CULTURE- RELIGION – ISLAM- ZAOUIA KADIRYA
La confrérie des Kadirya
a été fondée par Sidi Mehi Ed Din
Abou Mohammed Abdelkader El Djilani né en 1.079, mort
en 1166. Son lieu de naissance est Djil ou Djilan près de Baghdad (Irak).
Toute sa vie, Abdelkader El Djilani, -connu sous le nom de sultan des saints ou wali Baghdad-, garda une modestie et une douceur remarquables :
«ce qui dominait chez lui c’était l’amour du prochain et une charité ardente de
sorte qu’il fut le soutien des pauvres et des faibles». Imploré, depuis des
siècles, par les gens qui souffrent ou qui sont malheureux, on ne cesse d’invoquer
son nom spontanément tant on est convaincu «que cela conforte, favorise et, à
tout le moins, soulage !» De surcroît, comme toutes les âmes pures, Sidi
Abdelkader avait horreur du mensonge et de l’hypocrisie
Baghdad
demeura de longs siècles le centre d’attraction où aboutissaient tous les
éléments de la puissante confrérie, là était enterré le fondateur de l’ordre.
Mais progressivement des groupes indépendants se formèrent, des Moqadem se
détachèrent de la zaouïa mère et devinrent les chefs des corporations
dissidentes.
Parmi les Kadriyine
indépendants de l’Algérie il faut signaler les adeptes de la zaouïa de Menâa où des descendants d’Abdelkader El Djilani ont perpétué ses doctrines religieuses et où sont
encore enseignées les pratiques mystiques du patron de la confrérie mère.
Les Kadriyine
se fixèrent à Mascara et à Tlemcen vers 1466 après la reconquête de l’Espagne
par les chrétiens. L’ordre des Kadriya donna
naissance à la zaouïa de Sidi Mahieddine, le père de
l’Emir Abdelkader, à celle de cheikh d’Oued El Kheir
dans la wilaya de Mostaganem et à plusieurs autres zaouïas implantées dans
différents lieux de notre pays.
Il
n’est pas inutile de rappeler que c’est en souvenir des ribats el moravides, où l’on apprenait le Coran, la science du hadith
et les préceptes de l’Islam ainsi que le maniement des armes qu’on a formé le
nom de « Mrabet » que les Français désignent sous le
nom incorrect et péjoratif de « marabout ». Les premières zaouïas, implantées
en Algérie, furent de véritables ribats, dont l’une des principales missions
était de repousser les tentatives d’évangélisation des populations algériennes,
notamment celles de Français d’Assise en 1221, de Raymond Lulle en 1231, des
capucins de Matteo Baschi vers 1515, des récollets
vers 1600. Et c’est également sous la férule de la zaouïa de la tarika Kadiriya de Mascara que
l’Emir Abdelkader engagea la lutte contre l’envahisseur français en 1832.