DEFENSE- ENQUETES ET REPORTAGES – REGIONS MILITAIRES- 7ème RM/ILLIZI- GAIDI MOHAMED FAOUZI/EL WATAN WEEK END
Feu vert pour une 7e Région militaire à Illizi
© Par Gaidi Mohamed Faouzi/El Watan Week end, vendredi 11. Juillet 2014
Le président Bouteflika a donné récemment son aval pour la réalisation d’une 7e Région militaire, dont le quartier général sera établi dans la ville d’Illizi, à une centaine de kilomètres de la frontière libyenne, avons-nous appris de sources militaires.
Cette nouvelle infrastructure stratégique permettra, selon les mêmes sources, un maillage plus fin du territoire sahélo- saharien. Pour ce faire, il est prévu la construction de nouvelles installations et bases pour les forces de sécurité, le déploiement d’une force combinée, dont des GGF, de pas moins de 40 000 soldats à proximité des champs pétroliers et gaziers de Hassi Messaoud (Ouargla), Tine Fouyet Tabankort de In Amenas (Illizi) et Adrar. Quant au commandement régional, il sera responsable de l’administration des infrastructures militaires, de la logistique, du logement et de la formation des conscrits.
Promus le 5 juillet dernier, l’un des deux généraux-majors, Lalaymia et Kerboua, est pressenti pour le poste du commandant de cette nouvelle région militaire. Parallèlement, le renforcement des 4e et 6e Régions militaires est d’ores et déjà entamé. En effet, un secteur militaire opérationnel sera érigé au sud-est de Djanet et un autre dans le nord/est d’In Amenas, de la wilaya d’Illizi. Ces deux zones relèvent de la 4e Région militaire, dont le siège de commandement est implanté dans la wilaya de Ouargla. Dépendant de la 6e Région militaire de la wilaya de Tamanrasset, les deux autres secteurs militaires opérationnels seront construits à Bordj Badji Mokhtar et à In Guezzem.
Les missions principales qui leur seront assignées portent sur le contrôle des frontières grâce à un système de surveillance électronique qui est en discussion commerciale avec plusieurs partenaires internationaux, et la sécurisation des champs gaziers et pétroliers sous commandements autonomes. Une consultante, reconnue en questions de sécurité internationale et défense, avait abordé la question dans une de ses études intitulée «Evolution de la politique de défense algérienne» en rapportant des nouvelles acquisitions en technologies américaines militaires pour l’Algérie. «Les Etats-Unis (…) vont doter l’Algérie d’un système de surveillance radar des frontières auprès de la firme Northrop Grumman et un système de contrôle aérien de communication chez le constructeur Harris. Les services de renseignements américains envisagent également de fournir à l’Algérie un satellite d’observation militaire auprès de Exelis (ITT Corporation), pour contrôler les activités des groupes terroristes au Sahel ».
Cette nouvelle réorganisation territoriale militaire a été envisagée, rappelle la même source, depuis juillet 2012, au lendemain du déclenchement du printemps arabe dans les pays arabes. Initialement, «elle consistait en la création de deux nouvelles régions militaires: L’une associée à la 4e région (Ouargla), qui abrite les champs pétrolifères de Hassi Messaoud, et où une caserne de gendarmerie avait été ciblée par un attentat-suicide en juin 2012 ; l’autre associée à la vaste 6e région sous-équipée (Tamanrasset) qui abrite le comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc), où une attaque contre une caserne de gendarmerie avait été perpétrée en mars 2012», étayait-elle en citant des références spécialisées digne de foi.
Aussi, depuis 2012, la hiérarchie militaire algérienne a renforcé, selon la même consultante, les frontières libyenne, malienne et nigérienne avec 30 nouvelles bases de gendarmerie (GGF) ainsi qu’une base aérienne dont la fonction est de permettre une couverture plus efficace des zones désertiques transfrontalières. En outre, 3000 hommes avaient été dépêchés sur les bases aériennes déjà existantes pour servir de forces d’intervention transportables via hélicoptère et/ou aéronefs militaires. L’Algérie a également mis en place une salle d’opération pour coordonner les actions entre officiers algériens et leurs homologues étrangers du renseignement. Considérables, ces efforts militaires ont rassuré les expatriés de British Petroleum et Statoil qui ont entamé récemment leur retour au Sud après le sanglant attentat terroriste de Tiguentourine qui a fait 37 morts.
© Gaidi Mohamed Faouzi/El Watan week end