SANTE-
MEDECINE- SOINS- AUTOMEDICATION
Pour
Messaoud Belambri, le
président du Snapo, l’automédication s’impose
aujourd’hui au pharmacien et ce dernier a, selon lui, les compétences pour un
meilleur conseil et une prise en charge du patient.
La nécessité de renforcer le conseil en officine et la formation
des pharmaciens d’officine est l’une des recommandations retenue hier lors de
la journée organisée par le syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo) ayant pour thème l’automédication.
Une pratique encouragée par les différents intervenants tout en
insistant sur l’aspect réglementaire qui doit être impérativement mis en place
pour mieux protéger les patients. 52% des Algériens ont recours à
l’automédication selon un sondage réalisé par l’Union nationale des opérateurs
de la pharmacie (UNOP) sur un échantillon de 2600 personnes, a affirmé le Dr Abdelouahed Kerrar, président de
l’UNOP.
Le recours à la phytothérapie, selon le même sondage, est
largement utilisé. «77% des personnes affirment acheter leurs produits dans les
herboristeries et seulement 12% achètent en pharmacie», a-t-il encore souligné.
Ce qui explique, a-t-il précisé, que l'automédication est une réalité dans
notre pays et qui nécessite la mise en place des listes précises de produits
concernés et une réglementation spécifique.
«Les pouvoirs publics doivent réfléchir en collaboration avec
les professionnels à la mise en place d’une commission sur l’automédication et
définir tous les aspects liés à sa pratique avec des dispositions
réglementaires biens définies», a-t-il ajouté et d’insister sur le profil des
compétences qui doivent être au sein de ce type de commission, notamment les
experts en la matière.
Quant au rôle du pharmacien dans l’automédication, le
conférencier a insisté sur l’actualisation des connaissances et une formation
supplémentaire pour le pharmacien : «Cela est à notre portée. L’automédication
sera une bouffée d’oxygène pour les producteurs nationaux, les pharmaciens et
la Sécurité sociale, tout en préservant l’intérêt du patient.» Pour Messaoud Belambri, le président
du Snapo, l’automédication s’impose aujourd’hui au
pharmacien et ce dernier a, selon lui, les compétences pour un meilleur conseil
et une prise en charge du patient.
«Il est clair que des professionnels et des experts plaident
pour une automédication positive dans le cadre de la rationalisation des
dépenses et pour une meilleure prise en charge des patients algériens, d’où
l’intérêt d’une réglementation précise», a-t-il noté avant de souligner que
l’automédication convenablement exploitée et positivement encadrée permettra
aussi la réalisation d’importantes économies et la préservation des équilibres
de la Sécurité sociale.
Il n’a pas manqué de rappeler que le marché de l’automédication
concerne pas moins de 1300 à 1500 marques de médicaments, ce qui correspond à
pas moins du tiers des médicaments inscrits à la nomenclature nationale des
médicaments qui compte environ 4300 produits. Et ceci représente environ 500
000 dollars.
Il signale qu’en France, l’automédication touche plus 4000
produits dont le coût avoisine les 2,2 milliards d'euros, «un montant
supérieur à celui de notre facture annuelle de l’importation de tous les
produits pharmaceutiques, secteurs privé et public confondus», a-t-il noté et
de rappeler que les trois premiers pays leaders mondiaux de l’automédication
sont les USA avec 60 euros/ habitant/an, l’Allemagne avec 44 euros et la
Grande-Bretagne avec 37 euros.