ECONOMIE- ETUDES ET ANALYSES-
PERSPECTIVES ECONOMIQUES MONDIALES- RAPPORT FMI AVRIL 2018
Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la hausse ses
prévisions de croissance économique en Algérie pour 2017 et 2018. Dans son
rapport semestriel sur les perspectives économiques mondiales, publié mercredi
18 avril 2018, , le FMI table sur une croissance de 3%
en 2018 contre 0,8% projeté dans son rapport d’octobre de l’année
dernière. La croissance de l’Algérie devrait baisser à 2,7% en 2019 et à 0,5%
en 2023. Le FMI a également révisé à la hausse ses projections concernant
l’inflation. L’institution de Bretton Woods prévoit un taux de d’inflation moyen de 7,4% en 2018,
qui pourrait augmenter à 7,6% en 2019 et à 13,9% en 2023. Le déficit du compte
courant, qui a atteint -12,3% du PIB en 2017, devrait baisser à -9,3% du produit intérieur brut (PIB) en 2018 pour
remonter légèrement à -9,7% du PIB en 2019. Le FMI a également abaissé ses
projections pour le chômage en Algérie à 11,2% en 2018 après avoir tablé en
octobre de l’année dernière sur 13,2%. Le taux de chômage devrait
progresser à 11,8% en 2019. Selon le FMI, malgré la hausse de la demande mondiale,
les récentes révisions des anticipations du marché laissent présager une
remontée des cours essentiellement tirée par l’offre. Les hypothèses de
référence pour les cours moyens au comptant du pétrole établis par le FMI à
partir des cours à terme semblent indiquer des cours annuels moyens de 62,3
dollars le baril en 2018, soit une hausse de 18% par rapport à la moyenne de
2017, et de 58,2 dollars le baril en 2019. La baisse est due à une augmentation
prévue de l’offre aux États-Unis et à l’expiration le moment venu de l’accord
de l’Opep. En mars dernier, le FMI relevait que
l’Algérie reste confrontée à des défis importants, posés de la baisse des prix
du pétrole, il y a quatre ans. En dépit d’un ajustement budgétaire important en
2017, les déficits budgétaires et du compte courant extérieur demeurent élevés.
Si les réserves restent abondantes, elles ont diminué de 17 milliards de
dollars, pour atteindre
96 milliards de dollars. L’équipe du FMI, qui a séjourné à Alger du 27 février
au 12 mars pour les entretiens relatifs à la consultation de 2018 au titre de
l’article IV, avait relevé que depuis la fin 2017, les autorités algériennes
ont modifié leur stratégie macroéconomique à court terme. Pour stimuler la
croissance et la création d’emplois, elles ont adopté un budget expansionniste
pour 2018, dont le déficit sera financé principalement par la Banque centrale,
et ont renforcé les barrières à l’importation. Le gouvernement entend reprendre
la consolidation budgétaire à compter de 2019, en vue de rétablir l’équilibre
budgétaire en 2022. La mission du FMI partage le double objectif du
gouvernement algérien de stabiliser l’économie et promouvoir d’une croissance
plus durable et plus inclusive, mais elle considère que le nouveau dosage de
politique économique à court terme est risqué et pourrait entraver la
réalisation de ces objectifs. Le FMI estime que les nouvelles mesures risquent
d’aggraver les déséquilibres, accentuer les tensions inflationnistes et
accélérer la perte de réserves de change. “En conséquence, il se peut que
l’environnement économique ne devienne propice ni aux réformes ni au
développement du secteur privé”, avait indiqué la délégation du FMI.