HISTOIRE - PERSONNALITES - KAFI ALI
L'ancien président du Haut comité d'Etat (HCE), Ali Kafi, est décédé mardi matin, 16 avril 2013 , à Genève (Suisse) , à l'âge de 85 ans
Ali Kafi avait été transféré, lundi, selon la presse, aux urgences de l'hôpital d'Ain Naâdja suite à un malaise.
L'ancien colonel de l'Armée de libération nationale dans wilaya II historique fut plusieurs fois ambassadeur de la République algérienne dans plusieurs capitales. Il fut également membre du HCE du 11 janvier 1992 au 2 juillet 1992, lorsqu'il succéda à Mohamed Boudiaf.
Né le 17 octobre 1928 à M'Souna, près d'El Harrouch (à 30 km de de Skikda) , dans une famille d'agriculteurs modestes proches de la confrérie Rahmaniya, c'est son propre père, Cheikh El Hocine qui se chargea de son éducation, dont l'enseignement du Coran. Pour rappel, sonpère sera assassiné par l’armée française et son corps, hélas, ne sera jamais retrouvé. Dès lors, le jeune Kafi prendra conscience du fait colonialiste et, à peine adolescent, il entend déjà se rendre utile à son pays, et suivre ainsi la voie tracée par son défunt paternel. Mais ce sont surtout les événements du 8 Mai 1945 qui aiguiseront sa conscience d’adolescent et serviront de puissant détonateur à sa fibre nationaliste déjà en gestation.
Ali Kafi rejoint, en 1946, l'institut El Kettania de Constantine. Militant actif du PPA et du MTLD , il anime une cellule de ce parti au sein de l'Institut. Il rejoint par la suite l'université de la Zitouna à Tunis, en 1950 où il y déploiera ses activités militantes au sein du milieu estudiantin. Ce qui lui vaudra son expulsion de Tunisie en 1952 . En 1952, il est expulsé pour avoir été «trop» actif aux yeux de l'administration française après avoir été emprisonné .
De retour à Skikda, il doit purger une peine de six mois de prison consécutive à une condamnation pour activités nationalistes datant de 1950. A sa libération, il devient enseignant dans une école libre d'obédience MTLD, "El Moustakbal", à Skikda.
Il rejoint l'ALN au début de 1955. Il activera sous les ordres de Zighoud Youcef, successeur de Didouche à la tête de la Wilaya 2 et il sera parmi les organisateurs de l'offensive du 20 Août 1955 dans le Nord Constantinois. Ali Kafi fera partie de la délégation de la Wilaya 2 au Congrès de la Soummam, aux côtés de Zighoud, Bentobbal, Benaouda, Mezhoudi et Hocine Rouibah.
Au printemps 1956, il est responsable militaire de la Wilaya et, en avril 1956, devient colonel, commandant la Wilaya 2.
Après l'Indépendance, il est ambassadeur d'Algérie à Beyrouth (1963), Damas (1966), Tunis (1975), en plus de la Ligue arabe.
En 1990, il devient secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidines. Il sera, en janvier 1992, membre du Haut Comité d'Etat et en deviendra le président après l'assassinat de Mohamed Boudiaf. Il sera le premier Chef d'Etat en Algérie à remettre ses pouvoirs à son successeur, Liamine Zeroual, en 1994.
Ali Kafi est, aussi , l'auteur , au début des années 2000, à Casbah Editions , d'un livre mémoriel à succès, "Ali Kafi. Du militant politique au dirigeant militaire. Mémoires (1946-1962) " (en arabe et en français) qui raconte sa participation à la lutte de libération nationale, mais certaines de ses critiques à l'endroit de certains des compagnons de lutte comme Abane Ramdane ( voir p 111 à p 152, chapitre consacré à "De Gaulle , la "bleuite" , l'affaire Abane Ramdane, mars 57 à février 58 " ) avait, à la sortie du livre , soulevé un tollé.
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