SANTE- ETUDES ET ANALYSES- MORT EN
ALGERIE- CAUSES
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DE QUOI ON MEURT EN ALGERIE ?
(c) www.algeriepart.com/abdou semmar, 24 août 2018
C’est un document très précieux qui nous fournit des des données très précises sur les causes des décès en
Algérie. Algérie Part a obtenu une copie du rapport réalisé par l’institut national
de santé publique (INSP) sur les causes médicales des décès. Ce rapport est une
minutieuse enquête de terrain qui nous dévoile les multiples visages de la mort
en Algérie.
Il s’agit, en réalité, d’une immense base de données qui recense
année après année le nombre de personnes mortes pour telle ou telle raison. En
piochant dans cette base, Algérie Part a dressé un tableau des causes de
décès des Algériens. Dans le document en notre possession, un rapport datant de
mai 2015, nous apprenons ainsi que 33% des décès sont survenus dans la
région sanitaire centre, 32% dans la région sanitaire Est, 21,6%, dans la
région sanitaire Ouest, 9,5% dans la région sanitaire Sud Est et 3,6%
dans la région sanitaire Sud Ouest. C’est donc dans les hôpitaux du centre du pays
que l’on déplore le plus nombre de morts en Algérie. Certes, la capitale Alger
est la ville plus habitée dans le pays, mais les wilayas les plus peuplées sont
celles qui sont situées à l’est du pays comme Sétif, Batna ou Constantine.
Par ailleurs, force est de constater que la mort touche
davantage les hommes que les femmes en Algérie. En effet, les statistiques de
l’INSP démontrent que plus
de la moitié des décès enregistrés en Algérie sont de sexe masculin. 56 % des
personnes mortes en Algérie sont des hommes. Les femmes représentent 43 % des
cas de décès dans notre pays.
Deux autres constats importants s’imposent à la lumière des
chiffres récoltés par les enquêteur de
l’INSP. Plus de la moitié des décès surviennent entre 45 et 89 ans en
Algérie et près du ¼ des décès sont survenus chez les enfants âgés de
moins d’un an. Concernant les maladies qui déciment les Algériens, nous
retrouvons, d’abord, les maladies cardiovasculaires avec une part de 21,6% par
rapport aux autres groupes de maladies. Les affections périnatales occupent le
deuxième rang avec une part de 15,4%.
La troisième catégorie de causes de décès est constituée par les
tumeurs avec 10%, suivie des maladies endocriniennes avec 5%. Les maladies de
l’appareil respiratoires quant à elles sont de 6,3% et les maladies de
l’appareil digestif sont de l’ordre de 3,2%.
Un autre constat fait froid dans le dos. Les causes mal
définies de décès sont de 19,3% en Algérie ! “Ceci laisse penser que la qualité
des données reste tributaire non seulement de la qualité du dossier médical
mais aussi du niveau de connaissance du praticien sur l’identification de la
cause réelle du décès au moment de la certification du décès”, analyse à ce
propos le rapport de l’INSP. Cette déficience démontre la faiblesse criante de
notre système de santé qui peine à traiter les véritables causes pouvant mener
vers la mort de nos compatriotes.
“Les causes mal définies d’une valeur de 19% doivent être prises
en considération et réduites par l’amélioration de la qualité du certificat de
décès et ceci par la formation des praticiens pour une meilleure certification
de la cause médicale de décès”, suggère à ce propos l’INSP.
Par ailleurs, depuis l’année 2013, l’analyse de la mortalité
hospitalière selon cette révèle la prédominance en Algérie des maladies
non transmissibles (MNT) avec une part de 54%, suivies des maladies
transmissibles (MT) avec une part de 20,5% et les causes externes de
traumatisme de 6%.
Chez les hommes algériens, les cinq premières causes de décès
sont respectivement : les maladies cardiovasculaires (20%), les causes externes
de traumatismes (8,4%), les
tumeurs (10%), les maladies respiratoires (6,5%), et les maladies
endocriniennes (5%).
Les affections périnatales et les malformations congénitales sont représentées
par 16% et 4%. Les MNT sont de 51,6%, les MT de 21% et les traumatismes de 8,4%
Chez les femmes algériennes, les cinq premières causes de décès
sont respectivement : les maladies cardiovasculaires (23,7%), les tumeurs
(9,6%), les maladies respiratoires
(6%), les maladies endocriniennes (5,5%) et les causes externes de traumatismes
(3,5%).
Il est à souligner enfin que les âges extrêmes sont les plus
touchés. Les données de
mortalité touchent dans 1/3 des cas, les sujets âgés de 70 ans et plus. La
mortalité infantile représente un peu plus du quart du total des décès. La
mortalité des enfants de 1 à 14 ans est représentée essentiellement par le
groupe des MNT avec une proportion de 49% où prédominent les malformations
congénitales et 21% pour les causes externes de traumatismes. La mortalité des
sujets de 15 à 24 ans est représentée essentiellement par le groupe des MNT
avec une proportion de 38% et de 34% pour les causes
externes de traumatismes.
La mortalité des sujets de 25 à 44 ans est représentée essentiellement
par le
groupe des MNT avec une proportion de 47% et de 20,5% pour les causes
externes de traumatismes La mortalité des sujets de 45 à 64 ans est représentée
essentiellement par le groupe des MNT avec une proportion de 59,4%. La
mortalité des sujets de 65 à 85 ans est représentée essentiellement par le
groupe des MNT avec une proportion de 72%.