SANTÉ- MALADIE- ALLERGIES SAISONNIÈRES
Comme chaque année, avec l’approche du printemps, les allergies
saisonnières pointent leur nez.
Éternuements et écoulement nasal empoisonnent
la vie des allergiques.
Les
allergies de printemps connaissent leur pic entre avril et juin. Elles peuvent
même se prolonger jusqu’en septembre. Il s’agit d’une allergie aux pollens
d'arbres, de graminées et aux moisissures. Rhinite (nez qui pique, coule,
éternuements à répétition), conjonctivite, mais aussi toux sèche, urticaire,
eczéma et même asthme sont des symptômes courants de l’allergie aux pollens qui
touche chaque année 10 à 20% de la population. Contrairement aux idées reçues,
une allergie au pollen peut se déclencher à n’importe quel âge, même si l’on
n’en a jamais souffert auparavant. En Algérie, près de 15% de la population
nationale, soit quelque 5 millions d’Algériens, présente une rhinite allergique.
«C’est une maladie sous-diagnostiquée et sous-estimée. Les gens dédramatisent
les symptômes d’une rhinite, et la soignent souvent comme si c’était un rhume»,
atteste Dr. Izem, allergologue (fin mars 2018) , Pourtant, la maladie est sérieuse, pour au moins deux
raisons largement valables : elle incommode d’abord le confort de vie, puis
évolue, pour la moitié des cas confirmés, en asthme. Cette maladie du souffle
est d’ailleurs très évocatrice dans le pays, où quelques 2,5 millions habitants
endurent ses effets.
Le médecin affirme que 10% des 37 millions d’Algériens sont allergiques au
pollen et 30% aux acariens. «Quelle que soit l’allergène, il est possible
d’immuniser le corps contre ses nuisances par un protocole de
désensibilisation», précise-t-il, tout en insistant sur une prise en charge
précoce. «L’immunothérapie est le seul traitement qui a la prétention de mener
vers une guérison totale. Son efficacité est de 80%, car elle permet au moins
de diminuer la consommation médicamenteuse», dit-il, tout en précisant qu’il
est désormais possible de tester le nourrisson dès l’âge de 3 mois ou 6 mois,
afin d’identifier la maladie. L’allergologue explique que l’immunothérapie
commence, toutefois, à l’âge de 5 ans. L’enfant est vacciné par injection
sous-cutanée, une fois par semaine pendant quatre mois, puis, il est
soumis à un rappel mensuel pendant cinq ans. À la question de savoir comment se
protéger au quotidien des agressions du pollen, les médecins recommandent
aux personnes allergiques de se rincer les cheveux le soir avant de se coucher
pour éviter que le pollen ne se dépose sur l’oreiller.
Lorsque les yeux piquent et démangent, il ne faut pas les frotter. Aérer sa
chambre, tôt le matin, lorsque les pollens ne sont pas encore dans l’air,
porter des lunettes de soleil et un chapeau. Il est déconseillé de fumer et
d’aller à la piscine, car la fumée et le chlore aggravent les inflammations des
yeux, du nez et de la gorge.
Il est préférable de rouler vitres fermées en voiture, et de faire sécher son
linge à l’intérieur. Mais il faut ajouter, pour rassurer les personnes
atteintes, que l’allergie au pollen n’est pas une fatalité, et que mieux vaut
consulter si les symptômes s’aggravent d’année en année.
Environ 15 à 20% de la population algérienne souffre d’allergie oculaire,
a indiqué le président de la Société méditerranéenne d’ophtalmologie, Pr
Amar Ailem. Ainsi, les personnes hypersensibles
réagissent par une exacerbation de leur système immunitaire, et sur le plan
ophtalmologique, présentent des démangeaisons, prurit, rougeur, larmoiement et
autres.
Deux types d’allergies oculaires existent, selon le spécialiste, qui cite les
allergies aiguës saisonnières qui se manifestent par des paupières qui gonflent
et un œil rouge. Elles se traitent tout d’abord par l’éviction de l’agent
pathogène et par un traitement à base de gouttes ou de comprimés.
Le deuxième type d’allergie est per-annuel qui se caractérise aussi par un œil
rouge sans baisse de l’acuité visuelle et pour lesquels les traitements sont
disponibles en Algérie (antihistaminiques, entre autres). Parmi les facteurs
favorisant l’allergie oculaire, le spécialiste a parlé du pollen, des acariens,
des poils d’animaux, de la poussière, des moisissures et autres.
Par ailleurs, il a noté que chez certaines femmes, les cosmétiques peuvent
conduire à des allergies oculaires et représentent 10% des allergies.