ENVIRONNEMENT- DANGER- EVENIMATION SCORPIONIQUE 2017
Entre 50 et 100 décès sont enregistrés chaque
année à cause de l'envenimation scorpionique en Algérie ou l'on comptabilise
quelque 50.000 piqures, ce qui en fait une «pathologie importante» au niveau
des wilayas du Sud et des Haut-Plateaux, indique un document (mi-juillet) du
ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.
Ce fléau, dont on constate une extension aux wilayas du Nord, est reconnu
depuis les années 80 comme un problème de santé publique en Algérie (pathologie
liée à la dégradation de l'environnement), par la morbi-mortalité et la charge
financière qu'il impose, est-il relevé dans ce document rendu public lors d'une
conférence de presse sur le scorpionisme animée lundi à l'Institut national de
santé publique (INSP).
Sur le plan épidémiologique, 45.132 piqures survenues dans 39 wilayas et ayant
entraîné 58 décès ont été enregistrés en 2017, contre 47.461 piqures et 107
décès déplorés dans 27 wilayas en 2000, selon les données fournies par le
ministère de la Santé.
Pour faire face à ce problème, un programme de santé publique a été élaboré. Il
s'appuie sur un dispositif de surveillance épidémiologique coordonné par le
ministère et l'INSP et repose sur les recommandations du comité expert de lutte
contre l'envenimation scorpionique existant depuis 1987 et sur une cartographie
du risque scorpionique et un guide référentiel de prise en charge. Le programme
de prévention consiste en des actions sectorielles de sensibilisation et
formation continue.
Chaque année des séminaires sont organisés et s'inscrivent dans le cadre global
de la campagne de prévention et de lutte contre l'envenimation scorpionique
reconduite annuellement avant la période à haut risque, notamment pour les
wilayas du Sud, campagne qui intègre le volet de la formation du personnel
médical et paramédical.
Les objectifs visés par ces séminaires sont la mise à niveau des professionnels
de la santé sur les modalités de prise en charge des cas d'envenimation
scorpionique, la sensibilisation des personnes concernées par la problématique
liée à l'envenimation et le développement du système de déclaration par
l'informatisation.
Le programme repose, également, sur des actions intersectorielles en matière de
prévention, à travers l'intensification des actions d'information, d'éducation
et de communication, avec élaboration de messages ciblés, l'introduction dans
le cursus scolaire, tous paliers confondus, des risques dus aux scorpions, et
l'implication des autres secteurs, à savoir les ministères de l'Intérieur, de l'Habitat,
l'Agriculture, et de l'Environnement.
Les actions intersectorielles consistent, en outre, en la sensibilisation de la
population, surtout au niveau des zones à risques (caravane locale, mosquées,
écoles), la protection individuelle, surtout intra domiciliaire, avec élevage
des prédateurs (poules, hérissons), le ramassage utile des scorpions pour
diminuer la densité scorpionique et fabriquer le sérum antiscorpionique et
l'exigence de la ceinture de faïence autour des nouvelles constructions. En conclusion,
le ministère de la Santé note que «le scorpionisme est un problème de
développement et d'inter-sectorialité, l'envenimation scorpionique étant
aisément contrôlable, notamment par l'hygiène du milieu et la sensibilisation
ciblée». «La prévention contre ce fléau doit être multisectorielle» et «la
santé est le dernier maillon de la chaîne», souligne-t-il.