CULTURE – MUSIQUE- TOUMI MUSTAPHA
Le compositeur et parolier, Mustapha Toumi, est décédé dans la nuit de mardi 2 à mercredi 3 avril 2013 à l’hôpital Mustapha-Pacha des suites d’une longue maladie. L’enterrement du compositeur de la fameuse chanson chaâbie « Sob’han Allah Ya Eltif », interprétée par El-Hadj M’hamed El Anka, a eu lieu au cimetière d’El Kettar, à Alger. Un dernier hommage lui a été rendu, vendredi , au Palais de la culture Moufdi-Zakaria par ses nombreux amis, artistes et fans. Sa fille Imane a révélé à la presse une autre facette du défunt : « Mon père peignait des toiles qu’il conservait jalousement à la maison et n’avait jamais pensé à les vendre. Il ne les a jamais exposées ». Ses centres d’intérêt étaient divers, selon elle. Il s’apprêtait même à publier un ouvrage sur l’histoire et les origines de la langue tamazight avant que la mort ne l’emporte à l’âge de 76 ans. Natif de la Casbah, patrimoine culturel et architectural, Mustapha Toumi parle avec aisance sur les arts plastiques, la musique et la politique comme le faisait si bien son chanteur préféré, El-Anka, entre les différents modes de la musique chaâbie (El-Ghrib, Sihli, Djarka et A’ârak,...). « Le lion restera lion même quand il vieillit, les loups ont toujours peur de lui », soulignait-il dans cette qacida d’anthologie qui a gagné en notoriété devant celles écrites par Ben Msayeb, Ben Sahla, Ben Triki et Sidi Lakhdar Ben Khelouf. « C’est l’insatisfaction politique, la transformation sociale brusque et l’inversion des valeurs qui m’ont inspiré la qacida Soub’hane Allah Ya Eltif », avait affirmé cet artiste qui a, également, écrit pour Mohamed Lamari, Warda El-Djazaïria et Myriam Makeba. C’est ce sentiment, d’ailleurs, qui le motive, à l’âge de 53 ans, pour créer, avec l’ouverture politique en Algérie en 1989, une formation politique (ANDI) qui a fait, hélas, long feu en raison de son manque d’ancrage dans la société algérienne. Militant engagé, moudjahid (dans les Transmissions) ayant assumé les fonctions de directeur central des affaires culturelles au ministère de l’Information et de la Culture (avec feu Mohamed-Seddik Benyahia), jaloux de son Algérie et maniant bien le verbe pour avoir travaillé à la radio et publié des poèmes dans le quotidien Alger Républicain, il tentait d’expliquer ses opinions politiques sur les plateaux de la télévision algérienne et à la radio, au moment où le pays allait sombrer dans une décennie douloureuse et meurtrière. Il se consacra, depuis sa retraite, à l’écriture et comptait éditer un ouvrage relatant son expérience dans des domaines aussi variés que la culture et la politique.