SANTE- PHARMACIE- CONSOMMATION MEDICAMENTS- SONDAGE
IMMAR
Les
résultats d’une étude sur la consommation des médicaments en Algérie, première
du genre, commandée par l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop) à la société Immar Research & Consultancy,
révèlent (lundi 16 avril 2018) que plus de 80% de la population font
confiance aux médicaments fabriqués en Algérie. Cela alors que 91% de la
population acceptent de consommer un produit fabriqué localement.
Ce taux de confiance très important est essentiellement constaté dans le milieu
rural et pour la tranche d'âge des 50 ans et plus. La préférence nationale et
“l’efficacité” sont les raisons de confiance les plus citées. Les 20% restants
ne font pas confiance à cause de “l’inefficacité” des produits pharmaceutiques
locaux. Sur un échantillon de 2 600 personnes interrogées, 60% avouent que
la moitié des médicaments consommés en Algérie est fabriquée localement. Plus
de 77% ont affirmé consommer les médicaments fabriqués localement et importés. Parmi
eux, 28% consomment exclusivement des produits locaux. Généralement, plus de
73% de la population trouvent que les prix des médicaments locaux sont moins
chers que ceux importés. L’enquête menée sous forme de sondage par Immar indique que 58% des interviewés consomment des
médicaments génériques. Pour 55% de cet échantillon, le pharmacien propose
spontanément des produits génériques.
En revanche, les médicaments souhaités pour consommation sont des princeps,
selon 42% de la population et des génériques pour 8%. Plus de 66% des personnes
sondées ont une confiance totale dans la prescription des médicaments du
médecin privé, 57% dans celle du médecin des structures publiques et 52% du
pharmacien. L’étude fait ressortir que 39% de la population font la différence
entre les médicaments princeps et génériques. Plus de 86% de la population
sont, selon Immar, satisfaits de “l’efficacité” des
médicaments. Mieux, 85% de la population n’ont jamais rencontré de difficultés
dans la consommation de leurs médicaments. Ce n’est pas le cas pour 13% qui ont
déclaré avoir eu une mauvaise réaction aux médicaments. Les rédacteurs de
l’étude précisent qu’en cas de rupture de médicaments, 22% de la population ne
prennent pas leur traitement, dont 28% en milieu rural et 38% pour les
non-scolarisés. Plus de 37% des personnes interrogées trouvent des difficultés
à acquérir des médicaments chez le pharmacien. Plus de 42% de la population
font trois pharmacies et plus pour trouver leurs médicaments. Ce taux est plus
élevé en milieu rural. Plus de 40% ont déclaré retourner chez leur médecin en
cas de manque des médicaments prescrits en pharmacie. Immar
souligne que presque la moitié de la population (45%) a interrompu son
traitement. La guérison est la raison de l’interruption la plus citée par 52%
des citoyens questionnés.
88% des assurés achètent des médicaments non remboursables
Le document relève également que 88% de la population assurée achètent des
médicaments non remboursables. Pas moins de 97% des non-assurés se procurent
leurs médicaments par leurs propres moyens. En cas de rupture, 44% de la
population n’acceptent pas de substituer leur médicament habituel. Ce qui
pousse 42% à recourir aux pratiques alternatives comme autre solution au
traitement médicamenteux.
“Parmi les 42%, 59% font appel à la roquia, 40% à la hijama et 22% à un herboriste”, explique l’étude. La raison
du recours à la pratique alternative la plus citée est la croyance pour 56%,
suivie de la recommandation de l’entourage (25%) et en 3e rang “des médicaments
inefficaces” (18%). Dans ce sens, 52% de la population ont recours à
l'automédication. En outre, 28% des Algériens déclarent consommer des
compléments alimentaires. “41% de la population ont déclaré garder les
médicaments non consommés à la maison, 36% les jeter à la poubelle et 26% les
remettre à la pharmacie”, affirme le directeur général de l’Immar,
Brahim Sail, qui a présenté, hier, les résultats de
l’étude avec Abdelwahed Kerrar,
président de l’Unop.
“45% de la population déclarent consommer des produits phytothérapiques”,
indique encore M. Sail, qui ajoute que 76% de la
population ont déclaré lire les notices médicales en arabe et 41% en français.
À relever une proportion importante, soit 64% de non-lecture pour les
non-scolarisés. Au chapitre fréquentation des structures sanitaires, sujet
abordé aussi par l’enquête, 89% des citoyens interrogés avouent leur
satisfaction dans le secteur privé et 81% dans le secteur public. L’on recense,
en revanche, 19% d’insatisfaits du secteur public. Plus de 27% d’insatisfaction
sont enregistrées dans la région Sud-Ouest. “67% des
soins se font au niveau des structures sanitaires privées et 57% dans des
structures sanitaires publiques”, précise l’étude.