça l’idée motrice conduisant toute une nation  vers un rituel préhistorique au sein duquel les frontières ente le bien et le mal n’étaient pas encore clairement définies » (p 55), «  Il est des particularités dans l’utilisation des klaksons des véhicules chez les conducteurs algériens, bizarres : on se salue à coups de klakson, on fait la fête à coups de klakson,on étale sa vantardise à coups de klakson,on s’insulte à coups de klakson, on drague à coups de klakson, on s’invite, on s’interpelle, on se parle, on communique, on s’avertit à coups de klakson.. » (p 109),

Avis :  Long, très long, trop long ....et très cher.......roman.Une histoire qui se traîne dans des longueurs , parfois avec des digressions  souvent inutiles. Il est vrai que l’auteur est un amoureux du détail .Journaliste un jour, journaliste toujours ! Et, l’utilisation de termes (inconnus chez nous) franco-canadiens ne facilitent pas la lecture, obligeant à avoir un Dico’ près de soi....sans être certain de trouver de significations, l’Académie française n’ayant pas encore décidé .Un ouvrage surtout destiné aux Canadiens...québécois,  par le biais des multiples digressions et explications sur le fonctionnement des institutions et de la société algérienne. Et, aux Algériens par le biais des multiples digressions et explications sur le fonctionnement des institutions et de la société canadienne qui, elle  aussi, a connu ,dans son passé, des moments « pas roses » suite à l’emprise de l’Eglise.

Appel à l’éditeur bien plus qu’à l’auteur : Attention aux « coquilles ». Ce n’est pas parce que c’est la langue  française qu’il faut la « mal-traiter ». Problème de respect des lecteurs....qui payent . 

Citations :  « Si tu cours après le bonheur, jamais tu ne le rejoindras. Si tu t’assoies pour l’attendre, jamais il n’arrivera. Si tu le cherches , jamais tu ne le trouveras. Va simplement sur ton chemin et au moment où tu t’y attendras le moins, tu rencontreras le bonheur ... » (p 38), « Les Algériens sont devenus des zombies, depuis que le pays s’est embourbé dans cette horrible guerre ! Plus personne ne réagit devant la mort. Plus personne ne se sauve de la mort. C’est plutôt la mort qui pourchasse tout le monde » (p 181), « Pour quelqu’un qui subissait la torture physique et le diktat de l’oppression, c’était toujours la première gifle qui faisait le plus mal. C’était celle qui rabaissait, qui plongeait dénudé, qui écorchait. Elle éloignait sa victime des proportions de l’estime de soi » (p 280), « Dans les société en guerre, il n’y avait pas que les faux dévôts , ceux qui guerroient, le dénuement, les privations, les restrictions des libertés, les violations des droits de la personne qui étaient les ennemis avérés de l’humanité ;il y avait aussi les profiteurs qui trouvaient , dans ces situations exceptionnelles, un terreau favorable pour se développer « (p 319)