SPORTS- DISCIPLINE- FOOTBALL- COUPE DU MONDE- COÛT
L’organisation
d’une Coupe du monde nécessite énormément de moyens financiers que beaucoup de
pays ne peuvent se permettre de dépenser pour accueillir ce grand événement.Edition après édition, la facture s’est
multipliée.
A titre comparatif, voilà ce qu’a
coûté l’organisation du Mondial aux derniers pays qui ont abrité cette grande
manifestation. En 1998, la France a déboursé 500 millions de dollars.
Quatre (4) ans plus tard, l’Allemagne
a dépensé 600 millions de dollars. En 2010, l’Afrique du Sud de Nelson Mandela
a consenti 3 milliards de dollars pour être, pour la première fois en Afrique,
le théâtre de la manifestation planétaire du football. Pour recevoir pour la
seconde fois la Coupe du monde en 2010, après 1950, le Brésil a fait un gros
effort. Il a multiplié par 5 la facture de l’Afrique du Sud. Et cela dans un
contexte de crise sociale et économique aiguë qui a fait sortir les Brésiliens
dans la rue et fait craindre jusqu’au dernier la non tenue de la Coupe du monde
au Brésil.
Pour les deux Coupes du monde les
plus controversées de l’histoire du football, Russie 2018 et Qatar 2022, les
deux heureux lauréats du très contesté vote de décembre 2010 ont mis le paquet.
La Russie a facturé un budget de 27 milliards de dollars pour boucler son
projet d’organisation de la Coupe du monde qui s’ouvre aujourd’hui. Pour le
même motif, le Qatar a cassé sa tirelire et placé la barre très haut. Afin de faire taire toutes les critiques et craintes
qu’a suscité son choix par le comité exécutif le 2 novembre 2010, les
dirigeants du petit émirat ont fait les choses en grand. Ils ont mis sur la
table la faramineuse somme de 200 milliards de dollars pour construire des stades
ainsi que toutes les infrastructures qui accompagnent le projet d’organisation
de la Coupe du monde.
Les multinationales et les grosses
entreprises européennes ont vu à travers ce gigantesque effort qatari une belle
opportunité pour décrocher des marchés et… taire les critiques que la FIFA a
essuyées après le vote pour le Qatar au détriment des Etats-Unis. Cette grosse
manœuvre n’a pas du tout été appréciée par les Américains qui le moment venu
ont décapité la FIFA et pris les commandes de l’instance faîtière du football à
laquelle ils sont en train d’imposer toutes leurs vues. La dernière en date est
le choix de la candidature Unites 2026 (Etats-Unis,
Canada, Mexique) au détriment de celle du Maroc.
Le choix a été imposé, en coulisses,
à la FIFA qui à son tour a fait ce qu’il fallait faire pour que la majorité des
membres du congrès vote United 2026. Le coût d’organisation d’une Coupe du
monde est supporté exclusivement par l’Etat, secteurs public et privé confondus.L’infrastructure sportive est le plus gros
chapitre dans le budget de l’organisation d’une Coupe du monde.
La construction et la rénovation des
stades doivent obéir aux normes de plus en plus strictes imposées par la FIFA
via le cahier de charges. Les collectivités locales sont sollicitées afin d’apporter
leur contribution pour l’édification d’infrastructures sportives qui serviront
après pour développer un peu plus le football et améliorer la qualité des
installations qui multiplieront le nombre de supporters qui viendront au stade
grâce au confort qu’offre un nouveau stade ou rénové mis aux normes et
standards internationaux en la matière.
Les chapitres hébergement (hôtels),
transports (air, mer, terre) et sécurité sont des éléments importants pour la Task Force au moment de l’évaluation du dossier de
candidature. La FIFA a décidé, il y a deux mois, d’intégrer d’autres critères
dans le choix d’une candidature. Elle a fixé des chiffres en deçà desquels une
candidature peut être rejetée.
Par exemple, les villes qui
abriteront les matchs de Coupe du monde doivent avoir une population de plus de
300 000 habitants, des aéroports situés à moins d’une heure de route des hôtels
où descendront les équipes et officiels. La ville doit posséder des hôpitaux,
des hôtels de standing et d’autres avec une capacité de lits égale au moins au
nombre de touristes et officiels attendus.
La FIFA, elle aussi, mettra la main à
la poche en versant des primes conséquentes aux sélections qualifiées. Des
indemnités sont versées aux officiels de la FIFA (arbitres-responsables) ainsi
que des primes allouées aux pays participant à la Coupe du monde (prime
journalière pour les joueurs, prime de qualification au tour suivant, un budget
pour la préparation, le déplacement et l’hébergement durant le tournoi, ainsi
que d’autres frais moins importants mais qui se greffent au budget global que
la FIFA verse aux équipes et joueurs. La FIFA reverse une partie de l’argent
qui rentre dans ses comptes pour faire tourner la machine.
Elle a réalisé un important gain lors
de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. Il a été de l’ordre de plus de 2
milliards d’euros qui représente une croissance de 20% par rapport au Mondial
Allemand (2006). Ces bénéfices ont été rendus possible
grâce à la (bonne) commercialisation des droits médias et marketing.
Ces deux chapitres, commercialisation
des droits médias et marketing, représentent les meilleurs chapitres dans le
bilan financier de la FIFA. L’instance peut remercier son ancien président, le
Brésilien Joao Havelange (1974-1998), qui lui a mis
le pied à l’étrier en allant à la conquête de nouveaux marchés avec l’explosion
du marché de la publicité et du marketing ajouté aux juteux contrats signés
avec la marque de boisson américaine (Coca-Cola).
Et l’équipementier allemand,
propriétaire de la firme aux 3 bandes (Adidas), a donné une solide assise
financière à la FIFA qui a su s’en servir pour asseoir son pouvoir absolu sur
le football mondial.