HISTOIRE- GUERRE DE LIBERATION NATIONALE-CONGRÈS DE LA SOUMMAM , 20 AOÛT
1956
«La preuve est faite que la Révolution
algérienne n’est pas une révolte de caractère anarchique, localisée, sans
coordination, sans direction politique, vouée à l’échec. La preuve est faite
qu’il s’agit, au contraire, d’une véritable révolution organisée, nationale et
populaire, centralisée, guidée par un état-major capable de la conduire jusqu’à
la victoire finale. La preuve est faite que le gouvernement français, convaincu
de l’impossibilité d’une solution militaire, est obligé de rechercher une
solution politique. Voilà pourquoi le FLN, inversement, doit se pénétrer de ce
principe : la négociation suit la lutte à outrance contre un ennemi
impitoyable, elle ne la précède jamais». Extrait de la plateforme du Congrès de
la Soummam, 20 août 1956.
Il y a 62
ans, le 20 août 1956, un petit village du nom d’Ifri,
dans la vallée de la Soummam, est entré dans l’Histoire pour avoir abrité le
premier congrès de la Révolution. Un haut fait de notre lutte contre le
colonialisme, décidé deux ans après son déclenchement, et un an, jour pour
jour, après l’offensive du nord-Constantinois menée par Zighoud
Youcef. Le 20 août 1956 allait aussi coïncider avec
l’assemblée générale de l’ONU. Quant au lieu, il y a eu quelques divergences.
Initialement, le congrès devait se tenir à Djebel Béni Salah, près de Souk Ahras, ensuite il fut décidé que le congrès se tienne dans
la région de Zarroura, à l’ouest de Skikda, mais les
conditions sécuritaires et d’approvisionnement ne s’y prêtaient pas. La
décision fut prise alors de le tenir dans la mintaqa
III, qui est le Centre du pays, pour permettre à tous les congressistes d’être
présents. Le congrès se tiendra bel et bien dans la région de la Soummam près
du douar dit Ouzellaguen qui se trouve sur Djebel Azrou à côté d’Oued Soummam.
C’est une région très protégée naturellement assurant des conditions
sécuritaires normales. Selon les historiens les avant-projets de textes étaient
prêts dès le mois de mai 1956 dans un lieu sûr au Djurdjura. Une délégation des
Aurès devait ramener les documents, mais tomba dans un accrochage près de Tazmalt, occasion qui permit aux forces coloniales de
saisir les textes. Sans pour autant dévoiler le lieu et la date. Mieux, avec
cette découverte, pour l’ennemi le congrès s’est déjà tenu à Tazmalt. Un quadrillage systématique dirigé par le général Dufour
enserra la région. Et si rien n’a filtré sur la date de la tenue du
congrès, c’est parce qu’elle est restée confidentielle. Parmi les absents, la
délégation extérieure du FLN qui n’a pas assisté, pour des raisons
sécuritaires, et la délégation des Aurès en raison de la mort de Si Mostefa Ben
Boulaïd. Le congrès, qui durera une quinzaine de
jours, entama ses travaux le 13 août 1956 présidés par Larbi
Ben M’hidi, le secrétariat fut confié à Abane Ramdane.
Abane Ramdane,
l’homme par qui le succès arrive
Abane Ramdane, l’un des
principaux architectes, a vu son vœu de doter l’action armée d’une charte se
réaliser.......la plateforme du Congrés de la
Soummam. Une lecture de ce document fait apparaître que cette charte a doté la
Révolution de véritables structures et de projets à la fois idéologiques et
politiques qui faisaient défaut au lendemain du déclenchement de la
Révolution de Novembre 1954. Elles se divisent en trois parties: la situation
politique de l’époque, les perspectives générales et les moyens d’action et de
propagande.
Comme elle a fait état du succès de la résistance armée, souligné le soutien
indéfectible du peuple et consacré l’indivisibilité de la nation algérienne,
mais aussi son indépendance et sa souveraineté dans tous les domaines. Le
Congrès de la Soummam dont la présidence a été confiée à Larbi
Ben Mhidi, avait, outre la réaffirmation de la
nécessité de la lutte armée, fixé les conditions d’un cessez-le-feu : pas avant
la reconnaissance de l’indépendance, de l’intégrité du territoire, Sahara
compris, et cela bien avant le démarrage des négociations. Dans le
chapitre réservé aux perspectives politiques, la charte a défini une doctrine
politique claire : «Le but à atteindre, c’est l’indépendance nationale. Le
moyen, c’est la révolution par la destruction du régime colonialiste».
Le congrès de la Soummam organisé au cœur de l’Algérie, où la France
claironnait que ce qu’elle appelait «événements d’Algérie» étaient le fait de
bandits loin de représenter la population, ses promoteurs ont montré à la
France coloniale et au monde entier que la révolution déclenchée le 1er
Novembre 1954 n’était pas le fait d’égarés de la société, mais un mouvement
coordonné, mené par une direction politique avec pour objectif le recouvrement
de l’indépendance. D’ailleurs, en conclusion, il est mentionné: «La
Révolution algérienne du 1er Novembre 1954 est sur la bonne voie.» La lutte
sera encore difficile, âpre, cruelle.
Un musée pour
perpétuer le Congres historique de la Soummam
Sorti des limbes en 1984, le musée du Moudjahid d’Ifri-Ouzellaguene, à 65 km à
l’ouest de Bejaia, est assurément le monument le plus populaire des attractions
historique de la wilaya, gagnant un surcroît d’intérêt au fil des années.
Il est bâti au coeur
même du site, qui en aout 1958, a accueilli, le Congrès historique de la Soummam.Chaque année ce sont plus de 15.000 visiteurs qui
affluent vers le site.
Le site est, situé à 8 km au nord de la localité d’Ighzer
Amokrane, au coeur d’une forêt dense et dans un
endroit en altitude offrant une vue dominante et précise sur le
quatre coins de la région, parfois sur plusieurs dizaines de kilomètres.
L’on comprend, le choix, au demeurant, d’y organiser ce congrès historique, le
lieu permettant alors de contrôler tout mouvement suspect voire anodin de
l’armée coloniale. Outre un imposant mémorial, placé au milieu du site, le
musée se compose d’une immense esplanade, surmonté par des gradins et au-dessus
desquels s’offre singulièrement deux maisonnettes qui
avaient fait office de salles des congrès en 1958. Nichées tout en hauteur,
elles semblent narguer le temps et l’espace, pour mieux témoigner, sans
influence, de la complexité et des enjeux de l’époque. En contrebas, tout
a fait à l’opposé, sur le côté latéral gauche, se dressent les statues
grandeurs natures, des héros, dont Abane Ramdane, Krim Belkacem,
Zighoud Youcef, Larbi Ben M’hidi, Lakhdar Ben Tobbal, et Amar Ouamrane, réunis en posture décontractée sur le parvis,
magnifient et vivifient les lieux, faisant accroître à leur retour et la
reprise de leurs travaux. En face, y sont érigés deux blocs
d’expositions, et une salle de projections qui s’attachent à valorise cette
histoire et à lui donner par ailleurs une portée éducative, les écoliers étant
souvent les invités qui se relie le plus sur les lieux le long de l’année.
RAPPELS
MEMBRES
PRESENTS :
• Larbi Ben Mhidi,
représentant de l’Oranie, président de séance.
• Abane Ramdane,
représentant le FLN, secrétaire de séance.
• Amar Ouamrane, représentant l’Algérois.
• Krim Belkacem,
représentant la Kabylie.
• Zighoud Youcef,
représentant le nord-Constantinois.
• Bentobbal, adjoint de Zighoud.
MEMBRES ABSENTS :
• Mostefa Ben Boulaïd, représentant les Aurès-Nememchas tombé au champ d’honneur le 22 mars 1956
• Si Cherif, représentant le Sud (excusé après avoir adressé son rapport à la
réunion.)
ORDRE DU JOUR :
1 - Raisons et objet de la réunion :
2 - Compte-rendu :
a - Organique : Découpage, Structure, P. C.
b - Militaire : Effectifs, Unités, Composition, Armement.
c - Finances : Recettes, Dépenses, Caisse.
d - Politique : Etat d’esprit des Combattants et du peuple.
3 - Plateforme politique.
4 - Uniformisation :
a - Organique, découpage, structure, mutations, P. C.
b - Militaire, unités, grades, insignes, décorations, soldes et allocations
familiales.
c - Politique, les commissaires politiques et leurs attributions.
d - Administration ; Assemblées du peuple.
- Le FLN : Doctrine, Statuts, Règlement intérieur, les organismes de direction
CNRA- CCE et commissions.
• ALN : Terminologie (Moudjahid, Moussabil, Fidaï), Phase actuelle, extension et développement
offensif.
• Rapport FLN - ALN : Rapport intérieur-extérieur, la Tunisie, le Maroc, la
France.
• Matériel.
• Calendrier de travail : Militaire, Politique ONU, Gouvernement provisoire.
• Divers : Kabylie - Aurès, etc.