EDUCATION – ETRANGER- France 2017- DOCTORANTS
ALGERIENS
L’organisme français en charge de la
mobilité internationale des étudiants, Campus France, vient de rendre publiques
les statistiques concernant les effectifs des étudiants étrangers inscrits dans
les établissements français de l’enseignement supérieur en 2017, où 26 116
sont des Algériens (sur des effectifs globaux évalués à 325 000). Ils
occupent la troisième position, après les Marocains (38 002) et les Chinois (28
760).
Leur nombre a progressé de 10% entre 2011 et 2016. Cette évolution a connu un
pic en 2015, avec +15% d’inscrits. Ce qui représente la progression la plus
notable pour cette année-là. La plupart des étudiants algériens
(23 238 en 2017) choisissent de s’inscrire à l’université. Leur présence dans
les écoles d’ingénieurs et de commerce est dérisoire. Ce qui n’est pas le cas
des Marocains et des Tunisiens qui figurent parmi les nationalités étrangères
les plus présentes dans ce genre d’établissements.
Dans les cycles supérieurs (études doctorales), les Algériens sont assez
répandus. Ils occupent la quatrième position en nombre d’inscrits après les
Chinois, les Italiens et les Tunisiens.
Pour autant, leur nombre a sensiblement diminué depuis quelques années. Ils étaient
1 475 en 2017 contre 1 895 en 2013. La baisse est évaluée à 22,2%.
Un facteur en particulier peut expliquer le recul des doctorants algériens. Il
réside dans le désir de beaucoup d’étudiants de basculer vers la vie active,
même si les modifications de statuts (d’étudiant à salarié) restent encore
assez difficiles. Dans un rapport réalisé il y a quelques mois, l’OCDE
(Organisation pour la coopération et le développement économique) avait indiqué
que les étudiants algériens font l’objet de discrimination, car ils ne
bénéficient pas, contrairement à d’autres nationalités, de facilités de séjour
et de maintien sur le territoire français.
Cette étude avait par ailleurs précisé que l’accès des nationaux à des titres
universitaires très qualifiés reste très minoritaire. Elle a estimé en outre
que les Algériens ayant changé de statut l’ont fait généralement pour des
raisons familiales.
Dans son rapport, l’OCDE a demandé la révision de l’accord algéro-français
de 1968 qui limite les droits des étudiants algériens en France. En dépit des
contraintes, la France reste néanmoins encore la destination privilégiée des
étudiants algériens. Une enquête de 2015 de l’Unesco, reprise par Campus
France, révèle que 78% de l’effectif total des étudiants algériens à l’étranger
se trouve en Hexagone. 2,2% suivent des études au Canada, 2,2 en Arabie
Saoudite, 1,8% aux Émirats arabes unis et 1,5% en Malaisie.
En France, les étudiantes forment 47% des inscrits. Elles sont 48,1% à
l’université, 28,8% dans l’école d’ingénieur et 43,2% dans l’école de commerce.
Il est à noter que 45% des étudiants étrangers en France viennent d’Afrique. Le
nombre global des effectifs a évolué de 12% depuis 5 ans, mais moins vite que
pour d’autres pays d’accueil, comme les États-Unis, la Grande-Bretagne, le
Canada et l’Australie.