FINANCES- PERSONNALITES- PERSONNES LES PLUS FORTUNEES
© www.algeriepart.com. 23 mai 2018.....
En dépit d’une très aiguë crise financière, les personnes
les plus riches se portent bien en Algérie. Algérie Part vous dévoile pour la
première fois le TOP 20 des personnes les plus fortunées en Algérie
Il faut reconnaître qu’il demeure très difficile de mesurer
l’ensemble de la richesse d’un individu en Algérie. L’argent est encore un
grand tabou dans notre société en dépit de certaines apparences trompeuses.
Pour des considérations sécuritaires, politiques et socio-culturelles,
les gens les plus riches sont forcées à se cacher.
Par ailleurs, il est très compliqué d’examiner exhaustivement
tous les comptes bancaires, propriétés immobilières, tableaux, yachts et jets
privés des grandes fortunes algériennes.
Mais Algérie Part a identifié une méthode efficace pour dresser
son classement du TOP 20 des milliardaires algériens. Nous avons procédé à
l’évaluation de la valeur de tous les actifs dont nous avons la preuve qu’ils
appartiennent à la personne étudiée au cours de nos
investigation. Ce sont aussi les personnes qui ont manifesté la plus
grande transparence dans la déclaration de leurs patrimoines.
Force est également de constater qu’en Algérie, des fortunes
gigantesques sont dissimulées par leurs propriétaires dans des juridictions
discrètes à l’étranger et des structures internationales opaques. Mais pour
dépasser tous ces écueils et établir notre classement, Algérie Part s’est basé
principalement sur la valeur des actions détenues par ces milliardaires dans
des entreprises. La valeur de ces actions et participations peut évoluer sans
cesse en fonction des résultats financiers de ces projets, mais il n’en demeure
pas moins qu’elle révèle l’ampleur de la richesse d’une personne.
C’est dans ce contexte, et en se référant à notre méthodologie,
que nous avons entamé nos recherches pour établir le classement des 20
milliardaires les plus riches en Algérie. Un classement que nous allons
dévoiler à nos lecteurs et lectrices dans un feuilleton de plusieurs parties
pour expliquer les tenants et aboutissants des plus grosses fortunes de notre
pays.
1 – Issad Rebrab,
4 milliards de dollars :
Malgré tous les obstacles auxquels il est confronté en Algérie
en raison de ces différends politiques avec l’entourage du Président Abdelaziz
Bouteflika, Issad Rebrab ne
cesse de s’enrichir et de développer une fortune colossale que nous estimons à
4 milliards de dollars. Et même si l’influence de Rebrab
a nettement baissé et perdu de son prestige après le départ de plusieurs hauts
gradés de l’institution militaire algérienne comme son ami le général Toufik,
l’ex-patron du DRS, Rebrab a conservé la totalité de
sa fortune grâce à sa stratégie très efficace : conserver le leadership dans le
secteur agroalimentaire avec sa raffinerie d’huile et de sucre à Béjaïa et explorer des niches très rémunératrices comme la
production du verre avec sa filiale Mediterranean Float Glass (MFG SPA) qui fonctionne à merveille ou le
fabricant de fenêtres OXO racheté en France par Cevital
en 2013.
Avec tous ces atouts, Rebrab devra
rester encore pendant longtemps l’homme le plus fortuné en Algérie.
2 –
Ali Haddad, 1,8 milliard de dollars :
Ali Haddad, le patron des patrons algériens, est un homme de
plus en plus riche. Et selon nos estimations, sa fortune est évaluée à au moins
1,8 milliard de dollars. Son groupe familial l’ETRHB est le deuxième groupe
privé en Algérie. Durant ces dernières années, Ali
Haddad et ses frères ont amassé une véritable fortune grâce à tous les
chantiers lancésdans les
quatre coins du pays notamment dans les alentours de la capitale Alger.
Selon nos recherches, l’ETRHB a fait passer son chiffre
d’affaires de l’équivalent de 70 millions de dollars en 2006 à 400
millions de dollars en 2015. Les bénéficies du groupe d’Ali Haddad ont dépassé
les 150 millions de dollars en 2015. Si nous calculons la totalité des actifs
des entreprises d’Ali Haddad, nous obtenons le chiffre de 940 millions de
dollars.
Depuis 3 ans, Ali Haddad a été déstabilisé par la crise
financière qui a réduit la commande de l’Etat dans le secteur du BTP. Et sans
un impressionnant carnet de commandes de l’Etat, Ali Haddad ne pourra pas
continuer à gagner beaucoup d’argent. Mais l’homme d’affaires originaire d’Azzefoun en Kabylie est stratège : il opère la
diversification de ses activités et s’intéresse, désormais, à la production des
engrais, les produits des dérivés du pétrole et l’acier ainsi que le ciment.
L’avenir devra donc rester radieux pour la deuxième grosse fortune en Algérie.
3 – Mahieddine Tahkout,
1,5 milliard de dollars :
Tahkout,
c’est l’histoire d’un homme qui a commencé à partir de rien. Un homme qui s’est
forgé tout seul en traversant toutes les épreuves les plus dures en Algérie.
Aujourd’hui, l’homme qui s’est initié à presque tous les commerces, les métiers
et plusieurs secteurs d’activité est à la tête d’un énorme empire qui s’étend
de l’automobile jusqu’à l’hôtellerie. Selon nos estimations, Mahieddine Tahkout pèse au moins
1,5 milliard de dollars.
Son investissement le plus populaire et le plus connu est sans
doute Hyundai
Algérie. A Tiaret, l’homme d’affaires procède à l’assemblage des voitures du
fabricant sud-coréen. Selon nos investigations, il est le deuxième vendeur de
voitures dans toute l’Algérie après l’incontournable et puissant constructeur
français Renault. Avec son réseau de distribution développé par son autre
entreprise CIMA Motors, sa chaîne de télévision Numidia
News, ses investissements dans la fabrication des pièces détachées à travers
l’usine des plaquettes de frein de Réghaïa et une
autre en cours de
préparation à Tissemsilt avec le groupe tunisien
PEC pour la fabrication de tous les composants automobiles en plastique, Mahieddine Tahkout est devenu ces
dernières années une pièce maîtresse du secteur privé en Algérie. Et ses futurs
projets dans l’industrie du montage automobile devront lui permettre de rester
pendant encore longtemps sur le podium des trois plus grosses fortunes en
Algérie.
4 – Ahmed Mazouz, 1,2 milliard de
dollars :
Il est encore quasiment méconnu du grand public, mais ses
projets et ses entreprises ont une grande notoriété en Algérie. Ahmed Mazouz, le patron du groupe Mazouz,
est un jeune loup qui va devenir un lion dans les toutes prochaines années.
Avec une fortune estimée par nos soins à 1,2 milliard de dollars, Ahmed Mazouz est devenu un poids lourd du secteur privé grâce
notamment à la réussite de sa reprise, officialisée le 17/02/2007, de la
marque N’gaous Conserves SPA. En un temps
record, Ahmed Mazouz fera de N’gaous
le jus le plus vendu dans toute l’Algérie. Il réussira même à l’exporter vers
des pays de l’Afrique sub-saharienne, la Tunisie et même des pays européens
comme la France ou des contrées lointaines comme la Chine.
Ahmed Mazouz ne passe pas son temps à
boire du jus. Il entre de plain-pied dans l’industrie du montage des véhicules
avec deux importants projets
conclus entre son groupe et les constructeurs chinois Chery
et Shacman. Les véhicules
utilitaires, c’est le dada de cet homme d’affaires, un fin
connaisseur de la Chine, qui a développé de précieux réseaux dans les
plus grosses zones industrielles chinoises pour “importer” de l’expérience et
du savoir-faire dans son pays natal l’Algérie.
Avec le grand centre commercial et de loisirs de Bab Ezzouar qu’il rachète le 26
octobre 2016, Ahmed Mazouz ambitionne de conquérir le
grand marché de la distribution et du loisir dans notre pays. Mais son plus
grand coup sera incontestablement sa future raffinerie de sucre d’une
capacité d’un million de tonnes par an qui devra être inaugurée le 5
juillet prochain. Située dans une zone d’activité à Boumerdès,
elle relèvera le challenge de concurrencer l’empire Cevital
de Rebrab.
5 – La famille Benhamadi, 1,1 milliard
de dollars :
C’est la famille la plus riche de tout l’est algérien. Les Benhamadi sont les propriétaires du groupe Condor, le
fabricant de produits électroménagers et de smartphones.
Condor a réalisé un chiffre d’affaires de 900 millions d’euros en 2017. C’est
le deuxième vendeur de smartphones et de téléphones
en Algérie après le géant Samusung. Il est leader
depuis des années en Algérie dans la commercialisation des téléviseurs,
réfrigérateurs ou machines à laver. Abderrahmane Benahamdi
et ses frères, Omar ou Smaïl sans oublier
Moussa qui s’est lancé dans la politique, dirigent
un groupe de plus en plus prospère qui a décidé de s’internationaliser pour ne
plus subir les aléas du marché algérien. La Maurétanie, la Tunisie, des
négociations au Soudan et une implantation en France, les Benhamadi
veulent jouer dans la cour des grands. Leur fortune est estimée par nos soins à
1,1 milliard de dollars.
Un chiffre qui devra augmenter rapidement dans les toutes
prochaines années car cette famille est impliquée dans plusieurs affaires
juteuses comme la future usine du constructeur automobile français Peugeot qui
sera bientôt lancée à Oran. Le BTP, l’hôtellerie et l’industrie pharmaceutique
à travers la filiale GB Pharma constituent tous de nouveaux business pour
cette insatiable famille qui règne sur un empire en croissance.
6 – Djilali Mehri, 1 milliard de dollars
Il fut pendant longtemps
l’homme le plus riche en Algérie. Djilali Mehri fait
partie de l’histoire de l’Algérie. Il est certainement le pionner du secteur
privé. Mais le vieil homme originaire de la région d’El-Oued; où il a construit
son palais des mille et une nuit le domaine d’El-Daouia,
du nom de sa défunte mère, a été dépassé ces dernières années par des hommes
d’affaires plus offensifs et plus actifs. En réalité, l’enfant d’Oued Souf a décidé de s’expatrier rapidement vers la France où
il a développé son royaume. C’est ce qui explique qu’il est, désormais, dépassé
par d’autres businessmans nettement plus fortunés que lui… en Algérie.
Mais en dépit de son âgé
avancé, et du transfert d’une grande partie de ses affaires en France, Djilali Mehri pèse au moins 1 milliard de dollars dans son pays
natal l’Algérie. Djilali Mehri commence dans les affaires très jeune. Avant l’indépendance, Djillali Mehri entama sa carrière
irrésistible dans le négoce en revendant à la Libye, qui n’est guère éloignée
de son fief, des pneus rachetés à l’armée française. Puis le jeune ambitieux
monte à Alger et traite avec les commerçants séfarades de la rue de la Lyre. A
l’époque du colonialisme français, les juifs d’Algérie tenaient l’essentiel du
commerce des biens de consommation entre l’Algérie et l’ancienne puissance
coloniale et ils gardèrent ces marchés longtemps après l’indépendance,
notamment le sucre, le blé et la semoule.
Après l’indépendance, L’Etat
algérien lui cède la gérance d’ateliers de bateaux et le sollicite pour réparer
le vaisseau offert par le président égyptien Nacer à
son homologue Ben Bella.
Mais le roi des hommes
d’affaires algériens lorgnent rapidement du côté de la France. Il profite
surtout de son amitié avec Jean-Christophe, le fils de François Mitterand, le défunt président français, pour développer
des projets dans l’immobilier et l’industrie.
Et c’est ainsi qu’en1986, Mehri est autorisé par la direction générale du Trésor
français à investir dans la pierre. Depuis, la SCI familiale gère les
opérations immobilières dans les quartiers les plus chics à Paris. En
France, Djilali Mehri entrera dans la cour des grands
en rachetant le chauffagiste Chaffoteaux et Maury en
février 1985.
Et puis plus rien n’arrête
l’ascension internationale de l’homme d’affaires algérien. En Algérie, chez
lui, il se concentrera uniquement sur le secteur du tourisme en développant la
chaîne hôtelière française AccorHotels. Son plus
grand coup fut récemment la Gazelle d’Or Resort
& Spa érigé entre les dunes du désert d’El-Oued. C’est sans doute le
complexe le plus luxueux en Algérie.
L’homme a beaucoup vieilli.
Ses enfants notamment son fils Djamel essaie de reprendre le flambeau.
Toutefois, il demeure, dur, très dur d’égaler le prestige du père.
7 – La famille Kouninef, 800 millions de dollars
C’est
la famille la plus puissante en Algérie. Les trois frères Karim, Réda et Noah
sont impliqués dans les projets les plus rémunérateurs et les plus juteux en
Algérie. Il faut savoir que la famille Kouninef
est dans les affaires en Algérie depuis les années 70. Le père fondateur de
cette famille devenue l’une des plus riches en Algérie a été depuis longtemps
l’un des amis les plus proches d’Abdelaziz Bouteflika. Lorsque ce dernier
faisait sa traversée du désert dans les années 80, il a toujours trouvé une
main tendue chez ses amis, les Kouninef, qui n’ont
jamais hésité à le secourir financièrement. Et comme la gratitude et la
reconnaissance sont des valeurs très chères à Bouteflika, les Kouninef ont agrandi significativement leur empire depuis
1999, date à laquelle Abdelaziz Bouteflika accède au pouvoir.
La société
phare du groupe familial s’appelle KOUGC. Cette entreprise concentre les
activités les plus onéreuses et lucratives des Kouninef.
Elle est devenue la plus grande entreprise privée algérienne dans le
secteur de l’hydraulique. Son chiffre d’affaires dépasse les 140 millions de
dollars.
Hommes d’affaires et
influents lobbyistes de l’ombre. C’est le secret de la réussite étincelante des
trois frères Kouninef. Une réussite qui a fait de ces
trois mousquetaires les “princes des oligarques”. On ne compte plus le dossiers où ils ont été les principaux
instigateurs. En 2015-2016, le stratège Réda Kouninef
le déclencheur de l’offensive contre Issad Rebrab, l’homme d’affaires le plus riche d’Algérie, et
héritier de l’Etat-DRS longtemps combattu par Bouteflika. Lors du conflit entre
Sellal et Ali Haddad, il est celui qui négocie et
impose la paix. Et lors du lancement des méga-projets,
il est celui qui défend toujours les intérêts des groupes privés dans leurs
associations avec les multinationales. Réda, le plus rusé et intelligent des
frères Kouninef, est tellement discret qu’on ne
retrouve nulle part la moindre photo de lui.
8- Mourad Eulmi, 700 millions de dollars
Il est le prince des voitures
allemandes en Algérie. Représentant officiel de Volkswagen en
Algérie depuis 1999, il a fini par intégrer ces dernières années le
club fermé des plus grosses fortunes du pays. Durant près d’une décennie,
Mourad Eulmi avec sa société Sovac
s’est accaparé de la troisième part du marché algérien après Renault et
Peugeot. En juillet 2017, l’ancien importateur que tout le monde prenait de
haut va devenir l’industriel qui introduira Volkswagen en Algérie ! L’une de Relizane est lancée en grande pompe bénéficiant d’un prêt
de 170 millions d’euros la banque publique le CPA. Mourad Eulmi
élargit sa vision jusqu’à rêver d’un véritable pôle industriel de
sous-traitance.
Mais l’home énerve et suscite
les plus vives critiques en raison de son opulence arrogante. A Paris, il
rachète un ancien appartement de Nicolas Sarkozy dans le très chic quartier de
Neuilly-sur-Seine. En Espagne, il
se lance dans la céramique. Et A Alger, il commande un Jet Privé d’une valeur
record de 36 millions d’euros ! Mourad Eulmi est riche, très riche et il veut que tout le monde le
sache…
9 – Mohamed Laid Benamor,
500 millions de dollars
Il est le président de la
Chambre algérienne de Commerce et d’industrie (CACI). Mohamed Laid Benamor est un poids lourd du secteur privé algérien. Le
groupe familial qu’il dirige, le groupe Benamor,
réalise un chiffre d’affaires dépassant les 250 millions de dollars. Pendant
des années, cet homme d’affaires a régné sur le secteur de l’agroalimentaire.
Ses produits, des pâtes, de la semoule, etc., s’exportent vers
l’étranger. Mais
le président de la CACI est cité dans plusieurs affaires louches et
suspectes. L’ancien Premier-ministre, Abdelmadjid Tebboune,
voulait sa tête en raison de plusieurs dossiers de transferts de devises
illicites.
Mais le fortuné s’en est
toujours sorti. Et jusqu’à aujourd’hui il continue à se maintenir en place en
dépit de toutes les tempêtes politiques. Mais restera-il aussi longtemps riche
et puissant ? Pas si sûr.
10 – Abdelmalek
Sahraoui, 430 millions de dollars
Il était un parfait inconnu
jusqu’à ce qu’il soit élu député lors des précédentes élections législatives.
Député FLN, Abdelmalek Sahraoui est certainement le
député le plus riche de toute l’Algérie. Et pour cause, il est le propriétaire
de la marque de lubrifiants et de produits pétroliers Petroser.
Discret, anonyme, cet enfant de Mascara a bâti une véritable fortune avec des
manœuvres qui suscitent de nombreuses interrogations. Haut responsable au FCE
d’Ali Haddad, le patron de Petroser gagne énormément
d’argent grâce à des facilités déconcertantes qui lui sont offertes par les
banques publiques et les autorités locales de plusieurs wilayas notamment Mascara
et El-Bayadh qui accueillent ses grandes terres
agricoles. Depuis qu’il vole en jet privé et roule en Porsche, l’homme passe de
moins en moins inaperçu. Et ses affaires intrigantes commencent à susciter la
gêne. Soulignons
enfin que cet homme très fortuné fait l’objet en ce moment d’une minutieuse
enquête menée par la rédaction d’Algérie Part.
Note :
Selon le classement du magazine « Forbes » en juin 2018, les
multimillionnaires algériens en dollars sont au nombre de 5 (sans Isaad Rebrab, milliardaire) , Abderrahmane
Benhamadi (700 millions), Abdelmadjid Kerrar (500 millions), Ali Haddad (400), Mohamed Laid Benamor et Djilali Mehri