POPULATION- ETUDES ET ANALYSES – VIE DE FEMME – FEM/ RAPPORT GENDER GAP 2012, 2013.....
L’Algérie est un pays où il ne fait pas bon vivre quand on est une femme. Le rapport Gender Gap 2012 publié mi-juillet 2013 par le Forum économique mondial dépeint une situation catastrophique de la condition féminine en Algérie.
Sur 135 pays étudiés, l’Algérie figure ainsi à la – peu enviable – 120e place, talonnant l’Ethiopie, le Bénin, l’Iran et le Mali.
L’étude, coordonnée par Ricardo Hausmann de l’université de Harvard, Laura Tyson de l’université de Californie et Saâdia Zahidi du Forum économique mondial, mesure : la place de la femme l’écart entre hommes et femmes à travers quatre piliers dans le marché du travail (pourcentage des femmes dans les postes de responsabilité), la santé et l’espérance de vie, le niveau d’éducation et de scolarité ainsi que le nombre de femmes occupant des fonctions politiques.
L’Algérie affiche ainsi un bulletin de notes désastreux, figurant à la 131e position pour ce qui est des opportunités de travail, à la 103e place pour l’éducation des filles, au 108e rang pour ce qui est de la santé et à la 57e place en matière de participation politique. Cette année, les rédacteurs du rapport ont pris en compte l’augmentation du nombre de femmes au Parlement, passant de 8 à 32%. Les femmes algériennes disposent, par ailleurs, d’après l’étude du Forum économique mondial de salaires moyens. Malgré cela, les choses semblent aller en s’aggravant. L’Algérie perd chaque année des points, passant de la 97e place en 2006 à la 11e position en 2008 puis à la 117e en 2011…
Dans le Monde arabe, les femmes des Emirats arabes unis, du Koweït, du Bahreïn, du Qatar et de Mauritanie sont relativement mieux loties que les Algériennes, les Jordaniennes, les Saoudiennes, les Syriennes et les Yéménites. Alors, où vivre quand on est une femme ? Habitués des bonnes notes, les pays scandinaves figurent, sans surprise, en tête du classement des meilleurs cadres de vie pour les femmes. L’Islande vient ainsi en première position suivie de près par la Finlande, la Norvège et la Suède. Le bas du tableau est occupé par le Tchad, le Pakistan et le Yémen.
Les données indiquent qu’il existe une corrélation entre les pays les plus aptes à réduire les inégalités entre les sexes et la compétitivité économique. En effet, 6 des 10 premiers pays les mieux classés dans l’indice mondial de compétitivité figurent dans le haut du classement 2012. Le rapport indique que la réduction du fossé de l’emploi entre hommes et femmes a été un important facteur de croissance économique en Europe durant la dernière décennie et précise que des efforts encore plus importants dans ce domaine pourraient accélérer le développement
Le rapport mondial sur l’écart entre les genres classe (26 octobre 2013) l’Algérie à la 124e place sur un total de 136 pays examinés.
Le même rapport indique que l’Algérie dégringole dans ses classements successifs depuis l’année 2006, où elle était logée à la 97e position. Elle passe de la 119e médiocre place en 2010 à la 121e en 2011, 120e en 2012 et enfin 124e en 2013. Ce rapport, soutenu par le Forum économique mondial, indique que la région Afrique du Nord et Moyen-Orient est la moins favorable dans le monde à l’égalité homme-femme, et ce, en se basant sur les capacités de chaque pays à combler l’écart dans quatre secteurs d’évaluation que sont la santé et la survie, le niveau d’études, la participation à la vie politique et l’égalité économique.
Dans la région MENA, les Emirats arabes unis est le pays le mieux classé avec une place de 109e mondial, suivi du Bahreïn à la 112e, du Qatar 115e, du Koweït 116e puis de la Jordanie 119e et de Oman et le Liban respectivement à la 122e et la 123e place.
L’Algérie arrive juste avant l’Egypte et l’Arabie Saoudite, qui sont classées 125e et 127e.
Une preuve que le chemin vers l’égalité est encore loin. Si en termes de participation politique, un classement moyen est attribué à l’Algérie avec une bonne 62e place, favorisée par l’introduction du système des quotas dans la confection des listes électorales, il reste qu’en termes de participation économique, de santé et d’accès à l’éducation, l’effort d’égalité est quasi nul et insignifiant. En matière d’égalité économique, les femmes en Algérie sont lésées, indique le rapport qui classe le pays à la médiocre 133e position ; à la 108e pour la santé et la survie et à la 106e pour le niveau d’études et l’accès à l’éducation.
Sur les 136 pays examinés, seuls 86 ont fait l’effort de réduire l’écart entre genres. «La plupart des pays de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient n’exploitent toujours pas le retour potentiel de leurs investissements dans l’éducation des femmes et ne les font pas contribuer sur les plans politique et économique», note ledit rapport qui enregistre par ailleurs une bonne progression de certains Africains. Le Lesotho, l’Afrique du Sud, le Burundi et le Mozambique sont classés ainsi parmi les 30 premiers au monde. «Ceci est dû, dans une grande mesure, à la présence des femmes sur le marché de l’emploi. L’activité économique leur confère un accès à un revenu et leur permet de participer aux décisions économiques.» L’Islande est en tête du classement, suivie de la Finlande, la Norvège et de la Suède.