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Rapport Femise 2013

Date de création: 18-04-2014 16:33
Dernière mise à jour: 18-04-2014 16:33
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ECONOMIE – ETUDES ET ANALYSES – RAPPORT FEMISE 2013

Un rapport, et certainement pas le dernier du genre, met une nouvelle fois en avant les fragilités d’une économie basée sur des cycles budgétaires dépendant d’une seule ressource : les hydrocarbures. Faisant suite au FMI et à la Banque mondiale, le Forum euroméditerranéen des instituts de sciences économiques (Femise) évoque(lundi 14 avril 2014)  l’échec des réformes entreprises en Algérie depuis plus d’une vingtaine d’années à concrétiser une économie de marché, diversifiée, assise sur une croissance inclusive, répondant aux besoins grandissants des jeunes en matière d’emploi.

Dans son rapport 2013 sur le partenariat euroméditerranéen, le Femise met le doigt sur un fonctionnement budgétaire basé sur une redistribution «non viable à long terme» et sur l’impact que pourraient avoir la prochaine élection sur l’exécution du budget de l’Etat. Se basant sur la littérature en la matière, le Femise évoque la possibilité selon laquelle les politiques qui souhaitent être réélus peuvent orienter les dépenses publiques afin de manipuler l’électorat. Dans certains cas, il s’agit d’augmenter les dépenses courantes, plus visibles, afin d’améliorer la perception des électeurs ; dans d’autres cas, il s’agit de manipuler les cycles politico-budgétaires.

En tout état de cause, le Femise relève qu’en Algérie, les dépenses courantes se sont envolées ces trois dernières années et ont pesé sur la situa­tion budgétaire. Or, précise encore le document, la marge de manœuvre bud­gétaire des autorités algériennes est restreinte et, «de ce fait, il ne serait pas judicieux d’adopter une politique budgétaire irresponsable et opportuniste».

Le Forum explique aussi que le budget caractérisé par sa dépendance aux recettes issues de l’exportation des hydrocarbures et, plus généralement, le régime algérien «vont être très vite confrontés à certaines difficultés parmi lesquelles figurent la non-viabi­lité du système de redistribution». Il explique ainsi qu’un tiers des dépenses gouvernementales sont dédiées aux salaires, lesquels ont augmenté de 25% entre 2009 et 2012 et représentent 12% du PIB.

Et d’ajouter qu’une part importante des recettes is­sues du pétrole sont destinées aux subventions. Si l’on exclut le pétrole et le gaz, le coût s’élève à 3,8 milliards de dollars par an, ce qui représente près de 6% du budget gouvernemental ou 2% du PIB. Le rapport indique toutefois que cette forme de redistribution «n’est pas synonyme d’une bonne intégration dans le cas de l’Algérie». Car le pays a un besoin urgent d’«un système complet et institutionnalisé de protection sociale».

Le Femise évoque également les dispositifs Ansej, CNAC et Angem, estimant que ces microcrédits n’ont abouti qu’à la création de petits projets ne garantissant ni diversification de l’économie ni création d’emplois.
Et d’ajouter que «ceux qui réussissent sont généralement ceux qui bénéfi­cient d’un accès privilégié aux financements et aux contrats et jouissent d’un monopole ou quasi-monopole sur leur marché, le tout en échange de serments d’allégeance et de pots-de-vin versés en amont».

Il en est de même concernant l’emploi. Si le Femise reconnaît une baisse importante du chômage, il considère que les indicateurs du marché du travail al­gérien peuvent renvoyer une image de mauvaise qualité et de discrimination. Il considère ainsi que «le recul du chômage dans les années 2000 est allé de pair avec une prépondérance croissante du sous-emploi, du travail temporaire et du secteur informel. 50% des emplois créés au cours de la période 2005-2010 étaient temporaires, contre 30% dans les années 1990 et 0% aupa­ravant ». Enfin, le Femise met en avant l’importance des réseaux de relations sociales dans l’obtention d’un emploi en Algérie.