RELATIONS INTERNATIONALES – LIGUE ARABE- HISTOIRE
©Par Aïssa HIRECHE, L’Expression - Mardi 27 Aout 2013, Extrait - Lu 685 fois
Le texte constitutif de la Ligue Arabe est ce qu'on appelle le Protocole d'Alexandrie daté du 25 septembre 1944. Néanmoins ce n'est que 6 mois plus tard (22 mars 1945) qu'est réellement fondée la Ligue après approbation par les 7 pays fondateurs qui sont l'Arabie Saoudite, la Transjordanie (aujourd'hui Jordanie), la Syrie, l'Irak, le Liban, l'Egypte et le Yémen. Par la suite, et au fur et à mesure de la décolonisation étaient venus y adhérer les autres pays dont le nombre actuellement est de 22 pays.
En 68 ans d'existence (de 1945 à 2013), la Ligue arabe a eu seulement sept secrétaires généraux, dont 6 égyptiens (le Tunisien Chadli Klibi a été désigné lorsque le siège avait été transféré en Tunisie). Elle a tenu en tout 32 sommets dont 12 (plus du 1/3) sont des sommets d'urgence. C'est une organisation qui regroupe les pays arabes et dont l'objectif est de «renforcer les relations politiques, économiques et culturelles entre les pays membres, mais aussi de jouer le rôle de médiateur en cas de conflit»(1).
Toutefois, et dès le départ, la Ligue a éprouvé beaucoup de difficultés à jouer son rôle et à réaliser son objectif. A la base de ces difficultés, il y a toujours eu des divergences de points de vue et des différences d'appréciation. Aussi, a-t-il toujours été question de réformes au sein de la Ligue arabe, comme le soulignait, très tôt (en 1968 déjà!), Boutros Boutros-Ghali, alors professeur à la Faculté des sciences économiques et politiques de l'Université du Caire et directeur du Département des sciences politiques: «La réforme de la Ligue est le grand thème qui souvent a enthousiasmé les élites arabes et leur a donné l'espoir de lendemains meilleurs.» Malheureusement, déchirée par ses divergences, la Ligue arabe qui n'a pas pu mener à termes ses réformes, a fini par être souvent «accusée de faire obstacle à l'unité arabe, au lieu d'oeuvrer pour elle»(2).
On se souvient encore de ce sommet tenu à Alger en 2005 et qui a failli ne pas avoir lieu à cause d'un point de... l'ordre du jour. Alger voulait poser la question du secrétariat général tournant au lieu d'un secrétariat général, toujours égyptien, ce que l'Egypte, bien sûr, mais d'autres pays aussi, refusèrent.
Il ne fait pas de doute que la Ligue détient une place importante dans le Monde arabe, et que, ainsi que le font remarquer certains observateurs, les problèmes et difficultés auxquels fait face cette Ligue «sont davantage liés aux vicissitudes des relations interarabes qu'au fonctionnement de la Ligue». Elles sont «le reflet des divisons du Monde arabe, elles ne remettent pas en cause l'organisation elle-même»(3). Néanmoins, l'actualité de plus en plus tourmentée du Monde arabe fait passer la Ligue arabe par des moments difficiles. Très difficiles.
A côté de cette organisation, se sont développées d'autres organisations arabes, régionales celles-là, dont certaines ont bien réussi à progresser (tel le Conseil des Pays du Golfe avec ses différentes instances) alors que d'autres ne cessent de s'enfoncer dans la poussière de l'oubli et n'arrivent toujours pas à se sortir du sable mouvant de la défection (comme l'Union du Maghreb Arabe, par exemple)..
Ordre
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Nom du secrétaire général
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Nationalité
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Durée
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Période
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Siège de
l’organisation
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1
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Abderrahmane Hassane Azzam
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Egypte
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7 ans
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1945-1952
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Le Caire
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2
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Mohammed Abdul Khalek Hassouna
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Egypte
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20 ans
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1952-1972
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Le Caire
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3
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Mahmoud Riad
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Egypte
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7 ans
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1972-1979
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Le Caire
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4
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Chadli Klibi
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Tunisie
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11 ans
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1979-1990
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Tunis
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5
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Ahmed Ismat Abdel Magid
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Egypte
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10 ans
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1991-2001
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Le Caire
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6
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Amr Moussa
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Egypte
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10 ans
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2001-2011
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Le Caire
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7
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Nabil El Araby
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Egypte
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en 2013 |
Depuis 2011
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Le Caire
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