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Annaba (I/II)

Date de création: 09-04-2013 15:14
Dernière mise à jour: 25-05-2013 17:04
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HABITAT - VILLE - ANNABA (I/II)   

 Anciennement Bône durant la colonisation française et Hippone dans l'Antiquité, Annaba , la quatrième ville d'Algérie en nombre d'habitants après la capitale Alger, Oran et Constantine, chef-lieu de la wilaya d'Annaba, est située à 152 km au nord-est de Constantine, à 246 km à l'est de Jijel et à environ 100 km à l'ouest de la frontière tunisienne. Annaba est également une métropole littorale dont la population dépasse 600 000 habitants

Au Ve siècle, Hippone est devenue un important foyer du christianisme sous l'épiscopat de saint Augustin évêque de la ville de 396 jusqu'à sa mort en 430

Géographie

 Situation : Annaba se situe sur la rive sud du bassin méditerranéen, au nord-est de sa wilaya, au Nord-Est de l'Algérie, à 420 km de la capitale Alger et à 100 km de la frontière tunisienne. La ville s'élève au fond d'une baie ouverte à l'est sur le golfe d'Annaba. Elle est dominée à l'ouest par la chaîne de montagne de l'Edough (1 008 m d'altitude).

Relief et Hydrographie : Annaba se situe sur le bord est du Djebel Edough, massif montagneux culminant à 1 008 m d'altitude.

L'oued Seybouse a son embouchure au sud-est de la ville.

Climat : Annaba bénéficie d'un climat méditerranéen. Elle est connue par ses longs étés chauds et secs. Les hivers sont doux et humides, la neige est rare mais pas impossible, surtout sur les hauteurs de Seraidi , en haut du massif de l'Edough qui surplombe la ville . Les pluies sont abondantes et peuvent être diluviennes. Il fait généralement chaud surtout de la mi-juillet à la mi-août

 

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La région d'Annaba est riche en eau, plusieurs lacs s'y trouvent, dont le Fetzara

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La richesse forestière du parc Edough offre un climat humide à la ville et à sa région

Transports : Annaba dispose d'une gare ferroviaire située à proximité de la gare maritime et de la gare routière. Il ysa , aussi, un téléphérique et un tramway est en cours de réalisation

L'aéroport d'Annaba - Rabah Bitat est situé à 9 km au sud de la ville. Des vols opérés par les compagnies Air Algérie et Aigle Azur relient Annaba à Alger et à Oran, et aux villes françaises de Paris, Lyon et Marseille et Nice. Des liaisons avec des villes d'Arabie saoudite sont également effectuées lors du pèlerinage de la Mecque.

La ville est dotée d'un port faisant partie des dix ports de commerce algériens et il transporte aussi des passagers jusqu'à Marseille ou l'Italie.

Urbanisme : L'agglomération englobe les villes d'El Bouni, El Hadjar et Sidi Amar, qui forment à présent une véritable couronne autour de la ville d'Annaba et dont les liens avec cette dernière sont de plus en plus denses. La ville s'est considérablement développée depuis l'implantation de l'usine métallurgique d'El Hadjar (à une dizaine de kilomètres au sud) qui draîne de la main d'œuvre de toute la région.

Annaba possède un front de mer, un centre-ville - où est situé le cours de la Révolution (ex-cours Bertagna) - animé, débordant d'arcades en tous genres où s'abritent restaurants, terrasses, kiosques.

 

Toponymie : Annaba est l'une des plus anciennes cités de l'Algérie, fondée en 1295 avant J.-C., connue sous les noms successifs d'Ubon, Hippo Regius, Hippone, Bouna, Bled El Aneb, Bône, et enfin, Annaba.

Autrefois, on l'appelait Bilad Al Unnâb, c'est-à-dire la ville des jujubes, à cause de la grande production de ce fruit dans cet endroit.

Histoire

.Préhistoire : La région d'Annaba est riche en découvertes archéologiques datant de la préhistoire de - 2 millions d'années. Les Homo Erectus auraient vécu dans cette région depuis le paléolithique supérieur (-1.8 million d'années à -100 000 ans). À partir de l'âge néolithique, un nouveau type d'humains fait son apparition : le Protoméditerranéen.

L'homme est apparu dans le périmètre d'Annaba depuis le paléolithique, dans la zone de Ras-Al-Hamra (Cap de Garde), dans les collines de Bouhamra. Les hommes préhistoriques ont laissé de nombreux témoignages dans la région de Bône : silex taillés ou polis, menhirs, cromlechs, dolmens, que ce soit à Roknia pour le plus connu ou bien encore à Guelma, Le Tarf ou Chapuis (plage proche de la ville) .

En parallèle, une autre civilisation dite capsienne s'est développée dans la région de Gafsa qui se situait au Sud-Ouest de la Tunisie. Les Capsiens, sur le plan anthropologique, sont très similaires aux habitants de l'Afrique du Nord. Des spécialistes, anthropologues et préhistoriens, déclarent que les Protoméditerranéens Capsiens sont originaires du Proche-Orient, et que l'on peut qualifier leurs descendants comme étant des autochtones. Les préhistoriens affirment donc que les premiers maghrébins sont issus des Protoméditerranéens Capsiens, qui représentent la première lignée berbère.

À la fin du -5e millénaire, fin de l'ère néolithique, débute l'ère de la préhistoire (-5000 à -3000 ans). Les archéologues découvrent lors de leurs recherches en Afrique du Nord architecture, des sépultures funéraires et des poteries rudimentaires datant de cette époque.

Les découvertes prouvant l'existence passée de l'homme préhistorique dans la région d'Annaba sont les mêmes que dans tout le bassin méditerranéen : armes et outils en pierre, abris sous roches, sépultures de pierre brute, dolmens, etc.

À partir des années 30, de nombreux sites préhistoriques ont été découverts et mis en valeur : Vieux massif de l'Edough, Cap de Fer, Cap de Garde, les collines de Bou Hamra, la région ouest d'Annaba, le lac Fetzara, les lacs d'El Kala, la côte ouest de Chetaïbi et de Marsa. Des recherches et des études méthodiques sont particulièrement réalisées dans la station de Fort Génois située à la presqu'île de Ras El Hamra (Cap de Garde).

Des inscriptions rupestres près de Lamy et Guelma, des inscriptions libyques dans la vallée de la Cheffia attestent de l'ancienneté de la présence humaine.

Antiquité : L'évolution interne de la Numidie orientale, conjuguée à la position du site en rapport avec la Méditerranée, serait à l'origine de la naissance du premier établissement de sédentarisation vers le XIIe siècle av. J.-C. ; Hippone serait le résultat de l'évolution de ce point de fixation vers une escale et un comptoir portuaire d'une certaine importance notamment quand les relations commerciales se sont développées avec les Phéniciens, qui y faisaient souvent escale au retour de leurs campagnes cabotières au pays des Tartessiens (sud-est de l'Espagne). Ces Phéniciens étaient des sémites du groupe cananéen venus de la Phénicie (côte du Liban actuel). Du VIe au IIIe siècle av. J.-C., Hippone (ou Hippot) se soumet à l'hégémonie carthaginoise. Au IIIe siècle av. J.-C., la consolidation du royaume numide, notamment sous le règne de Massinissa et de ses successeurs, entraîne l'intégration d'Hippone au royaume numide; elle devient une ville royale, Hippo Regius. Ce rang lui est sans doute dû à son rôle de port qui assure les liaisons entre l'arrière-pays et la Méditerranée.

Grâce aux Phéniciens qui y ont apporté connaissances et savoir-faire de toutes les civilisations du Moyen-Orient, cette dernière devient un des plus grands centres de la nouvelle province numide soumise aux Romains ; l'Africa Nova. Les vestiges d'aujourd'hui représentent la phase romaine et ses séquelles vandales et byzantines.

L'histoire d'Hippone se confond avec celle de Carthage et adoptera peu à peu ses mœurs, ses coutumes, sa religion et sa langue.

La prospérité de Carthage provoqua des rivalités avec ses voisins. Trois groupes prédominaient dans le Maghreb : les Maures à l'ouest, les Gétules au sud et les Numides à l'est et au centre. La Numidie était divisée en deux royaumes : les Masaesyles à l'ouest et les Massyles à l'est. Les guerres puniques embrasèrent tout le monde antique. Hippone et sa région furent alors envahies par les Massyles, gouvernés alors par Massinissa allié aux Romains. Hippone ne connut l'indépendance et la paix qu'après la chute de Carthage en -146. On pense qu'Hippone avait été choisie, à la fin de la seconde guerre punique, comme résidence favorite des rois Numides, lui donnant le prestige de ville de plaisance après la chute de Carthage. Elle sera appelée "ville royale" pendant tout un siècle.

La particularité d'Hippone à cette époque est qu'elle est devenue un centre de rayonnement de la pensée théologique augustinienne sous l'impulsion de l'évêque d'Hippone, saint Augustin.

Hippone chrétienne (240 à 640) - Saint Augustin (354-430) : Le christianisme a dû faire son apparition en Afrique du Nord au début du IIIe siècle. Les premiers Africains convertis à cette nouvelle religion ont été torturés et livrés aux fauves par les Romains. Mais voyant l'unicité de son royaume se dégrader, l'empereur Théodose déclara le christianisme comme religion officielle de l'État romain en 380. Le grand évêque saint Augustin rendit alors Hippone le centre de rayonnement de la pensée chrétienne au début du Ve siècle. Il fonda dans cette ville un monastère. En 396, Hippone est dominée par le parti de Donat, une église africaine anti-catholique, utilisant la persécution et la violence. Augustin ,étant personnellement menacé de mort, fit appel à l'autorité impériale qui déclara le donatisme hors la loi. Hippone fut ainsi libérée de l'oppression de ce groupe. Augustin joua un rôle primordial dans la consolidation du christianisme, et Hippone rassemblera les assises définitives de l'église moderne.

Invasion vandale (431-533) - Reconquête byzantine (533) : Les Vandales (peuples germaniques), chassés par les Huns (peuple nomade d'Asie centrale), envahissent la Gaulle (406), l'Espagne (409), et franchissent le détroit de Gibraltar en 429 pour conquérir l'Afrique du Nord. En mai 430, Hippone fut assiégée. L'église se hâta aussitôt à planifier la conservation de la bibliothèque et des manuscrits de saint Augustin peu après son décès dû au siège. La mort de cette éminente figure coïncide avec la défaite romaine dans la région sous les coups des Vandales et l'atrophie d'Hippone à tous les niveaux. La ville résista à cette force barbare, mais les campagnes voisines furent pillées et persécutées par les Vandales. La résistance d'Hippone prit fin  après 18 mois, et devint la capitale de Genséric (maître de toute l'Afrique du Nord, mis à part Cirta et Carthage) jusqu'à la prise de Carthage en 439. Hippone connaîtra alors une période relativement tranquille pendant le règne des Vandales de la Numidie et de la Proconsulaire (est algérien et Tunisie) pendant plus d'un siècle, mais toutefois troublée par quelques révoltes berbères.

En 533, une armée de Constantinople, sous le commandement de Bélisaire, fut envoyée par l'empereur byzantin Justinien 1er pour délivrer l'Afrique du Nord de l'emprise des Vandales. La bataille de Tricamara marquera la chute des Vandales. Malgré tous leurs efforts, les Byzantins ne parviennent pas à redonner pas à la ville son éclat d'antan, tout au plus peut-elle constituer une escale ou un point de ravitaillement pour la flotte byzantine.

Période des dynasties islamiques : La conquête du Maghreb est conduite à partir de l'Égypte par petites vagues à partir de 647. Mais, des luttes de succession, obligent pour un temps les Arabes à mettre fin à leurs expéditions. L'arrivée au pouvoir des Omeyyades marque la reprise de la politique d'expansion. Les Arabes se lancent à la conquête de « l'île du Maghreb » . C'est au cours de cette seconde expédition que la Numidie orientale connut les premiers raids de l'armée arabe. Vers 666, les troupes de Mu'awiya, peu après leurs conquêtes de Djerba et Bizerte, déferlent sur Hippone. Bien  que protégée par de solides remparts et défendue par les forces byzantines, le siège de la cité fut de courte durée, les Arabes ne la quittèrent qu'après l'avoir en partie incendiée. Tandis que Berbères, Byzantins et Arabes s'entretuaient, Hippone eut à connaître un certain regain d'activité du fait du débarquement d'une imposante garnison venue de Constantinople, renforçant à nouveau leur autorité sur l'ensemble du pays. La fondation de Kairouan, en 670 par Okba Ibn Nafî, marque définitivement l'installation des Arabes en Ifriqiya (la Tunisie et l'est du Constantinois).

Après la conquête définitive de Carthage en 698, Hippone  devient un refuge aux Carthaginois puis sera dévastée par les Arabes après avoir mis un terme à la résistance de l'autorité impériale. L'antique cité  sera par la suite en partie restaurée et adaptée à un nouveau mode vie oriental. L'ancienne Hippone, est alors rebaptisée par les Arabes « Médinet Seybouse » puis officiellement « Bouna », plus facile à prononcer que Hippone. Vaincues, certaines tribus berbères se convertissent et contribuent à leur tour à l'expansion de l'Islam.

Au début du XIe siècle, la ville antique est abandonnée pour un nouveau site à 3 km au nord du premier. La nouvelle ville « Bouna Al Haditha » (« Bouna la Neuve ») est bâtie sur une hauteur de 40 mètres d'altitude, à la différence de l'antique qui se trouve dans le plat (1 à 3 mètres d'altitude). Dès 1040, la ville s'entoure de remparts pour renforcer sa défense naturelle. Les Sanhadjas, qui la fondent, en font un poste de défense et de surveillance. Bouna devient un port d'échanges commerciaux du XIe au XIXe siècle.

Période ottomane et espagnole : L'empereur Charles Quint envoya en 1535 une escadre espagnole pour conquérir Bouna (la citadelle d'Annaba). Il ordonna la destruction de la muraille qui joint la ville à la forteresse. Mais face au blocus maritime des Turcs et l'hostilité de la population, des dizaines de soldats espagnols succombèrent. En 1540, Charles Quint ordonna l'évacuation de Bouna. Après sa libération des espagnols, les autorités turques fortifièrent la ville et la surmontèrent d'un fort Cigogne. Après sa libération, la ville et sa région sont incluses dans la régence d'Alger. Bouna (Bona) est parée d'un nouveau qualificatif : « Madinat Al Unnab », ou Annaba qui se substitue progressivement à son ancien nom, surtout à la fin du XIXe siècle et aujourd'hui.

La fonction de point d'échanges commerciaux, notamment avec l'étranger, fait d'Annaba et sa région une des assiettes de l'établissement de concessions commerciales européennes, prémices d'un développement économique plus important.

Période coloniale française : Les troupes françaises, à leur tête, Anne Jean Marie René Savary, duc de Rovigo, qui commande à Alger, voudraient bien étendre l'action de la France vers l'Est et reprendre Bône, occupée la première fois par le général Damrémont en 1830, et une deuxième fois en 1831, par le commandant Huder ; mais par deux fois, il avait fallu évacuer la ville dans des conditions assez difficiles du fait de l'absence de voies de communication protégées.

En avril 1832, le capitaine Édouard Buisson d'Armandy s'installe dans Bône avec ses canonniers.

Le développement économique peut alors se poursuivre avec la mise en valeur par de grands travaux de la plaine bônoise qui, à l'origine marécageuse, était devenue une région très prospère de cultures maraîchères, viticole et arboricole. L'oued Seybouse, qui arrose cette plaine, permettait l'irrigation intensive des terres avoisinantes.

L'industrie s'était aussi largement développée avec une usine de traitement des phosphates, les coopératives agricoles, son port de commerce, équipé du plus récent matériel de manutention, d'où partaient les différents minerais originaires du djebel Kouif et de l'Ouenza, vers la France, et y arrivaient tous les équipements pour toute la région Est du Constantinois. L'ensemble des atouts humains et régionaux faisait de Bône une des plus riches villes des départements d'Algérie.

Les deux conflits mondiaux, outre la mobilisations des jeunes hommes dans l'armée, atteignirent la ville de Bône. Le 4 août 1914, Bône, de même que Philippeville, fut bombardée par les croiseurs allemands Goeben et Bresland faisant de nombreux morts. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la ville servit de base d'opérations aux armées britannique et américaine, arrivées le 13 novembre 1942. Elle subit de violents bombardements pendant l'hiver 1942-43. La Croix de guerre sera remise à la ville en juin 1949 par le président de la République Vincent Auriol. En 1958, Bône comptait 110 000 habitants.

Première et Seconde Guerre mondiale : Le 4 août 1914, les premiers bombardements navals furent lancés sur Bône et Philippeville (Skikda). Le nombre d'obus lancés sur la ville a été estimé à 140. Les cibles visées étaient la Gare ferroviaire, l'usine de gaz, les casernes, le port et le cap de Garde. Cette guerre dura quatre ans et toucha tout le pays.

Septembre 1939 marque le début de la Seconde Guerre mondiale. L'Afrique du Nord devait devenir alors un second front à l'ouest pour soulager les Soviétiques qui résistaient seuls à l’assaut allemand. Les Anglo-Américains effectuent donc une intervention en Afrique française du Nord (AFN). Le 8 novembre 1942, plus de 100 000 soldats anglo-américains débarquent en AFN. Les troupes américaines débarquent à Bougie, à Philippeville et à Bône sans rencontrer de résistance. Mais le sort de Bône est gravement compromis en raison du  manque de DCA et d'avions. Le 13 novembre 1942, des avions nazis larguent sur Bône des bombes meurtrières, bombardements qui se poursuivirent jusqu'au 30 juin 1943. Le calme revint dès le départ des Alliés de la Tunisie.

Selon des sources officielles, en huit mois, 1 800 bombes ont été lancées sur le port et la ville de Bône. Le bilan des victimes civiles était de 164 morts dont 123 musulmans, 202 blessés dont 113 musulmans. Quant aux victimes militaires, on comptait 885 soldats alliés (il existe , à l'entrée Est de la ville, un cimetière militaire consacré uniquement aux victimes militaires des forces alliées tombées au champ d'honneur) .

L’Indépendance : L'indépendance de l'Algérie en 1962 entraîna le départ des populations européenne et juive de la ville. Dans l'Algérie indépendante, la ville connaît une augmentation rapide de sa population alimentée par l'exode rural, pour atteindre plus de 400 000 habitants aujourd'hui dans sa grande agglomération.

 

(c) repris de Wikipédia mais  corrigé et augmenté