TRANSPORTS - ETRANGER - REGISTRE DE NOMS DE PASSAGERS - PASSENGER NAME RECORD, PNR
Au lendemain du 11 Septembre est né le Passenger Name Record (PNR) aux États-Unis, un fichier des données personnelles des voyageurs aériens. En fait, les données du PNR existent déjà, même quand vous réservez un vol intérieur comme Paris-Marseille. Ce qui n'est pas permis en Europe, mais obligatoire pour traverser l'Atlantique, c'est la communication par les compagnies aériennes aux services de sécurité des États des données personnelles saisies lors de la réservation d'un billet.
L'agent de voyages, ou vous-même en achetant directement sur Internet, indique nom et prénom du (ou des) passager(s), un moyen de le joindre (téléphone), le (ou les) vol(s) emprunté(s) avec les dates, le moyen de paiement. Peuvent être saisis des désirs particuliers du passager comme des menus spéciaux ou des aides demandées à l'aéroport. La location d'une voiture, la réservation d'un hôtel, l'adresse de séjour à destination (demandée pour les États-Unis) sont susceptibles d'être indiquées. Ces informations sont complétées lors de l'embarquement avec des données factuelles comme le nombre et le poids des bagages.
Sur un plan pratique, cette procédure est transparente, sans contrainte pour le passager autre que de répondre à des questions, accomplie dans le cadre de la réservation d'un voyage aérien. Cette opération est réalisée grâce à un GDS (Global Distribution System), une plateforme électronique de gestion des réservations comme Amadeus, Sabre, etc. Elle donne aux agences de voyages ou aux sites internet de vente directe de billets l'accès aux centres de réservations des compagnies aériennes. Le PNR est lui-même une extraction électronique du dossier de réservation qui peut être paramétré pour communiquer à l'extérieur vers des autorités étatiques tout ou partie des informations recueillies. C'est l'enjeu du débat européen (début 2015) . Une polémique était née lors de la mise en place du PNR pour les vols vers les États-Unis où la protection des données personnelles est moins bien assurée que sur le Vieux Continent. En particulier, on aurait pu craindre que des informations soient utilisées ensuite à titre commercial pour, par exemple, cibler des campagnes marketing. À ce jour, les services de sécurité américains destinataires du PNR ont veillé à ce que ce ne soit pas le cas.
Le PNR permet de générer des alertes en rapprochant certaines données, dans le cadre de la lutte antiterroriste mais aussi du trafic de drogue. Ainsi, le paiement systématique en espèces de billets d'avion de prix élevé attire l'attention. De même, un court séjour avec des bagages très lourds est remarqué. Un aller simple aussi. Le PNR européen devrait donc permettre de tracer les déplacements non souhaités comme des allers et retours en Syrie, en Irak, au Yémen, etc. Mais son impact ne sera pas comparable à la procédure d'accès aux États-Unis où l'avion est quasiment le seul moyen de transport depuis le reste du monde. En Europe, ce ne sera pas la solution miracle car il existe d'autres possibilités d'accès (voiture, bus, train, ferry) peu contrôlées. De plus, les frontières perméables génèrent une industrie prospère d'immigration clandestine, rendant le PNR contournable et son efficacité limitée