ECONOMIE- ETUDES ET ANALYSES- INNOVATION 2018-
CLASSEMENT
Dans une nouvelle édition du Global Innovation Index (mi-juillet
2018) , un indice livré chaque année par Cornell University, et mesurant
le degré d’innovation dans les économies du monde, il est bien triste de
constater la place qu’y occupe l’Algérie. Sur un total de 126 pays ou
économies, l’Algérie est classée à la médiocre 110e place
juste avant le Cameroun et le Mali.
Un classement bien loin de celui qu’occupe la Tunisie (66e),
le Maroc (76e), l’Egypte (95e) ou encore l’Arabie
Saoudite (61e) et Oman (66e) mais surtout les Emirats
arabes unis (38e). En Afrique, l’Afrique du Sud est la première
économie encourageant l’innovation et occupe la 58e place
mondiale. Le Kenya est 78e, le Botswana 91e, la Tanzanie
92e, la Namibie 93e et le Rwanda est classé à la 99e place.
«Le défi actuel pour l’économie mondiale consiste à atteindre une
croissance soutenue pour les prochaines années, et il y a dans ce sens un
besoin de prioriser les politiques qui favorisent de nouvelles sources de
croissance tirées par l’innovation», précise l’indice GII. C’est dire
l’importance de miser sur les idées novatrices pour créer une dynamique de
développement de l’économie.
Il est malheureux de constater que l’Algérie, malgré tous les
moyens humains et matériels dont elle dispose, obtient des scores très faibles
dans toutes les catégories de classement qu’énumère cet indice de l’année 2018.
Elle est classée 102e en termes de climat des affaires et de
facilitation institutionnelle pour le lancement de nouvelles affaires.
Elle se positionne aussi à la 80e place sur 126,
dans la catégorie recherche et production scientifiques favorisant le
développement. L’Algérie est aussi classée à la 118e place
mondiale en termes d’accès aux crédits, de protection des jeunes investisseurs
et d’environnement concurrentiel favorable.
Dans la catégorie «sophistication des affaires», l’Algérie obtient
un très faible score de 20 points lui conférant la 114e place
mondiale, preuve sans conteste de l’absence d’un environnement favorable à
l’innovation ou à la création d’un business novateur.
Enfin, dans la catégorie «exportation de savoir, d’actifs, de
biens et services créatifs et de contenus créatifs multimédias et en ligne»,
l’Algérie obtient le score de 14,7 points et se classe à la 116e place.
Des positionnements et classements qui montrent que le plus grand pays
d’Afrique refuse ou s’obstine à ne pas suivre la marche mondiale pour le
développement.
«Le paysage mondial de l’investissement dans la science et la
technologie ainsi que dans l’éducation et le capital humain a subi d’importants
changements positifs au cours des trois dernières décennies. Aujourd’hui,
innovation et recherche et développement (R&D) sont une ambition politique
sérieuse dans la plupart des économies en développement et dans toutes les
régions du monde», indique le rapport GII.
En 20 ans,
les dépenses allant à la recherche et au développement ont plus que doublé dans
le monde. Et la tendance actuelle est à la poursuite de l’investissement dans
l’innovation afin de booster la croissance et éviter les situations de crise.