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Croissance/Emploi- 1er semestre 2018

Date de création: 14-08-2018 10:30
Dernière mise à jour: 14-08-2018 10:30
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ECONOMIE- ENQUETES ET REPORTAGES-  CROISSANCE / EMPLOI- 1er SEMESTRE 2018

© Ali Titouche / Liberté, mardi 31 juillet 2018

Au cours du 1er trimestre de l’année en cours, la croissance est restée faible, voire lente et peu suffisante pour que l’économie puisse créer des emplois tel qu’attendu par l’Exécutif.

L’économie algérienne enregistre au 1er trimestre de cette année une très faible croissance, bien en deçà des attentes espérées.
Le Produit intérieur brut (PIB) n’a augmenté que de 1,3% au 1er trimestre de l’année, alors que la loi budgétaire de l’actuel exercice plaide pour une croissance plus soutenue, eu égard aux budgets alloués à l’équipement et à l’investissement. Les autorisations de programme retenues au titre de l’actuel exercice budgétaire s'élèvent à 2 270 milliards de dinars (contre 1 397 milliards de dinars en 2017), tandis que les crédits de paiement inscrits pour 2018 s'élèvent à 4 043 milliards de dinars (contre 2 291 milliards de dinars en 2017).
Après deux années marquées par une piètre performance au compteur de la croissance, l’Exécutif n’a pas hésité de casser sa tirelire dans l’espoir de voir repartir la croissance. Les tendances budgétaires, qui caractérisent la loi de finances 2018, rompent avec deux baisses consécutives pour les dépenses d’équipement, à raison de 16% en 2016 et de 27% en 2017. Le plaidoyer en faveur de la croissance, de l’investissement et de l’emploi était ainsi clair et pour le moins flagrant. Force est de constater, toutefois, qu’au cours du 1er trimestre de l’année, la croissance était faible, voire lente et peu suffisante pour que l’économie puisse créer des emplois. Sur le front de l’emploi d’ailleurs, l’économie n’en a créé que peu, si l’on se réfère aux données diffusées, dimanche, par l’Office national des statistiques. Le taux de chômage a, quant à lui, stagné, signe d’une économie figée et d’une croissance molle, quand bien même les budgets qui lui seraient alloués pèseraient pour plus d’un tiers du PIB. À y regarder de plus près, l’on se dit que l’Exécutif est bien loin du compte en matière de croissance (4% sur l’année) et de retour sur investissement au plan de l’emploi. Les pressions à la baisse de la croissance sont perceptibles ; contre-performance du secteur des hydrocarbures (-2%) et faible croissance de l’agriculture (4,2%) et du BTPH (4,7%, y compris services et travaux publics pétroliers dont la croissance a été de 2%), alors que ces deux secteurs réalisaient des croissances à deux chiffres pendant plusieurs années du temps où le baril de Brent caracolait à plus de 100 dollars.
Les contre-performances se succèdent depuis 2014 conférant à la faible croissance un caractère quasi structurel. Les faiblesses du marché de l’emploi sont toutes aussi structurelles que les vulnérabilités de l’économie algérienne. Les secteurs improductifs accaparent l’essentiel de la population active, alors que les activités à forte valeur ajoutée pour l’économie n’occupent qu’une faible frange des 11 millions de travailleurs recensés par l’ONS, les employés de l’informel non compris. Fortement dépendant de la commande publique, le secteur de la construction accapare 1,9 million des travailleurs (17,2% de l'ensemble de la population occupée), suivi de l’administration publique (hors secteur sanitaire) avec 1,73 million d'employés (15,7%), du commerce avec 1,71 million (15,5%), de la santé et l’action sociale avec 1,56 million (14,1%).
Les activités productives de l’économie, dont les industries manufacturières (12% de la population active), l'agriculture (10,4%), les services (7,4%) n’occupent, en revanche, qu’une faible partie de la population. Le pari en matière d’emploi est loin d’être gagné. Celui de la croissance aussi. Car, les secteurs les mieux lotis en matière de budgets semblent pédaler dans la semoule, à en croire les statistiques de l’ONS.