Militante de la libération, ancienne détenue, écrivaine et journaliste, Zhor Zerari est décédée mardi 20 août 2013 , à Alger à l'âge de 76 ans des suites d'une longue maladie. Elle a été enterrée, au cimetière de Baba Hassan. Un cortège funèbre l’a accompagnée à sa dernière demeure, composé de proches, de membres de la famille, dont son oncle paternel, Rabah Zerari, dit commandant Azzedine, grande figure de la guerre d’indépendance et officier de l’ALN, d’anciens compagnons de lutte, de journalistes...
. La défunte faisait partie des Moudjahidate les plus actives dans la Zone Autonome d'Alger durant la lutte de Libération nationale, aux côtés de Hassiba Ben Bouali, Zohra Drif, Djamila Bouhired et les autres combattantes de la Bataille d'Alger.
Zhor Zerari a été incarcérée dans plusieurs prisons, en France, où elle purgeait une condamnation à perpétuité. Arrêtée le 25 août 1957, elle fut affreusement torturée à l’école Sarrouy, dans le quartier populaire de Soustara.
Cette militante est née dans une famille de nationalistes renommés. Son père disparaîtra durant la grève des huit jours durant laquelle il a été arrêté et cruellement torturé par les parachutistes.
Zhor Zerari avait gardé de lourdes séquelles des suites des supplices qu’elle a eus à endurer lors de la « question » que lui faisaient subir les tortionnaires agissant sous les ordres directs du sinistre général Schmitt, toujours en vie. Elle souffrait depuis presque cinquante ans de pertes d'équilibre, de violentes douleurs à la colonne vertébrale, aux membres supérieurs et inférieurs, lesquelles entraînaient des chutes brutales et des pertes de connaissance. L'histoire de cette femme, âgée de dix-neuf ans, en 1957, rappelle celle de Louisette Ighilahriz, qu'elle connaît bien. Ancienne journaliste à l'hebdomadaire Algérie-Actualité durant les années soixante et soixante-dix, auteur du recueil Poèmes de prison.
Elle a été condamnée une première fois à 15 ans de prison puis, lors d'un second procès, à la perpétuité. Emprisonnée à la prison Barberousse d'Alger, elle est transférée à Pau, en France, qu'elle quitte en avril 1962.
De son passé, elle avait dit : « C'était superbe d'avoir participé à la libération du pays. J'ai vécu cette période intensément ! »
Elle a cautérisé à vif les blessures physiques et morales que lui a infligées le tortionnaire Schmitt, aujourd'hui général à la retraite, qui continue à déverser sur les résistants algériens un discours encore plus glauque que ses terribles pensées.