CULTURE - MUSIQUE - MAATI BACHIR
Biskra est une ville qui avu naître et/ou vivre bien des grands hommes: comme Maati Bachir, Abdelhamid Ababsa, Omar El-Bernaoui, Mohamed Laïd Al-Khalifa, Koribaa Nabhani, Rédha Houhou, Larbi Ben M’hidi, Docteur Saâdane, Hadj Assami…
Maati Bachir est décédé un 8 janvier 2004. Ce célèbre interprète, auteur et compositeur, de son vrai nom Bachir Mebarki, grand nom de la musique algérienne, a profondément marqué son époque, la chanson algérienne et arabe depuis l'indépendance. L’homme aux lunettes noires et au luth dont il ne se séparait jamais, était né un 5 avril 1942 à Biskra, a vécu dans le quartier populaire M'cid, et a entamé son cycle scolaire à Biskra avant de rejoindre Paris pour des études en musique de 1960 à 1962. En 1963, il débute une carrière de chanteur à la radio d'Alger et enregistre plus de vingt-cinq chansons, dont la célèbre Min Isabbarni. Mais c'est en tant que compositeur qu'il se fera le plus connaître. Saloua, Saliha Essaghira, Nora, Khelifi Ahmed, Nardjess, Chaou et bien d'autres chanteront sous sa baguette avant qu'il ne compose pour la génération Alhane oua chabab, qu'il marquera profondément de son empreinte. Tour à tour, Nardjess, Meriem Ouaffa, Nadia Benyoucef, Mami, etc. interpréteront ses compositions avec une touche particulière. Malgré son grand succès, Maati Bachir était resté très attaché à sa terre natale et à son quartier dans lequel il retournait régulièrement pour se ressourcer. L’homme aux lunettes noires, atteint de cécité contractée après une méchante variole, a accompagné une foule d’artistes
. Terrassé par une grave maladie, il cessa de composer en 1992. Sous le poids de son mal, il s’éteindra en janvier, à l'hôpital Bichat à Paris, laissant un grand héritage artistique. Comptabilisant près de 400 morceaux musicaux dans différents genres. Pour ceux qui l’on connu, “Maâti Bachir symbolisait l'esprit de rigueur et de professionnalisme voué à la chanson. La musique, était sa passion, sa vie. La formation, son corollaire. Un rôle qu´il a su remplir comme un chef. Un vrai chef”. Connu aussi pour sa grandeur d’âme et sa noblesse de cœur baignées dans cet amour pour l’art, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait à l’époque qualifié son décès de “grande perte” pour l’Algérie, ajoutant qu’ “il restera pour l´Algérie un des symboles du triomphe sur la faiblesse et le manque de détermination”.