HISTOIRE – PERSONNALITES – LACHERAF MOSTEFA ( à compléter )
Mostefa Lacheraf est né le 7 mars 1917 à El Kerma, commune de Chellalet el-Adhaoura (sud de Médéa), connu à l’époque coloniale sous l’appellation de «Maginot » », où son père officiait en qualité de magistrat du droit musulman.
Après des études secondaires à Alger, des études supérieures à la Thaâlibiya d'Alger puis à La Sorbonne à Paris, il enseigna, successivement, au lycée de Mostaganem, et au lycée Louis-le-Grand à Paris. Il travailla également à l’institut des langues orientales de Paris, comme interprète-traducteur.
Militant de la cause nationale, il intègre, dès l’année 1939, le Parti du Peuple Algérien (PPA), puis rallie le Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques (MTLD), dont il devint, en 1946, secrétaire du groupe parlementaire du parti, qu’il quitte, peu de temps après, pour se consacrer exclusivement à la presse. Mustapha Lacheraf sera le rédacteur en chef du journal « L’étoile algérienne », organe officiel du PPA-MTLD.
Après le déclenchement de la révolution, Mostefa Lacheraf décide de renoncer à ses activités d’enseignant et quitte Paris, en novembre 1954, pour s’établir momentanément en Espagne où il prend attache avec le défunt Mohamed Khider.
Il fera partie de la délégation des dirigeants de la Révolution algérienne, composée également de Ahmed Ben Bella, Hocine Ait-Ahmed, Mohamed Boudiaf et Mohamed Khider, dont l'avion sera détourné par l'armée coloniale le 22 octobre 1956.
Emprisonné aux Baumettes, à Fresnes, à La Santé, à Fort Liedot, il est libéré en 1961 pour raisons de santé et placé en résidence surveillée. Il quitte alors clandestinement la France pour Le Caire (Egypte), avant de s’installer à Tunis où il sera chargé de multiples missions, dont celle de l’élaboration du «Programme de Tripoli ».
Il occupera, à l’indépendance du pays, le poste de rédacteur en chef de l’hebdomadaire du Fln national « El Moudjahid » (historique) , puis nommé, en octobre 1965, ambassadeur en Argentine et, plus tard, au Mexique. Il devint, entre 1970 et 1974, conseiller auprès de la Présidence de la République, chargé du dossier de l’éducation et de la culture, avant d’être nommé, à nouveau, ambassadeur en Amérique latine.
Mostefa Lacheraf participe à la rédaction de la « Charte nationale » de 1976, puis est nommé ministre de l'éducation de 1977 à 1979. Il réintégra, ensuite, le corps diplomatique, et sera nommé ambassadeur au Mexique, puis délégué permanent de l'Algérie auprès de l'Unesco, chef de mission à l'ambassade d’Algérie à Lima, au Pérou.
Après une éclipse de la scène politique nationale, feu Mohamed Boudiaf le désigne, en 1992, à la tête du Conseil Consultatif National, dernier poste officiel qu’il occupera avant son décès, des suites d’un accident vasculaire cérébral (AVC), le 13 janvier 2007.
Mustapha Lacheraf était, avant tout, un penseur et un intellectuel pluridisciplinaire, prolifique et engagé. Parmi la riche bibliographie qu’il a laissée, l’on peut citer : « Chansons des jeunes filles arabes », « L'Algérie : nation et société », « La culture algérienne contemporaine, essai de définitions et perspectives », « Les problèmes de l’enseignement et de l’éducation », « Algérie & Tiers-Monde, agressions, résistances et solidarités intercontinentales », « Ecrits didactiques sur la culture, l’histoire et la société », « Littératures de combat, Essais d'introductions : études et préfaces », « Des noms et des lieux. Mémoires d’une Algérie oubliée », « Les ruptures et l’oubli ».
Mostefa Lacheraf a publié des articles et des poèmes dans les revues "Fontaine", "Les Cahiers du Sud", "Cahiers internationaux", "Présence africaine", "Simoun", "Esprit", "Vérité et liberté", "Les Temps modernes", "Révolution africaine" ainsi que dans les journaux "El Moudjahid" et "Algérie-Actualité".
Mostafa Lacheraf a été , aussi, ministre de l’Education nationale du temps de Houari Boumediène . Ses tentatives de réformes de l'Ecole algérienne ont dressé contre lui une partie des tenants du système en place. Il ne resta que peu de temps au ministère.