VIE POLITIQUE – ETRANGER – MENACES POLITIQUES ET ECONOMIQUES – RISQUES- CLASSEMENT AON 2014
Le leader mondial du courtage d’assurance et de management des ressources humaines, AON, a publié(mi-avril 2014) la carte 2014 des risques politiques dans 163 pays (hors Etats-Unis et OCDE). L’Algérie apparaît comme l’un des pays d’Afrique les plus risqués. Classée au niveau 5, elle présente, aux yeux de l’agence de notation, un risque élevé, au même titre que d’autres pays du continent comme la Mauritanie, la Libye, l’Egypte, la RCA... Déjà en 2013, «les notes de l’Algérie ainsi que du Mali et du Cameroun ont été dégradées, reflétant les effets déstabilisants des changements de régimes en Afrique du Nord. La profusion d’armes et d’insurgés transfrontaliers a exacerbé les risques politiques», indique AON sur son site web.
Pour l’année en cours, la note accordée à l’Algérie se justifie, selon l’agence (qui constitue une véritable référence chez les investisseurs internationaux), par un risque significatif dans 7 des 8 domaines sous surveillance, à savoir les transferts de devises, les changements législatifs, l’interférence politique dans l’économie locale, l’instabilité et la violence politique, la rupture de la chaîne d’approvisionnement, la capacité du gouvernement à stimuler l’économie, les freins à la marche du commerce et des affaires et, enfin, le non-paiement de la dette souveraine.
Concernant ce dernier point, il faut souligner que ce risque mesure la capacité et la volonté du pays de rembourser sa dette, mais tient compte surtout de la politique fiscale, des risques politiques et de la primauté du droit. L’Algérie n’étant pas concernée par des dettes, c’est donc davantage le déficit budgétaire qui est sanctionné.
Pour le reste du continent, le Maroc et le Botswana ont été les seuls pays à obtenir la note de 3, c’est-à-dire «risque moyen». Ailleurs dans le monde, la carte d’AON révèle un accroissement des risques dans les cinq pays des BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud. Pour la Russie, l’agence de notation a indiqué que «les événements récents survenus en Ukraine et l’annexion de la Crimée ont contribué en grande partie à dégrader la note russe. Les tensions politiques et les enjeux géopolitiques ont détérioré encore plus l’environnement économique fragile et les transferts de devises sont devenus plus risqués en raison de la menace du contrôle croissant sur les capitaux. L’économie de la Russie continue d’être dominée par le gouvernement, or l’impasse de la politique économique a réduit la croissance au point mort, augmentant de ce fait les risques de violences politiques».
Quant à l’Afrique du Sud, bien que disposant de solides institutions politiques, le pays souffre, selon AON, «de grèves récurrentes qui sont devenues le principal moyen de négociations salariales, augmentant ainsi les coûts pour les entreprises et affaiblissant leurs perspectives de développement».