SPORTS – DISCIPLINE – ATHLETISME – MORCELI NOUREDDINE
Morceli a survolé les courses du demi-fond mondial durant les années 1990 avec un style particulier qui se caractérisait par un "finish" foudroyant dans les derniers 300 m qui laissait de plomb tous ses adversaires, et une élégante foulée qui lui donnait une incroyable impression de facilité.
"Peut-être que je ne donne pas l’impression que je suis mal sur la piste. C’est parce que je suis animé par une force intérieure qui couvre ma souffrance", explique Morceli.
Durant sa carrière Morceli a remporté quatre titres de champion du monde du 1500m, dont un en salle, entre 1991 et 1995, et un titre olympique sur la même distance aux JO d’Atlanta en 1996.
Morceli a également établi sept records du monde (cinq en plein air et deux en salle) sur des distances allant du 1500m au 3000m, ce qui lui permet d’être élu athlète masculin de l’année par l’IAAF en 1994.
Membre d’une famille de neuf enfants, Noureddine Morceli découvre l’athlétisme à travers les exploits de son frère aîné, Abderahmane, champion d’Algérie du 1500m et 4e du 1500m de la Coupe du monde à Montréal en 1977.
Doté d’une endurance peu commune, les progrès du natif de la ville de Ténès en 1970, furent si rapides qu’en 1988 il bénéficie d’une bourse d’étude au Riverside College (Californie, Etats-Unis), où il intensifia sa préparation, axée davantage sur la vitesse.
En 1990, il devint champion du monde en salle avant de confirmer ce titre en plein air à Tokyo devant le Kenyan Kirochi.
Victime d’une douloureuse sciatique qui perturba sa préparation, Morceli rate le coche aux JO de Barcelone (1992) et termine la finale à une décevante 7e place, alors que sa compatriote Hassiba Boulmerka décroche le premier titre olympique de l’histoire de l’Algérie.
Après cette défaite Morceli avait déclaré "je cours pour être connu comme le plus grand coureur. Je ne pouvais pas manger ou dormir pendant une semaine après la course".
Le 6 septembre 1992, à Rieti (Italie), pour son ultime course de l’année, Morceli bat de 62/100 le record du monde du 1 500 m détenu depuis la saison 1985 par le Marocain Saïd Aouita, en établissant le temps de 3 min 28 s 86, et en couvrant les 300 derniers mètres en 41 s 56.
"Ma vraie motivation est de descendre sous 3 min 25 sec. Je suis encore jeune et j’ai beaucoup de temps pour le réaliser", a déclaré le champion algérien qui descendra à 10 reprises sous la barre de 3 mn 30 sec au 1500 m dans sa carrière.
Auréolé de deux nouveaux titres mondiaux (Stuttgart 1993, Goteborg 1995), et améliorant de plus d’une seconde son record du 1500 m avec 3mn 27s 37 (Nice 1995), il lui restait à conquérir le titre olympique qui lui avait échappé en 1992.
Aux Jeux olympiques d’Atlanta, le duel attendu sur 1 500 m entre Noureddine Morceli et le Marocain Hicham El Guerrouj, star montante du demi-fond mondial, tourne à l’avantage de l’Algérien qui parvient à contrôler la course et l’emporter.
Quatre ans après son échec de Barcelone, Morceli décroche son premier titre olympique et devient le premier sportif algérien masculin titré dans cette compétition, le même jour que son compatriote Hocine Soltani, vainqueur du tournoi de boxe dans la catégorie poids légers.
A l’issue de cette victoire le champion burundais Vénuste Niyongabo a rendu hommage au champion algérien déclarant que "tant que Morceli est dans la course, les autres athlètes courent pour la deuxième place".
Noureddine Morceli ne parvient pas à remporter une quatrième couronne mondiale consécutive. Lors des Championnats du monde 1997 d’Athènes, l’Algérien termine au pied du podium du 1500 m derrière Hicham El Guerrouj.
Après une saison 1998 sans performance notable, excepté sa victoire aux Goodwill Games sur le mile, il parvient à se qualifier pour les Championnats du monde de 1999, à Séville, mais s’incline au stade des demi-finale.
Morceli met un terme à sa carrière d’athlète à l’issue des Jeux Olympiques de Sydney (2000), où il termine douzième et dernier de sa demi-finale.