HABITAT – VILLE – BOU SAADA
(c) Kamel Bouslama/El Moudjahid, 28 octobre 2014
La dénomination «Bou Saâda» trouve son origine dans une légende qui raconte que Sidi Thamer et Sidi Sliman, deux grands et pieux savants très versés dans les arts et les sciences, traversaient la région pour propager leur savoir.
Ils s’arrêtèrent à un point d’eau dont ils apprécièrent tant le charme qu’ils voulurent le baptiser d’un nom en harmonie avec sa beauté.
C’est alors qu’une caravane passa et, derrière les chameaux, suivait une vieille femme qui cherchait sa chienne. Elle criait : «Saâda ! Saâda !», pour rappeler l’animal. Saàda ! Bonheur ! Ce fut une révélation pour les deux saints hommes qui, d’un commun accord, nommèrent ce lieu Bou-Saàda en gage de sa prospérité future.
Au-delà de la légende, l’archéologie témoigne de l’existence de la cité depuis l’époque romaine. Les Byzantins, tout comme les Romains, ne manquèrent pas de marquer la région. Le terme «Bouffada » aurait même servi pour identifier la cité romaine. Pour la petite histoire, selon le capitaine Cauvet, l’origine romaine, souvent contestée, serait dans la déformation de Bouffada, un des évêchés non encore identifiés de la Numidie et de la Maurétanie sétifienne.
Toujours est-il que c’est la conquête arabe qui donna naissance à la cité que nous connaissons aujourd’hui. Bou-Saàda est en effet l’archétype de la ville musulmane que la colonisation française n’a pas réussi à détruire comme ce fut le cas des villes du Nord algérien. Les installations militaires et le quartier européen se contentèrent de côtoyer la ville ancienne nommée «Guissar», prononciation locale du mot ksar.