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Présence active

Date de création: 09-04-2013 14:41
Dernière mise à jour: 28-06-2013 13:01
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POPULATION – FEMME – PRESENCE ACTIVE

En Algérie, comme dans tous les pays en voie de développement, les femmes évoluent lentement mais parviennent, néanmoins, à gravir tant bien que mal quelques échelons. On est loin de certains pays arabes où la femme n’a ni le droit de voter ni celui de conduire une voiture, on est aussi loin de certains pays occidentaux où la femme, même si elle occupe le même poste de travail que son collègue homme, ne touche pas le même salaire que lui. Mais on est aussi très loin des femmes à la tête d’entreprises privées ou publiques ou encore d’un nombre important  de femmes à des postes politiques.  
Il ne fait pas l’ombre d’un doute qu’en 50 ans d’indépendance, la situation de la femme algérienne a positivement évolué en comparaison avec celle de sa sœur d’avant le recouvrement de la souveraineté. Les arguments statistiques à même d’étayer une telle assertion ne manquent pas. Quel que soit le secteur, on retrouve une forte présence féminine. A titre d’exemple, l’effectif enseignant féminin dans le secteur de l’éducation nationale, tous cycles confondus, est estimé à 190.003 enseignantes, soit 43,64% du corps qui compte 435.288 enseignants. Dans l’enseignement supérieur, le secteur compte plus de 13.500 femmes, soit 34% du personnel, selon une étude faite par la tutelle en 2010. Cette forte présence de la femme lui a permis de concurrencer l’homme en occupant avec mérite une place notamment en tant qu’hospitalo-universitaire avec 45%. La femme a aussi réussi à accéder aux hautes fonctions administratives au sein de l’université. Les femmes sont également présentes dans le domaine de la recherche scientifique puisque, selon des statistiques livrées en 2012, il est indiqué que 422 femmes activaient dans ce domaine, soit 39,50% de l’ensemble des chercheurs. La gent féminine a également investi des champs d’activité qui ont été longtemps la chasse gardée des hommes. Le personnel féminin du corps de la Sûreté nationale a atteint actuellement plus de 14.000 éléments, alors que leur nombre n’excédait pas 16 femmes en 1973. Dans le domaine de la justice, les sorties de promotion de l’École supérieure de la magistrature enregistrent des chiffres éloquents puisque le nombre de femmes est passé de 65 magistrats femmes en 2003 à 151 en 2009. La même constatation s’impose aussi à la lecture des statistiques relatives à la présence des femmes dans une activité considérée comme purement masculine, à savoir le commerce. Le nombre de femmes ayant un registre du commerce a atteint 115.987 à fin janvier 2012, soit 7,5% du nombre global des commerçants (1.530.283) inscrits au Centre national du registre du commerce (CNRC). Le nombre de femmes inscrites au CNRC s’est accru de 14,6% depuis 2006. Au plan politique, l’année 2012 a été une année particulière pour les femmes algériennes dans la mesure où elles ont réalisé de nouveaux acquis grâce aux efforts colossaux consentis et sanctionnés par la promulgation de la loi sur l’élargissement de la représentation de la femme dans les Assemblées élues, outre la mise en place d’une stratégie pour l’intégration et la promotion de la femme. L’Algérie se rattrape aussi sur la participation de femmes en politique. Le nouveau Parlement algérien, issu des législatives de mai 2012, compte 145 femmes sur 462 sièges. Un chiffre salué, même si celui-ci diminue dès lors qu’on monte en grade. Trois femmes occupent des postes ministériels. L’Observatoire des violences faites aux femmes a été la conséquence logique de la lutte des femmes et des féministes, obligés pendant longtemps de répondre au cas par cas aux agressions et autres violences dont sont victimes les femmes au quotidien. C’est ainsi qu’est né l’Ovif, pour veiller, prévenir et alerter. Toutefois, en dépit de tous ces acquis, il reste encore beaucoup à faire,  et le chemin reste encore long pour l’émancipation totale des femmes en Algérie. Sur le plan international, l'Algérie a ratifié toutes les conventions relatives aux droits de la femme. Les ambassadeurs algériens à l'ONU affirment, dans leurs interventions, que l'Algérie est en phase pour se mettre en conformité avec ces conventions. Sur le plan national, il y a encore le Code de la famille dont certaines dispositions devraient être revues.    
(c) Farida Larbi (El Moudjahid, jeudi 7 mars 2013)