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Djihadisme- Etude Irin

Date de création: 19-06-2018 09:25
Dernière mise à jour: 19-06-2018 09:25
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DEFENSE – ETUDES ET ANALYSES- DJIHADISME- ETUDE IRIN



Malgré sa proximité géographique avec des régions affectées par le radicalisme, l’Algérie reste le pays le moins touché dans le monde par le recrutement de Jihadistes, a estimé le service de nouvelles et d’analyses humanitaires Integrated regional information networks (IRIN).

Dans son analyse publiée jeudi 29 septembre 2016, IRIN relève qu' »alors que le groupe terroriste autoproclamé « Etat islamique » (Daech/EI) est en train de recruter des membres dans le monde entier, un seul pays musulman (l’Algérie) se démarque », du reste.

Ce réseau mondial d’informations, spécialisé dans la couverture des crises humanitaires, relève « qu’en dépit de sa proximité des régions touchées par l’extrémisme et ayant connu un passé mouvementé de militantisme, l’Algérie compte moins de recrues comparés à plusieurs autres pays, y compris ses voisins la Tunisie et le Maroc ».

S’appuyant sur des chiffres publiés début septembre par The Soufan Group, une entreprise américaine, basée à New York qui fournit des services en matière de sécurité et de renseignement aux gouvernements, IRIN indique que la Tunisie compte entre 6.000 et 7.000 terroristes recrutés par des groupes extrémistes essentiellement par Daech.
Selon les mêmes estimations établies jusqu’à décembre 2015, le Maroc compte entre 1.200 et 1.500 recrues. En Algérie leur nombre est largement inférieur, se situant autour de 200 recrues.

De prime abord ce chiffre peut surprendre pour un grand pays d’Afrique, qui a connu une décennie du terrorisme, mais quinze années après « le radicalisme semble avoir moins d’attrait en Algérie », constate ce réseau d’information, anciennement rattaché aux Nations Unies et lauréat de plusieurs prix.

« L’Algérie a-t-elle pris un vaccin anti Daech ? », s’est interrogé Jenny Gustafsson », l’auteur de l’analyse. Dalia Ghanem-Yazbeck, spécialiste du terrorisme chez Carnegie Middle East Center, interrogé par l’auteur à ce sujet, explique que l’expérience vécue par les algériens durant la décennie noire « reste fraîche dans la mémoire collective et fonctionne comme une forme de dissuasion psychologique ».

Selon cette expert, la raison pour laquelle Daech n’a pas eu de succès en Algérie réside également dans le fait que le pays a consenti d’énormes investissements sur ses forces de sécurité.

L’Algérie assure « une tâche formidable » en maintenant le contrôle tout au long de ses vastes frontières avec le Mali et la Libye, explique Ghanem-Yazbeck, en relevant que le pays est actuellement leader en Afrique en matière de capacités d’armement et sa force de police dépasse de loin celles du Maroc, de la Tunisie et de la France.

« L’armée algérienne est devenue une force massive (…) si vous ajoutez à cela les forces de police et de la gendarmerie, et les branches de renseignement ( …) ils ont évité à de nombreux Algériens de tendre la main à des groupes comme Daech », affirme-t-elle.