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Papier

Date de création: 08-07-2018 11:29
Dernière mise à jour: 08-07-2018 11:29
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INDUSTRIES- INDUSTRIES LEGERES- PAPIER

En 2010, les besoins de l’Algérie se chiffraient à 110 000 tonnes de papier par an. En 2018, ils sont de l’ordre de 310 000 tonnes pour une valeur de 20 milliards de dinars, soit environ 140 millions d’euros.

L’industrie du papier est un secteur stratégique, mais les pouvoirs publics ne lui ont, semble-t-il, pas accordé toute l’attention qu’il mérite. Il est stratégique en ce sens où la plupart des produits manufacturés ont besoin d’emballage et s’il y a demain pénurie de papier, c’est toute la machine de production qui va se gripper. Aujourd’hui, l’Algérie, qui ne couvre que 2% de sa consommation, importe près de 280 000 tonnes de papier pour ondulé (PPO) pour une valeur de 17 250 millions de dinars. Une facture en devises lourde.

Voilà, en effet, un secteur qui connaît une constante progression qui dépasse les 14% annuellement. En 2010, les besoins de l’Algérie se chiffraient à 110 000 tonnes de papier par an. En 2018, ils sont de l’ordre de 310 000 tonnes pour une valeur de 20 milliards de dinars, soit environ 140 millions d’euros. Pour l’année 2020, les prévisions les situent à 410 000 tonnes et à 717 000 tonnes en 2024.

L’autre chiffre-clé est que l’Algérie ne produit que 2% du papier qu’elle consomme. Quand on sait que la consommation annuelle de papier en Algérie (sources Rothchild et ONU) est de 5,4 kilos par habitant, alors qu’elle est de 6,4 en Tunisie, bien loin derrière les 55,3 kilos que consomme annuellement l’Espagnol, on mesure la marge de progression de ce secteur névralgique.

Depuis des années, l’Algérie importe donc l’essentiel de sa consommation en papier sans trop se poser de questions sur la nécessité qu’il y a de s’émanciper d’une telle dépendance. Seulement, depuis quelques mois, les prix du papier ont flambé sur le marché international et comme si cette cherté du papier ne suffisait pas, le produit s’est raréfié en raison de la sortie de crise, de la relance de la consommation des ménages et du décollage du secteur du e-commerce en Europe, car cela a boosté le secteur de l’emballage, comme nous l’explique le PDG de Général Emballage.

Sa disponibilité pose désormais problème. «Il nous arrive de recevoir de nos fournisseurs des offres de service valables seulement 24 heures. Passé ce délai, la marchandise est cédée à d’autres», explique Ramdane Batouche, PDG de Général Emballage, leader national de la production du carton ondulé et de l’emballage et qui représente à lui seul 56% de la consommation algérienne.

Sur le marché international, le prix moyen de la tonne, qui était en janvier 2018 de 612 dollars, est passé à 753 dollars en avril dernier. «Du jamais vu depuis 23 ans !» estime M. Batouche. La solution est donc d’investir en amont de cette filière, dans la production de papier. Forte de cette conviction forgée par des années d’expérience et de présence dans le secteur du papier, Général Emballage s’est engagée à investir près de 35 000 millions de dinars pour créer une filiale de la collecte et de la transformation des déchets papier.

Un projet qui table sur une production de 350 000 tonnes de papier pour ondulé (PPO) par an, qui garantira un transfert de technologie de pointe depuis l’Europe pour créer une nouvelle filière industrielle. L’investissement prévoit également pas moins de 1400 millions pour louer et équiper 15 centres de collecte et tri des déchets papier à travers le territoire national. Au final, ce sont près de 4000 emplois directs et indirects qui seront créés.

Environ 3200 emplois additionnels directs seront également verront le jour suite à la création de micro-entreprises dans la collecte et le transport des matières premières. Ce projet de 800 emplois directs servira à de recycler près de 400 000 tonnes de vieux papier par an, permettant au pays de se rapprocher des meilleures pratiques mondiales dans le secteur. Il permettra également au pays d’avoir une production nationale qui lui fera économiser 22 000 millions de dinars. Pour peu que le projet aille à son terme.