ENERGIE – ENTREPRISE- SONATRACH- BILAN 2017
La
compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach a
réalisé un bilan positif en 2017, tant sur le plan qualitatif que celui quantitatif.
C’est ce que ressort de la conférence de presse tenue lundi 30 avril 2018 au siège de la direction
générale de l’entreprise et animée par son premier responsable Abdelmoumen Ould-Kaddour, et ses proches
collaborateurs. L’événement a été consacré en effet à la présentation du bilan
de l’exercice 2017, mais aussi à la présentation de la nouvelle stratégie
SH20-30 portant sur le redéploiement de Sonatrach à
l’horizon 2030.
Sur le plan qualitatif, les prouesses consacrées par Sonatrach
en 2017 se rapportent, notamment à la résolution de la quasi-majorité des
contentieux et litiges, ce qui a été bénéfique à l’instauration de liens de
confiance sur de nouvelle bases «saines et solides»
avec les différents partenaires, plus précisément les plus grandes compagnies
énergétiques, de plus en plus intéressées par des projets d’investissement en
Algérie. En outre, et s’agissant du volet quantitatif, le bilan de
l’exercice 2017 s’est matérialisé par une augmentation de 35% en termes de
résultat brut, représentant un montant de 361 milliards DA en 2017, alors que
le résultat net est passé de 207 milliards DA en 2016, contre 326 milliards de
DA en 2017, soit un taux de croissance de 57%. En la matière, et selon les
détails communiqués par le directeur exécutif SPE de Sonatrach, Farid Ghezali, le
chiffre d’affaires à l’exportation réalisé par Sonatrach
en 2017 est de 33,2 milliards de dollars, en hausse de 19% par rapport à 2016.
Pour l’année dernière, l’entreprise a versé au Trésor public, le montant de
2.228 milliards de dinars, en hausse de 20%, comparé à 2016. Concernant les
découvertes réalisées en 2017, leur nombre a été de 33, toutes réalisées en
effort propre. Elles sont situées principalement dans les bassins de Berkine, Oued Mya et Amguid Messaoud. S’agissant du
forage d’exploration, il a été enregistré une hausse de 6%, ayant ainsi porté
le nombre de puits à 102, au lieu de 96 en 2016. Hausse significative (+17%)
également de l’activité du forage de développement, où l’on compte quelque 230
réalisés en 2017.
Un investissement de 8,1 milliards de dollars en 2017
Le même responsable de Sonatrach a révélé en
outre que le montant de l’investissement consenti en 2017 s’est élevé à 8,1
milliards, en baisse de 8% comparativement à 2016. Il explique, à ce titre, que
les investissements consentis dans l’activité transport par canalisation (TRC)
avaient représenté 716 millions dollars.
Ceux engagés dans l’activité liquéfaction, raffinage et pétrochimie (LRP) ont
représenté, pour leur part, 262 millions dollars. La production primaire totale
de Sonatrach a augmenté de 2%, passant de 192,3 Mtep en 2016 à 196,5 Mtep en
2017. Cette augmentation est due, selon lui, au respect du programme de
maintenance et l’amélioration de recyclage du gaz naturel. En termes de production
du pétrole brut et les condensats traités par les raffineries, il a fait savoir
qu’elle a baissé de 3%, en raison, notamment, du respect des quotas exigés dans
le cadre de l’accord de l’Opep. La production de gaz
naturel a augmenté de 5%, passant de 128,5 milliards de m3 en 2016 à 135
milliards m3 en 2017, a-t-il ajouté. S’agissant de la valeur des importations
de carburants, les résultats montrent qu’elle est passée de 211 milliards de DA
en 2016, à 255 milliards dinars en 2017, soit un taux de croissance de 21%.
Pour sa part, le conseiller du PDG, Ahmed Mazighi, a
fait a savoir par ailleurs qu’une dizaine de projets avait été lancée en 2017
par le groupe Sonatrach sous forme de partenariats,
aussi bien avec l’entreprise nationale que d’autres compagnies internationales
de renommée mondiale. il cite également les projets
concernant la récupération de gaz associé à Rhourde
El-Baguel (6 millions de m3/jour), le gaz de vente au
sein du centre industriel de Hassi Messaoud (10, voire 20 millions de m3/jour) et le centre de
traitement de gaz de Reggane-Nord (8 millions de
m3/jour).
Une nouvelle stratégie pour hisser Sonatrach
parmi le top 5 mondial
Aux questions de la presse, le PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould- Kaddour, a indiqué que le potentiel national en
hydrocarbures est encore «très important, et continue d’attirer de plus en plus
de partenaires étrangers». Il a mis l’accent en ce sens sur la volonté de la
compagnie norvégienne Statoil de revenir en Algérie,
pendant que des négociations sont menées pour l’installation du major américain
Exxon Mobil dans le pays. S’agissant du gaz de schiste, il a fait savoir que
l’Algérie se positionne à la 3e place mondiale en termes de potentiel.
«Tôt ou tard, nous serons amenés à utiliser le gaz de schiste», a-t-il
dit, ajoutant que «les expériences vécues par le passé à Aïn
Salah doivent être prises en considération, pour ne pas commettre les mêmes
erreurs à l’avenir». «Nous y arriverons au gaz de schiste, mais nous y
arriverons dans de meilleures conditions en prenant en compte toutes les
mesures nécessaires à la protection de l’environnement», a-t-il assuré,
relevant que la technologie a extrêmement évolué depuis les premiers essais
effectués à Aïn Salah, il y a une dizaine d’années.
Évoquant la nouvelle stratégie de Sonatrach inscrite
à l’horizon 2030, il affirme qu’il est de ses objectifs «d’assouplir certaines
de ses procédures bureaucratiques, pour mieux se redéployer en tant
qu’entreprise à la point de l’industrie pétrolière». Ce qui est en effet visé à
travers cette stratégie de hisser Sonatrach pour
figurer parmi le top 5 des meilleures entreprises énergétiques dans le monde.
Autre objectif, celui de réaliser un montant de 67 milliards par rapport aux
revenus de base. À une question sur la production de gaz naturel liquéfié
(GNL), Ould Kaddour, tout en mettant l’accent sur le potentiel dont
dispose l’Algérie, précisera que le fait d’assurer une meilleure flexibilité
dans ce domaine nécessite davantage de transport et de logistique. «Nous avons
cependant de petites difficultés dans le domaine du GNL.
La première est relative à l’absence de jetées appropriées pour charger les
gros méthaniers. Et si Sonatrach ne s’était pas doté,
il y a quelques mois déjà, de ce type de gros navires, nous n’aurions pas pu
exporter vers des pays comme la Chine et l’Inde», a-t-il expliqué. S’agissant
de la réorganisation des quelque 150 filiales constituant le groupe Sonatrach, Ould Kaddour a expliqué que
«revoir leur organisation ne signifie pas en éliminer. Cette organisation vise
à les rendre plus fortes et plus compétitives».