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Entrepreneuriat 2015- Femmes

Date de création: 17-06-2018 15:31
Dernière mise à jour: 17-06-2018 15:31
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ECONOMIE- ETUDES ET ANALYSES – ENTREPRENEURIAT 2015– FEMMES


Sur une population active estimée en 2015 à près de 12 millions de personnes, seulement 2,3 millions sont des femmes.
Un chiffre qui représente à peine 19,4% de la population active. D’après l’Office national des statistiques (ONS), les femmes occupées sont relativement plus instruites que les hommes. Sur les 18% de personnes occupées ayant un niveau supérieur, les femmes représentent 42,7% contre 12,5% chez les hommes.
Ce constat est confirmé par le fait que près d’une femme sur trois exerce une profession intellectuelle et scientifique, alors que cette part n’est que de 7% chez les hommes. Toutefois, l’accès aux professions d’encadrement (directeurs, cadres dirigeants et gérants) est relativement moins important pour les femmes et ne représente que 1,7% de l’emploi féminin total contre 3,1% des hommes. Selon ce bilan, dévoilé lors d’une journée d’étude par le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme sous le thème «Le travail et l’entrepreneuriat féminin», mi-mai 2016, la population active féminine se caractérise par sa jeunesse, où les plus importantes proportions de femmes actives sont observées pour les tranches d’âge 25-29 ans (32,9%) et 30-34 ans (27,4%). A 55 ans, seulement 6,4% des femmes sont toujours actives contre 60,2% des hommes.
«Le marché du travail en Algérie est caractérisé par de profondes mutations sous l’effet conjugué de plusieurs facteurs socioéconomiques et politiques qui ont marqué l’Algérie depuis l’indépendance. Le taux de participation à la force de travail chez les femmes résidant en milieu urbain est supérieur à celui des femmes vivant en zone rurale (respectivement 18,7% et 11,2%).
Le taux d’activité des femmes ayant un diplôme de l’enseignement supérieur atteint 63,5%, alors qu’il est de 40,0% chez les diplômés de la formation professionnelle, mais n’est que de 7% auprès de celles sans qualification. Cela montre que le niveau d’instruction élevé et l’obtention d’un diplôme sont des facteurs déterminants pour l’insertion de la femme dans le monde du travail», explique Assia Tazdait, chef d’étude à la direction des statistiques, de la population et de l’emploi à l’ONS. Entrepreneuriat féminin toujours en déclin
Ce bilan, qui décortique la présence de la femme sur le marché du travail, dévoile la réalité de sa participation dans le monde de l’entrepreneuriat. La preuve : les femmes employeurs et indépendantes ne constituent que 19% de la main-d’œuvre féminine contre 30,9% chez les hommes. Contrairement aux femmes indépendantes, les femmes employeurs sont relativement plus instruites.
Ces dernières, titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur, représentent un taux de 34,8% contre seulement 4,9% chez les femmes indépendantes. «Au moment où les femmes indépendantes exercent majoritairement des activités industrielles, artisanales et commerciales, les femmes employeurs sont majoritairement orientées vers les activités commerciales et de services», ajoute Mme Tazdait.
Près d’une femme employeur sur trois (29,9%) appartient au groupe «services directs aux particuliers et commerçants» et 28,4% exercent une profession intellectuelle et scientifique, alors que cette part n’est que de 4,6% chez les indépendantes, qui exercent majoritairement des métiers qualifiés de l’industrie et de l’artisanat, soit 69,2%. Les femmes employeurs sont à la tête de très petites entreprises atteignant ainsi 88%, contre seulement 6,4% qui emploient 10 à 49 salariés. D’après notre interlocutrice, le salariat reste prédominant auprès des femmes : 52,6% des occupées sont des salariées permanentes et 26,2% des salariées non permanentes et des apprenties. Cependant, comparée à l’ère de l’indépendance et aux dernière années, une progression perceptible de l’activité féminine se fait sentir.
Elle le sera encore plus dans les prochaines années. Toutefois, l’absorption de cette offre de travail ne pourrait s’effectuer de manière fluide, vu les arrivées massives des femmes sur le marché du travail sous l’effet conjugué de l’embellie démographique associé à l’amélioration du niveau d’instruction.
Ainsi, une réflexion s’impose concernant l’adéquation entre la formation universitaire et l’offre d’emploi ainsi que l’obligation d’améliorer l’accès au financement pour les femmes entrepreneurs. La promotion de l’entrepreneuriat féminin grâce à des formations personnalisées et adaptées à ses besoins s’avère primordiale.