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Terrorisme- Daech- Recrutement

Date de création: 19-06-2018 10:40
Dernière mise à jour: 19-06-2018 10:40
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DEFENSE- ETUDES ET ANALYSES- TERRORISME- DAECH-RECRUTEMENT



L’organisation Daech, acronyme arabe qui désigne la nébuleuse terroriste de l’«État islamique», recrute ses membres partout dans le monde. Un seul pays s’en démarque. Il s’agit bien de l’Algérie, et ce en dépit de sa proximité géographique avec des régions impactées par le radicalisme. C’est à cette conclusion qu’est parvenue une analyse réalisée par les spécialistes, un réseau mondial d’informatique spécialisé dans la couverture des crises humanitaires (octobre 2016)
L’auteur de cette analyse, Jenny Gustafsson, a même dû consulter des spécialistes américains du terrorisme pour accorder un meilleur gage de crédibilité aux résultats de sa recherche. Toutefois, ici en Algérie, cette quête dans laquelle s’est lancée Jenny Gustafsson constitue indéniablement une vérité non seulement établie depuis des années, mais aussi si bien entretenue dans le sens à consolider, chaque jour, son ancrage sur le terrain. De quelle vérité s’agit-il ? Celle attestant des faits que la réconciliation nationale, initiée par le Président de la République, est un «franc succès», autant en termes d’adhésion du peuple qu’en matière d’annihilation de ces appels et actes cyniques de radicalisation et de violence, que les Algériens sont immunisés dans leur majorité contre les idées extrémistes, comme le rappelle, à juste titre, Ammar Djilali, le président de la commission juridique à l’APN, dans sa déclaration faite jeudi. Ajoutez à cela, les exploits des services de sécurité, l’ANP en particulier, qui font preuve d’une ferme volonté d’éradiquer définitivement les résidus du terrorisme.
Ce sont sans doute les éléments ayant fait que la «transnationale» Daech comprend en son sein le nombre le plus réduit de «djihadistes» d’origine algérienne, et ce comparativement aux autres recrues de cette organisation terroriste issus, notamment du Maroc et de la Tunisie, comme le relève l’analyse faite par le réseau Irin (Integrated Regional Information Networks). S’appuyant sur des chiffres publiés début septembre par The Soufan Group, une entreprise américaine basée à New York, qui fournit des services en matière de sécurité et de renseignement aux gouvernements, Irin indique que la Tunisie compte entre 6.000 et 7.000 terroristes recrutés par des groupes extrémistes, essentiellement par Daech. Selon les mêmes estimations établies jusqu'à décembre 2015, le Maroc compte entre 1.200 et 1.500 recrues — ce chiffre serait nettement plus élevé si l’Algérie n’avait pas pris la décision de stopper le flux de «djihadistes» marocains qui se rendaient en Libye via le territoire algérien. En Algérie, leur nombre est largement inférieur, se situant autour de 200 recrues. «De prime abord, ce chiffre peut surprendre pour un grand pays d’Afrique qui a connu une décennie de terrorisme, mais quinze années après, le radicalisme semble avoir moins d’attrait en Algérie», constate ce réseau d’information, anciennement rattaché aux Nations unies et lauréat de plusieurs prix. Le combat contre l’extrémisme et la radicalisation à la violence est au centre d’une politique davantage dynamisée par des responsables de l’État algérien, à l’occasion de plusieurs forums à caractère régional et international. La lutte contre l’extrémisme constitue en effet un de ces sujets d’actualité mondiale et sur lequel la diplomate algérienne est particulièrement très active.
« Daech n’a pas eu de succès en Algérie »
La lutte contre les résidus du terrorisme en Algérie, et qui sont d’ailleurs voués à l’agonie du fait des offensives sans cesse portées par l’ANP, s’est notamment traduite par le démantèlement de plusieurs cellules qui se chargeaient d’ «expédier» de potentiels candidats pour Daech.
Dalia Ghanem-Yazbeck, spécialiste du terrorisme chez Carnegie Middle East Center, et qui est citée dans l’analyse réalisée par le réseau IRIN, affirme que si «Daech n’a pas eu de succès en Algérie, cela s’explique par l’expérience vécue par les Algériens durant la décennie noire et qui «reste fraîche dans la mémoire collective et fonctionne comme une forme de dissuasion psychologique». Mais, aussi, le même constat tient également du «fait que le pays a consenti d’énormes investissements sur ses forces de sécurité», a encore argué la même spécialiste. L’Algérie assure «une tâche formidable» en maintenant le contrôle tout au long de ses vastes frontières avec le Mali et la Libye, a ajouté Ghanem-Yazbeck, en relevant que «le pays est actuellement leader en Afrique en matière de capacités d’armement, et sa force de police dépasse de loin celles du Maroc, de la Tunisie et de la France». «L'armée algérienne est devenue une force massive (…) Si vous ajoutez à cela, les forces de police et de gendarmerie, et les branches de renseignement (…), ils ont évité à de nombreux Algériens de tendre la main à des groupes comme Daech», appuie-t-elle. L’auteur de l’analyse du réseau IRIN a mis également en valeur les acquis de la réconciliatio nationale initiée par le Président Bouteflika et approuvée par la quasi-majorité du peuple. La mise en œuvre de cette politique a été d’un apport déterminant en termes de rétablissement de la paix et du maintien d’une stabilité pérenne en Algérie.