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Presse écrite- Liberté

Date de création: 05-07-2018 10:31
Dernière mise à jour: 05-07-2018 10:31
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COMMUNICATION- GESTION - PRESSE ECRITE- -LIBERTE

 

©www.bourse-dz.com, 30-1-2018

 

En 2015, Liberté dont le capital social a été de 114 milliards de centimes de dinar a réalisé un chiffre d’affaires d’à peine 30 milliards de centimes de dinar mais, cela n’a pas empêché Issad Rebrab, actionnaire principal de Sarl Saec, l’entreprise éditrice du journal, d’augmenter une nouvelle fois son capital social, pour le porter à 193 milliards de centimes. Une augmentation qui représente près de trois années d’activité du journal lequel se voit réduit à une peau de chagrin comparativement aux années antérieures à 2015 quand il émargeait dans le portefeuille publicitaire de l’opérateur public géré par l’Anep.

Or, le capital social de l’entreprise ne correspond pas du tout à son chiffre d’affaires qui représente moins de la moitié d’un journal comme El Watan–, le capital social de ce dernier, à titre indicatif, étant à 25,5 milliards de centimes–. Il est 20 fois plus important que le capital social de l’entreprise éditrice du journal Le Soir d’Algérie qui réalise un chiffre d’affaires légèrement supérieur à celui de Liberté.

 

Dans ce contexte, il faut rappeler que le patron du groupe Cevital Issad Rebrab qui a rejoint le tour de table de l’entreprise éditrice du journal fondée en 1992 par des journalistes comme partenaire financier a fini par se l’approprier. Il racheté les parts des fondateurs à l’exception de celles de Ahmed Fattani qui a lancé le journal L’Expression en 2000 lorsqu’il a perdu son pouvoir décisionnaire au sein de Liberté.  Mais, puisque Fattani a refusé de vendre ses parts, le magnat de l’huile et du sucre a procédé par des augmentations successives du capital afin de le rendre minoritaire.

C’était jusqu’au en 2009 où le capital a été porté à 114 milliards de centimes. La dernière augmentation du capital ne s’explique, donc, pas par une manœuvre d’isolement de Fattani déjà minoritaire depuis des années. Elle représente une subvention au journal en perte de vitesse et qui rapporte de moins en moins d’argent. Ce n’est pas la profitabilité qui motive l’investisseur Rebrab puisque la rentabilité des actifs mis à la disposition du journal (ratio résultat net/capitaux propres) est très faible (moins de 3%). Cette subvention a plutôt pour but de préserver l’entreprise dans un contexte politique tendu où le patron de Cevital polémique sans cesse avec les autorités politiques du pays au sujet des blocages administratifs dont font l’objet certains de ses projets.

 

Dans ce contexte, il convient de rappeler qu’en 2005 Liberté n’a pas hésité à changer de ligne politique quelques temps après avoir signé un communiqué commun avec Le Matin de Mohamed BenchicouEl WatanLe Soir d’Algérie et El Khabar, décidant de boycotter l’ANEP. Le «cartel» qui avait dénoncé un chantage à la publicité de la part de l’équipe au pouvoir, a ainsi vu un de ses membres renouveler son partenariat commercial avec l’agence qui gère le portefeuille publicitaire de l’opérateur public  quelque temps après l’avoir rompu. C’était un gage de Rebrab envers le pouvoir en place afin préserver ses intérêts économiques. Mais, la relation commerciale entre l’ANEP et Liberté, rompue unilatéralement par ce dernier dans le cadre de l’accord avec lesdits journaux, était aussi une première fissure dans la ligne frondeuse tracée par le cartel.

Ainsi, et bien qu’il soit privé de la publicité de l’opérateur public une décennie après, exactement depuis 2015, ce qui s’était traduit par des pertes financières à compter de l’exercice suivant, le journal, adossé à un grand groupe privé, dispose d’un matelas financier confortable. Il a dégagé en 2015 près de 7 milliards de centimes de bénéfices pour un chiffre d’affaires de 30 milliards de centimes et disposait d’importantes réserves (9,4 milliards de centimes en 2015). Et, Rebrab a décidé de le doter des fonds nécessaires à la continuité de son activité.  La conséquente augmentation de son capital social opérée en 2016 limite le risque de faillite dans cette conjoncture difficile pour toute la presse papier du pays.