COMMUNICATION- GESTION - PRESSE ECRITE- EL MOUDJAHID
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30-1-2018
En 2016, le doyen des journaux francophones algériens, le
quotidien public El Moudjahid a enregistré une perte financière de près de 14
milliards de centimes de dinar sur un chiffre d’affaires de l’ordre de 35
milliards de centimes. C’est la première perte qu’enregistre le journal depuis
au moins l’amorce de l’embellie financière au début des années 2000 qui a suivi
la flambée des prix du pétrole. Les annonces légales encadrant les gigantesques
programmes des investissements publics ont constitué un important gisement
publicitaire duquel les journaux publics ont profité.
En effet, jusqu’à il y a trois ou quatre ans, El Moudjahid,
journal public le mieux diffusé avec 30000 exemplaires tirés par jour et un
bouillon de 15% en moyenne, réalisait même des profits
exceptionnels, surtout avant les augmentations salariales qui ont sanctionné la
grève des journalistes des médias publics en 2011, ayant carrément doublé leurs
salaires tout en bénéficiant du versement de conséquents rappels –lesdites
revalorisations ayant été négociées avec un effet rétroactif à compter de
2008–.
Or, le ralentissement des investissements publics et son
corollaire de baisse des annonces légales ont engendré une chute de ses
recettes publicitaires, impactant considérablement son volume de production.
Ainsi, le chiffre d’affaires du journal El Moudjahid a dégringolé à partir de
2011, passant de près 240 milliards de centimes (18,3 millions d’euros), à 53,5
milliards de centimes en 2014 puis à 35 milliards de centimes en 2016. Quant
aux bénéficies, ils sont passés de 20 milliards de centimes en 2011 à 3
milliards en 2014 avant que l’entreprise n’enregistre sa première perte
financière en deux décennies.
El Moudjahid dispose néanmoins d’importants actifs constitués
pendant les années d’opulence et reste assis sur un matelas financier
appréciable. Les actifs de l’entreprise sont de l’ordre de 100 milliards de
centimes (7,2 millions d’euros) parmi lesquels 26 milliards de centimes de
réserves et 24 milliards de centimes de bénéfices d’exercices antérieurs dont
l’affectation a été reportée sur les exercices ultérieurs et son siège social
situé au centre d’Alger et évaluée en 2012 à 35 milliards de
centimes. Le journal n’est pas endetté et les 40 milliards de
centimes (3,8 millions d’euros) empruntés en 2011 pour faire face aux
augmentations salariales et aux rappels versés aux personnels de l’entreprise,
ont été totalement remboursés en 2013.