RELATIONS INTERNATIONALES - ONU - CASQUES BLEUS –HOMMAGE
La coordinatrice du Système des Nations unies en Algérie, Mme Cristina Amaral, a choisi le Forum d’El Moudjahid, pour marquer la célébration de la journée internationale des Casques bleus, afin de rendre hommage à ceux et celles qui ont perdu la vie dans les opérations de maintien de la paix dans le monde, mais aussi pour mettre en exergue la contribution de l’Algérie dans cette noble mission, dans plusieurs pays, tout en saluant l’engagement de l’ANP dans les forces onusiennes pour la réalisation des objectifs de la paix dans le monde.
Dans le sillage des festivités marquant le cinquantenaire de l’Indépendance et la commémoration de la journée internationale des Casques bleus, célébrée le 29 mai depuis 2003, le Centre d’information des Nations unies, en coordination avec l’Association Machaal Echahid et le quotidien El Moudjahid , a organisé, lundi 25 mai 2013, une journée d’information et de sensibilisation sur les missions de paix de l’ONU et la participation de l’Algérie dans les opérations de maintien de la paix notamment à Haïti, au Cambodge, au Congo et en Angola. Une contribution qualifiée de substantielle par la représentante de l’ONU à Alger. Dans son intervention, Mme Cristina Amaral a tenu à rappeler que la célébration de cette journée, placée cette année sous le thème « Maintien de la paix, s’adapter aux nouveaux défis », est une occasion de rappeler les valeurs et principes qui sous-tendent l’effort global , auquel participe les Nations unies aux côtés de leurs partenaires visant à instaurer une paix durable à travers le monde au moment où les services des Casques bleus de l’ONU sont plus que jamais demandés. Elle ajoutera, en guise de rappel que l’Organisation des Nations Unies a créé sa première mission au Moyen-Orient en 1948.
Depuis, 67 opérations des Nations unies se sont déployées dans le monde. Leur objectif est d’aider les pays en conflit pour instaurer la paix (du conflit à la transition, et de la transition à la paix et à la consolidation de la démocratie). La conférencière a également tenu à souligner que les opérations de maintien de la paix sont déployées par décision du Conseil de sécurité et avec le consentement du pays hôte et des principales parties au conflit. Elles sont dirigées par le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP). Elles participent à créer les conditions d’une paix durable dans les pays déchirés par des conflits. Il y a lieu de noter que dans sa résolution 57/129, l’Assemblée générale a proclamé le 29 mai journée internationale des Casques bleus des Nations unies pour rendre hommage aux hommes et femmes, qui ont servi et continuent de servir dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU. C’est en effet le 29 mai 1948 que la première mission de maintien de la paix l’Organisation des Nations unies pour la supervision de la trêve (ONUST) a été déployée. Depuis leurs débuts en 1948, les opérations de maintien de la paix des Nations unies ont évolué et sont devenues l’un des outils principaux utilisés par la communauté internationale pour gérer les crises complexes qui menacent la paix et la sécurité internationales.
1989, première mission de l’Algérie
Invité pour évoquer la participation de l’Algérie dans les opérations de maintien de la paix dans le monde, l’expert Messaoud Adhimi est revenu d’abord sur les objectifs des missions des forces onusiennes et surtout pourquoi elles portent le nom de Casques bleus. Cette nomination vient dira-t-il de la couleur bleu de l’instance onusienne. Quand à son rôle, il dira qu’il s’agit essentiellement de surveiller l’application d’un cessez-le-feu, de désarmer et de démobiliser les combattants, de protéger les populations civiles, de faire du maintien de l’ordre, de former une police locale, de procéder à des opérations de déminage pour faciliter le passage des convois humanitaires, de protéger les réfugiés, et enfin d’assurer le maintien des droits de l’homme. L’expert est également revenu sur la première mission en 1948, lors du conflit israélo-arabe où les Nations unies avaient lancé une opération limitée à une dizaine d’hommes, l’ONUST (Organisme des Nations unies chargé de la surveillance de la trêve en Palestine. Toutefois dira-t-il, la mission se limitait à l’observation. Lors de la crise du canal de Suez, en 1956, l’Assemblée générale adopte, sur proposition du ministre des Affaires étrangères canadien, la résolution portant création des Casques bleus. Messaoud Adhimi, a également mis en relief les conditions de l’intervention des Casques bleus, comme l’accord préalable des parties en conflit, la neutralité et l’impartialité des forces onusiennes, et enfin l’utilisation de la force qu’en cas de légitime défense. Quant au financement de ces troupes, il dira que cette charge est assurée par les pays membres permanents de l’ONU. Pour Messaoud Adhimi, l’Algérie a apporté une grande contribution pour le maintien de la paix en Afrique, en Asie et en Amérique latine. La première participation de l’Algérie remonte à 1989 où elle a participé dans le cadre onusien pour le maintien de la paix en Angola avec 20 officiers et au Congo en 1999 avec 51 officiers. M. Adhimi a fait état de 21 officiers de l’ANP ayant participé activement avec les forces onusiennes pour garantir le respect de l’accord de cessez-le-feu signé à Alger entre l’Ethiopie et l’Erythrée. S’agissant du conflit en Haïti, l’Algérie avait envoyé, entre février 1995 et août 1996, 32 militaires pour former et encadrer les unités sécuritaires de ce pays.
Nora Chergui (El Moudjahid)
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Le saviez-vous ?
Opérations de maintien de la paix
depuis 1948 : 67.
Opérations en cours : 15.
Opérations en cours dirigées et appuyées par le Département des opérations de maintien de la paix : 15.
En plus des opérations de maintien de la paix, le DOMP dirige une mission politique : la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA).
Avec la mise en place, le 25 avril 2013, de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), il y a actuellement 15 opérations de maintien de la paix en cours et une mission politique dirigée par le Département des opérations du maintien de la paix (DOMP).
Personnel en uniforme : 94.035
Contingents et observateurs militaires : 79.693
Police : 12.540
Personnel civil (au 31 décembre 2012) : 16.791
International : 5.090
Local : 11.701
Volontaires des Nations unies : 2.089
Nombre total de personnel affecté aux 15 opérations de maintien de la paix : 111.113
Nombre total de personnel affecté aux 15 opérations de maintien de la paix dirigées par le DOMP : 113.057
Pertes totales : 3.096
En 1956, Lester Bowles Pearson, alors ministre des Affaires extérieures du Canada, reçut le prix Nobel de la paix, pour le rôle qu’il avait joué dans la création de la première force de maintien de la paix, qui s’était déployée à cette époque pour résoudre la crise du canal de Suez. Les Casques bleus reçurent le même honneur en 1988.
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La coordinatrice du système des nations unies en Algérie à El Moudjahid :
“L’Algérie a apporté une contribution substantielle aux forces des Casques bleus”
«L’Algérie a apporté une contribution substantielle en tant qu’instrument actif, dans la réalisation des objectifs de paix, de sécurité et de stabilité dans le monde », a indiqué, hier, Mme Cristina Amaral, coordinatrice résidente du système des Nations unies en Algérie. Dans une déclaration à El Moudjahid en marge de la conférence-débat sur la participation des Casques bleus algériens dans les missions de maintien de la paix dans le monde, Mme Cristina Amaral, a salué la participation de l’Armée nationale populaire dans les opérations de maintien de la paix menées par l’ONU dans différents pays du monde. « L’Algérie était présente en Angola, au Congo, à Haïti et au Cambodge. Elle s’est acquittée avec succès du mandat onusien qui lui a été confié. L’engagement et les contributions de l’ANP dans le cadre onusien est à saluer », a-t-elle souligné. La coordonnatrice résidente du système des Nations unies en Algérie, a mis l’accent sur les nouveaux défis et les réalités politiques auxquels font face les opérations de l’instance onusienne. « Aujourd’hui, on vit dans un monde complexe qui change constamment. D’une part, la montée croissante des phénomènes sociaux (conflits, menaces terroristes…) dans plusieurs pays du monde, et le phénomène des changements climatiques, d’autre part. Les opérations de maintien de la paix des Nations unies se déroulent dans des environnements difficiles d’un point de vue tant physique que politique. Elles ont évolué et sont devenues l’un des outils principaux utilisés par la communauté internationale pour gérer les crises complexes qui menacent la paix et la sécurité internationales. A ce jour, des milliers de militaires, agents de police et civils, ont perdu la vie au service de la paix par suite de violence, d’accidents et de maladies, et cela dans différentes régions du monde. « Aussi, cette année, le thème retenu pour la célébration de la journée internationale des Casques bleus : « Maintien de la paix : s’adapter aux nouvelles réalités », éclaire la façon dont les opérations de maintien de la paix s’adaptent à ces nouvelles réalités pour venir en aide aux personnes affectées des conflits destructeurs et aux pays essayant de se relever de ces conflits », a-t-elle expliqué.
En effet, selon la coordonnatrice des Nations unies en Algérie, les opérations de maintien de la paix, se sont attribué de nouveaux mandats pour qu’elles puissent relever de défis du monde actuel. « D’ailleurs, leurs effectifs en termes de personnel augmentent, les types d’environnement dans lesquels elles sont déployées sont multiples et leurs responsabilités de plus en plus variées », a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, la coordonnatrice résidente du système des Nations unies en Algérie a fait observer que la journée internationale des Casques bleus de l’ONU, célébrée le 29 mai de chaque année, depuis 2003, est destinée à rendre hommage à “tous ceux qui ont servi et servent encore les opérations de maintien de la paix dans le monde”. Rappelant que l’Organisation onusienne avait créé sa première mission pour le maintien de la paix dans le monde en 1948, elle a relevé qu’à ce jour, 3.108 militaires, agents de police et civils, ont perdu la vie au service de la cause de la paix à la suite d’actes de violences, d’accidents ou de maladies.