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Finance islamique

Date de création: 25-11-2014 18:45
Dernière mise à jour: 25-11-2014 18:45
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FINANCES – ETRANGER – FINANCE ISLAMIQUE

Le secteur de la finance islamique, formé de centaines d’institutions opérant dans plus de 70 pays, a doublé en volume en quatre ans à 2.000 milliards de dollars, et touchera 4.000 milliards de dollars en 2020, selon des experts (fin novembre 2014) . Les perspectives de développement de cette activité qui prohibe l’intérêt  assimilé à l’usure apparaissent sans limite, estiment-ils, expliquant que sa force provient du fait qu’elle ne «traite pas les produits dérivés et ne s’adonne pas à la spéculation», explique un économiste saoudien. Quelque 40 millions de personnes dans le monde, qui compte 1,6 milliard de musulmans, sont clients de banques islamiques, une activité passée d’un statut confidentiel dans les années 1970 à celui de géant du secteur bancaire. La crédibilité de la finance islamique a été renforcée pendant la dernière crise économique à laquelle elle a mieux résisté que les banques conventionnelles, même si certains spécialistes ont un avis opposé, souligne-t-on de même source.
«Les banques islamiques ont su éviter les pires conséquences de la crise financière de 2008 parce qu’elles n’étaient pas exposées aux «subprimes» et aux créances toxiques et qu’elles ont maintenu un lien fort avec l’économie  réelle», souligne Mahmoud Mehieddine, directeur général de la Banque mondiale dans une récente étude.
Le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et d’autres organismes financiers internationaux estiment que les avoirs des banques islamiques ont été multipliés par neuf à 1.800 milliards de dollars entre 2003 et 2013, soit une progression de 16% par an. Ils dépasseraient actuellement les 2.000 milliards. Environ 80% de ces avoirs sont détenus par les banques, 15% sous forme de «sukuk» (bons islamiques), 4% placés dans des fonds d’investissement et 1% dans le système d’assurance islamique «takaful». L’Iran détient environ 40% des avoirs des banques islamiques, l’Arabie saoudite 12% et la Malaisie 10%. «Avec de grandes réserves de fonds propres et de liquidités, les banques islamiques sont mieux outillées pour résister aux chocs du marché», estime le FMI. Pour répondre à une demande sans cesse croissante, la banque islamique a développé de nombreux produits financiers conformes à la charia qui interdit l’usure. «Murabaha» finance les achats de biens de consommation et «Moucharaka»  (partenariat) permet l’acquisition d’un actif, les deux parties acceptant de partager les bénéfices ou les pertes. Les «sukuk», qui permettent de participer au financement de grands projets, connaissent un franc succès, relève-t-on. En juin, la Grande-Bretagne est devenu le premier émetteur de «sukuk» en dehors des pays islamiques avec une émission de 323 millions de dollars qui a été 12 fois sur-souscrite. La valeur globale des «sukuk» était de 269 milliards de dollars fin 2013 et est appelée à connaître une augmentation en pourcentage à deux chiffres, estime Aissa Kazim, gouverneur du Dubaï International Financial Centre. Mais la réglementation et l’harmonisation restent les principaux obstacles à la finance islamique, chaque banque étant conseillée par un groupe de religieux chargés d’interpréter la jurisprudence islamique en la matière et cela donne  souvent lieu à des divergences, relèvent enfin les experts.