DEFENSE- ETRANGER – ARMEMENT- MAROC
Nouvelle course à l’armement avec l’Algérie ou l’Espagne ? Modernisation ? Amélioration des conditions sociales des soldats ? Aucun des trois. Contrairement à l’Algérie, où l’augmentation du budget de la Défense en 2012 correspondait à une hausse des salaires des soldats et à un rappel de primes, les milliards supplémentaires marocains sont destinés aux nouvelles acquisitions et au renforcement de l’arsenal déjà acquis. Car le Maroc paye aujourd’hui le prix de sa politique d’achat d’équipements militaires, avantageuse à court terme, mais très coûteuse à moyen terme. L’augmentation du budget de défense serait donc en partie la résultante d’un retour de manivelle suite à une politique d’achats mal ficelée et qui va engendrer de gros besoins en termes de maintenance. Explications.
Maroc
Les dessous de la hausse du budget de la défense
© Par Akram Kharief/El Watan Week end, vendredi 3 janvier 2013 (extraits)
Non, le Maroc n’a pas décidé de se lancer dans une nouvelle course à l’armement. Si le Royaume va augmenter son budget de la défense dans les quatre prochaines années, c’est pour moderniser ses équipements, mais aussi investir dans le transfert de technologie. Ce plan très coûteux est la conséquence des choix du pays en matière d’achat d’armement.
L’information a pris à contre-pied bon nombre d’observateurs. Alors qu’il donne le feu vert pour l’augmentation des prix des produits de première nécessité, le gouvernement marocain va augmenter le budget de la défense du Royaume, le faisant ainsi passer de 3,8 milliards de dollars en 2014 à 4,5
Le pays récupère du matériel d’occasion
Sur le plan stratégique, le Maroc a opté pour une solution particulière, celle d’acheter à très bas prix ou de se servir dans les surplus des armées américaines et celles de quelques pays de l’OTAN à la moindre occasion. Plus encore, le royaume alaouite est devenu l’allié principal des Etats-Unis hors OTAN, une place occupée avant 1979 par l’Iran du Shah. Si le Maroc est loin de disposer des mêmes ressources financières que Téhéran, il n’empêche qu’il a su s’imposer. Les Forces armées royales (FAR) ont, par exemple, récupéré en 2011 200 chars lourds Abrams M1A1 datant de l’époque de la guerre du Golfe. Idem pour des canons automoteurs M109 et M110, puisés sur les réserves américaines par le biais d’un EDA (Excess Defense Articles). Ces appareils étaient utilisés par Washington dans les années 1990. Avant cela, le Maroc a pu, par ce biais, obtenir des chasseurs F5 et d’autres équipements.
Il se fait financer du matériel neuf par d’autres pays
Une autre manière d’acquérir des armes pour la défense marocaine a été de conclure des accords avec des tiers, souvent avec les monarchies du Golfe, afin que ces dernières offrent tout simplement des armes au Maroc, qui leur sert de relais dans la région de l’Afrique du Nord et du Sahel. En 1997, les chars Dassault T-72 ont en effet été achetés par l’Arabie Saoudite. Si cette méthode semble faire ses preuves, puisque le Maroc a réussi pour l’instant à maintenir l’équilibre des forces dans la région, elle présente quelques limites. Tout d’abord, il est souvent impossible de prévoir ce qui sera disponible dans les surplus ou ce que les émirs du Golfe seront capables de payer. Parfois, il arrive que ces équipements nécessitent des mises à jour ou des réparations connues sous le nom de Mise en condition opérationnelle (MCO), dans le jargon militaire. Le cas des 200 chars Abrams est éloquent. En effet, les FAR seront dans l’obligation de débourser plus d’un milliard de dollars pour les remettre à niveau.
Le pays multiplie les achats de matériel de haute technologie
A vouloir suivre à tout prix ses voisins, le Maroc a multiplié les achats d’équipements neufs, très chers et difficilement utilisables. Effectivement, «avec 4,4% d’augmentation annuelle dans les 4 prochaines années, le marché de l’armement au Maroc va être très attractif (pour les vendeurs d’armes internationaux, ndlr)», affirme le site internet basé à Londres, Strategic Defence Intelligence, auteur d’un rapport sur le devenir des FAR. Si pour étoffer son armée de terre, le pays s’est contenté d’équipements chinois (chars MBT 2000, lance-roquettes AR2), mais il a opté pour des équipements de pointe pour renouveler une marine et une aviation devenues totalement dépassées. Pourtant, outre le prix que représentent ces armes, leur utilisation en elle-même explose la facture des réparations nécessaires. Les deux escadrilles de F16 acquises l’année dernière ne décollent que rarement de la base de Ben Guerir (Marrakech), les équipages étant cantonnés à quelques heures de vol sur simulateur. Idem pour les trois corvettes Sigma ou pour la frégate Mohammed VI, qui n’a pu être réceptionnée suite à des «problèmes d’agenda princiers» masquant difficilement les problèmes de paiement que rencontrent les Marocains pour la maintenance et la pièce détachée de ce navire ultra-performant, mais si insuffisant pour un pays qui prétend à l’administration du détroit de Gibraltar et à la protection d’une façade océanique.
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3 questions à Abdelilah Issou. Ancien capitaine d’infanterie des FAR
Le Maroc sera appelé à jouer un rôle de déstabilisation
- Quelle lecture faites-vous de la multiplication des achats d’armes par le Maroc ?
Le Maroc sera appelé à jouer le même rôle vis-à-vis de l’Algérie que celui joué par la Turquie ou la Jordanie vis-à-vis de la Syrie dans un futur pas très lointain, c’est-à-dire un rôle de déstabilisation. D’où la nécessité de doter l’armée en armement moderne pour équilibrer un peu la balance avec l’Algérie, et/ou pour armer de possibles futurs groupes djihadistes, comme le Mujao avec lequel le Maroc s’est rapproché.
- Quel est le degré de transparence de l’institution militaire vis-à-vis du contribuable ?
Aucun. Au Maroc, l’armée est surnommée «La Grande Muette». C’est une institution opaque pour l’opinion publique, la preuve en est la persécution que subissent tous ceux qui, comme moi, tentent d’exposer au grand public les dérapages des hauts gradés et tous les scandales qui éclaboussent régulièrement la hiérarchie miliaire en place, le roi inclus bien sûr, c’est le chef suprême des FAR.
- Qui décide d’acheter des équipements militaires ?
Quand il s’agit de gros achats (avions de chasse, frégates), c’est le roi en personne qui s’en occupe personnellement. Pour le reste, il délègue ses pouvoirs à l’inspecteur général des FAR, le général Abdelaziz Bennani. Le Maroc n’a plus de ministre de la Défense. Tous les contrats donnent lieu à des rétro-commissions qui finissent dans les comptes du roi et de l’inspecteur général des FAR. A. K.
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Les Forces armées royales en chiffres (235 000 militaires actifs) :
180 000 hommes (Armée de terre)
12 000 hommes (Marine royale)
16 000 hommes (Forces royales de l’air)
24 000 hommes (Gendarmerie royale)
3 000 hommes (Garde royale)
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Santé, Sciences et technologie
(Agence Ecofin) - La marine royale marocaine a réceptionné, le 30 janvier 2014, la frégate Fremm qui sera le plus grand et le plus puissant bâtiment de combat du continent africain. Ce navire, construit dans le chantier français Direction des constructions navales services (DCNS) a été baptisé Mohamed VI.
La cérémonie de transfert de propriété et de pavillon s'est déroulée en présence du prince Moulay Rachid El Alaoui, frère du roi du Maroc, de Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, et de Patrick Boissier, PDG de DCNS. Ce futur navire amiral de la flotte royale marocaine devait initialement être livré au Maroc le 25 novembre dernier, mais la cérémonie avait été annulée à la dernière minute pour «des raisons d'agenda».
La frégate Fremm est le deuxième navire d’une série de douze unités conçues et réalisées par DCNS pour les marines française et marocaine. Elle bénéficie des mêmes innovations technologiques et industrielles que celles destinées à la marine française.
Le bâtiment de combat, dont le coût est estimé à 470 millions d’euros, mesure 142 mètres de long et 20 mètres de large. Il peut atteindre une vitesse maximale de 27 nœuds pour un tonnage de 6000 tonnes et une autonomie de 6000 nautiques (plus de 11 000 km).
Les frégates Fremm mettent en œuvre, sous maîtrise d’œuvre DCNS, les systèmes d’armes et équipements les plus performants, tels que le radar multifonction Héraclès, le Missile de Croisière Naval, les missiles Aster et Exocet MM 40 et les torpilles MU 90.
«Au-delà de ses performances exceptionnelles, la Fremm Mohammed VI revêt un caractère particulier à nos yeux. Le Maroc est en effet le premier pays, après la France, à avoir choisi la Fremm conçue et construite par DCNS. Nous sommes très sensibles à cette confiance », a déclaré Patrick Boissier, PDG de DCNS lors de la cérémonie de transfert de propriété et de pavillon.
Le bâtiment a été réalisé en cinq ans. Plusieurs séries d'essais en mer ont été réalisées depuis le mois d'avril 2013, avec une partie du futur équipage marocain.
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Le Maroc a acheté deux satellites espions auprès de la France, selon le quotidien économique en ligne français La Tribune de ce jour (lundi 3 février 2014) . « Airbus Space Systems et Thales Alenia Space ont signé l'an dernier un contrat portant sur la vente de deux satellites d'observation au Maroc », précise La Tribune L’accord conclu entre les deux parties porte sur la vente de deux satellites d’observation de type « Pléiades » au Maroc, précise le journal soulignant que le contrat est resté confidentiel et qu’aucun des acteurs concernés (industriels et étatiques) ne veut confirmer. Le montant de la transaction s’élèverait à 500 millions d’euros, selon La Tribune.
. Le Royaume du Maroc est, depuis 2008, le premier partenaire de ce programme réalisé en coopération franco-italienne", a déclaré le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, la semaine dernière, lors de la cérémonie de remise de drapeau de la frégate, rapporte la même source.
Le Maroc s’est classé troisième plus grand acheteur d’armes françaises en 2013, selon le même journal.