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Kheddam Chérif

Date de création: 18-03-2014 21:59
Dernière mise à jour: 18-03-2014 21:59
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CULTURE – MUSIQUE – KHEDDAM CHERIF

Il est sans conteste, l'une des plus grandes figures de l'histoire de la chanson contemporaine algérienne et maghrébine. Né le 1er janvier 1927 à Aït Bou Messaoud dans une famille de clercs religieux, Chérif Kheddam verra sa carrière commencer quand il émigre en France en 1947. A l'époque, il est venu pour travailler dans une fonderie, dans les Hauts de Seine de Paris. Ce n'est qu'en 1955 (sept ans après) qu'il enregistre à compte d'auteur son premier 78 tours, Ayellis Temurthiw (la fille de mon pays). Sa carrière sera marquée d'abord par la rencontre, entre 1958 et 1959, avec Mohamed, El Djamoussi d'abord et Amraoui Missoum par la suite.
Ces maîtres ont eu à diriger quelques-unes de ses oeuvres. Pour le jeune Chérif, ça a été une expérience enrichissante qui comporte aussi une part d'enseignement. Il militera en faveur de l'ouverture, tout en étant fier de son passé, en se tournant résolument vers l'avenir et en s'inscrivant dans un style de grande musique par un travail savant de recherche et d'orchestration dont il a acquis les bases, en s'initiant pendant de longues années au luth et modes, solfège, piano, chant et harmonie en prenant des cours particuliers payants auprès des plus grands maîtres de l'époque, notamment le professeur Fernand Lamy, inspecteur des conservatoires de France et maître du chef d'orchestre Roberto Benzi ceci parallèlement à son dur labeur à l'usine. A partir de 1960, il côtoie d'imposantes formations musicales de renom. En 1962, il enregistre pour Pathé Marconi, accompagné par l'orchestre de l'Opéra comique de Paris et en 1963, il enregistre au grand studio de l'Ortf des chansons finement élaborées, accompagné par l'orchestre symphonique de Paris avec les éléments du célèbre Franck Pourcel. Un CD est d'ailleurs sorti, marquant la collaboration des deux hommes. Il estime que notre musique doit être enrichie d'apports extérieurs, d'autant que l'Algérie, parmi les pays méditerranéens, est celui qui a été traversé le plus par diverses cultures. C'est ainsi qu'il collabore avec des artistes turcs. Mais le thème majeur de son oeuvre, celui de l'amour de la femme, son émancipation et ses droits, qu'il a sublimée et honorée avec passion dans toute sa splendeur. En dehors de sa beauté, c'est aussi un esprit qui s'impose. Il a aussi chanté fièrement Thamurth ,sa terre natale, sa douceur de vivre, ses montagnes farouches et inviolables en évoquant l'histoire de ses ancêtres plusieurs fois millénaires, la mère, et toutes les valeurs qui le rattachent aux traditions préservées au cours des siècles par d'âpres combats. Retour en Algérie en 1964. Il se consacre en l'animant, à une émission radio destinée à faire connaître les musiques du monde et rapprocher les cultures. En 1968, il initie une émission radio intitulée Les chanteurs de demain qui révèle toute une génération de nouveaux talents qui sont devenus des vedettes et, en 1970, il dispense bénévolement pendant des années, des cours de musique et de chant à des jeunes dans une salle, rue ex-Horace Vernet à Alger. Durant toute cette période jusqu'à 1975, Dda Chérif a  délaissé quelque peu sa propre création pour se consacrer aux jeunes chanteurs, en composant notamment, d'immenses oeuvres pour la grande chanteuse Nouara, considéré par les spécialistes comme la plus importante collaboration entre deux grandes voix de la chanson kabyle.
Marqué par la maladie, il revient en 1996 et célèbre ses 40 ans de chanson au Palais des congrès à Paris avec l'orchestre philharmonique international. Voulant participer à la première oeuvre cinématographique amazighe, il compose en 1997, la musique du film de Abderrahmane Bouguermouh tiré du roman, La colline oubliée de Mouloud Mammeri. Sa dernière apparition sur scène fut en 2006, où il a donné un mégaconcert au stade olympique de Béjaïa à l'occasion du 50e anniversaire du Congrès de la Soummam. Il meurt à Paris le 23