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El Okbi Tayeb

Date de création: 31-07-2013 18:37
Dernière mise à jour: 31-07-2013 18:37
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HISTOIRE- RESISTANCE - EL OKBI TAYEB

Né en 1889 à Biskra, Tayeb El Okbi émigre à l'âge de cinq ans avec sa famille au Hedjaz en Arabie saoudite. Il passe alors de la ville de Médine à La Mecque. Il y grandit et fit des études très poussées en sciences religieuses. Devenu grand lettré, il se lança dans la prédication et le journalisme.
Dès le début de ses activités professionnelles, Tayeb El Okbi est conseiller du souverain saoudien, El Cherif Hussein, qui lui confia la direction du journal réformiste «Al Qibla», et de l'imprimerie officielle. Il se fit surtout connaître par ses articles réformistes, panislamiques et panarabes et par un très grand talent oratoire. Suspect aux yeux de l'autorité turque, il sera placé en résidence surveillée en Turquie. Grâce à l'intervention de l'émir Chekib Arslan, alors proche des Turcs, cheikh El Okbi est libéré.
Il fait son retour en Algérie en 1920, il commença immédiatement à propager la doctrine réformiste islamiste : éveil des musulmans, combat contre l'analphabétisme, lutte contre le maraboutisme etc. Il fut très vite considéré comme élément à surveiller par l'autorité coloniale française. Il se mit en contact avec d'autres lettrés notamment cheikh Abdelhamid Ben Badis et collabora au journal El Mountaquid et El Chihab avant de créer son propre journal El Islah, qui eut du mal à paraître du fait des embûches créées par les autorités françaises.
Il s'installa à Alger en 1929 et lança les activités du «Cercle du Progrès» (Nadi Ettaraki) qui devint très rapidement le centre de rassemblement de nombreuses associations réformistes. Son grand talent oratoire et son engagement total en faveur de la réforme lui valurent un très grand prestige auprès de la population algérienne. Il fonda en 1935, au Cercle du progrès, l’Union des croyants monothéistes et devint un ami du grand orientaliste français Louis Massignon. En 1933 les autorités préfectorales lui interdirent de prêcher dans les mosquées (circulaire Michel) et en août 1936, elles allèrent jusqu’à l’incarcérer à la suite d'un complot monté contre lui par la police coloniale française.
Remis en liberté provisoire, son procès n'eut lieu qu'en juin 1939. Albert Camus le défendit dans les colonnes du journal Alger républicain. Il fut acquitté, avec la palme du Martyr et l'administration française déconsidérée. Après 1940, il continua ses activités au «Nadi Ettaraki» (prédication réformiste, défense de la langue arabe, indépendance du culte musulman, droits des musulmans algériens, etc.). Sur le plan politique il était considéré comme modéré en comparaison des positions affichées par Messali Hadj, leader du mouvement indépendantiste, Parti du peuple algérien. El Okbi était partisan d'une indépendance octroyée progressivement et un des rares oulémas partisans du bilinguisme. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il prit position contre les mesures du gouvernement de Vichy à l'égard des Juifs. Le déclenchement de la lutte armée en novembre 1954 par les moudjahidine, tous issus du MTLD (Parti dirigé par Messalli Hadj) surprit tous les mouvements et personnalités réformistes. El-Okbi, vieilli, malade et grabataire fit au cours de la lutte armée une seule apparition publique en janvier 1956 au Cercle du progrès sur insistance d'Albert Camus (conférence sur une trêve civile en Algérie). Il décéda en mai 1960. Une foule nombreuse l'accompagna à sa dernière demeure.
(Source : Wikipédia)