CULTURE-
RELIGION- ISLAM- MUHARRAM
Mardi 11 septembre 2018 (jour chômée et payé) c'est le premier
jour de la nouvelle année hégirienne (1440) pour le monde musulman. Muharram
est le premier mois du calendrier musulman et l'un des quatre mois sacrés
auxquels le Coran fait référence, à savoir Rajab, Dhoul-qa’da, Dhoul-hijja et Moharrem, au cours desquels les tribus arabes
s’interdisaient de faire la guerre entre elles, et ce bien avant l’avènement de
l’islam.
En effet, les Arabes
observaient une trêve dans leurs conflits, au cours du mois de Moharrem, et les
croyants appelés à ne pas se faire du mal entre eux. Au lieu de prendre exemple
du calendrier grégorien, le quatrième calife de l’islam, Omar Ibn El-Khettab (qu’Allah l’agrée), a choisi l’année de
l’émigration de Sidna Mohamed (QSSSL), de La Mecque
vers Médine, soit 622 après Jésus-Christ, comme point de départ du nouveau
calendrier hégirien, avec Moharrem comme premier mois. Durant ce mois sacré, il
est recommandé aux musulmans de multiplier les bonnes œuvres, et de célébrer le
dixième jour, appelé Achoura, en observant le jeûne. En effet, le jeûne fait
partie des bonnes actions que le Prophète (QSSSL) a l’habitude de conseiller
aux croyants pour expier leurs fautes et se rapprocher de Dieu. Dans un hadith
rapporté par l’imam Mouslim, d’après Abou Horaïra, Sidna Mohammed (QSSSL) a
dit : « Le meilleur jeûne, en matière de rétribution divine, après celui du
Ramadhan, est celui accompli les neuvième et dixième jours de Moharrem.» Sur le
plan des traditions culinaires, les familles algériennes ont l’habitude de
célébrer l’événement en préparant des plats spéciaux, à base de pâtes généralement,
et selon les différentes régions du pays. À Alger, par exemple, Moharrem est
fêté avec de la « Rechta », un plat préparé avec du
poulet, des pois chiches et des navets ou des courgettes. En Kabylie, un bon
couscous au poulet fait l’affaire, alors que la « Trida
» est le plat servi dans la région est du pays. En cette heureuse circonstance,
les familles du Sud-est dégustent la célèbre
« tchekhtchoukha », tandis que le plat appelé « seffa », un couscous au raisin secs et au miel, est
recommandé à l’ouest du pays. Au niveau du Grand Sud, dans les wilayas du
Sahara, à l'image d'Adrar, la veille de la nouvelle année, les fidèles se
rencontrent dans les mosquées et dans les mausolées des ksour pour des séries
de prières durant la nuit. Dans ces contrées, le repas se prépare la veille,
avec du couscous qu’on prépare avec la première pièce de viande prélevée du
mouton du sacrifice de l'Aïd. Le deuxième morceau est gardé pour le jour de Achoura. « Muharram pour nous est une occasion pour
réunir la famille autour d’une bonne Rechta, garnie
de légumes et de bon morceaux de poulet », nous affirme El Hadja, la
soixantaine. «Jadis, je me souviens qu’à chaque muharram, toute la famille se
réunissait autour d’un bon plat traditionnel… nos parents ont tout fait pour
nous initier à nos fêtes religieuses, ils nous incitaient à les inculquer à nos
jeunes enfants», ajoute-elle. «Chaque famille a ses propres traditions, nous
célébrons Muharram, et nous jeûnons le dixième jour d’Achoura, et ce depuis
longtemps.»« Après le dîner on met du henné à nos enfants et petits enfants à
l’occasion de muharram», nous explique El Hadja. Une fête vécue différemment
dans chaque pays. Bien que le principe soit religieux, chacun marque à sa façon
ce jour de fête. Cette fête religieuse est l’occasion de se replonger dans
l’histoire et de se rappeler ses us et coutumes.