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Rapport Unesco/Isu 2012

Date de création: 09-01-2013 06:54
Dernière mise à jour: 09-01-2013 06:56
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EDUCATION- ETUDES ET ANALYSES - RAPPORT UNESCO/ISU 2012

Il est urgent de s’attaquer au nombre élevé d’enfants qui redoublent et qui quittent l’école avant d’avoir achevé leurs études primaires ou un premier cycle de l’enseignement secondaire, révèle la dernière édition du Recueil de données mondiales sur l’éducation. De nouvelles données de l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU) montrent que malgré la baisse du taux de redoublement fixé à 7% entre 2000 et 2010, on compte environ 32,2 millions d’élèves du primaire qui ont redoublé en 2010, et 31,2 millions d’élèves qui ont quitté l’école et n’y retourneront peut-être jamais, pour la même période.

 Ce rapport intitulé « Opportunities Lost : the impact of grade repetition and early school leaving », présente  (fin novembre 2012)  large éventail de données et d’indicateurs de l’ISU permettant de mieux identifier les millions d’enfants qui passent entre les mailles du filet des systèmes éducatifs et qui quittent l’école, souvent sans même savoir lire ou écrire. Il résume — chiffres à l’appui — ce que gagnerait la planète en limitant la pratique d’échec scolaire… car une année sans redoublement augmente le PIB mondial… de 0,37%. « Au niveau mondial, on a estimé que chaque année de scolarisation — sans redoublement — dont bénéficie un enfant peut faire progresser ses revenus personnels de 10 % et faire augmenter le PIB mondial de 0,37 % par an », insiste l’Unesco.
Cette organisation cite trois régions qui ont des taux d’abandon dans le primaire particulièrement élevés. Il s’agit de l’Afrique subsaharienne où 42% des élèves quittent l’école précocement, un élève sur six quittant l’école avant la deuxième année de scolarisation, de l’Asie du Sud et de l’Ouest, où 33 élèves qui commencent l’école primaire sur 100, abandonnent avant d’avoir atteint la dernière année d’études primaires et l’Amérique latine et les Caraïbes, où 17% des élèves quittent l’école avant d’avoir achevé leurs études primaires.
Le rapport met en évidence quelques signes encourageants, comme une baisse de 7% du taux de redoublement mondial en dix ans — entre 2000 et 2010 —, et une augmentation de 6% des taux de scolarisation sur la même période. Reste qu'encore 32,2 millions d’élèves du primaire ont redoublé en 2010, et 31,2 millions ont quitté l’école et n’y retourneront peut-être jamais. Sans surprise.
Le rapport issu de la concertation pour la « refondation de l’école », convoquée en grande pompe cet été, est allé dans ce sens en préconisant de « remplacer progressivement le redoublement, coûteux et inefficace, par d’autres modes de remédiation (…) ».
Coûteux puisque, selon les données nationales, la facture d’un redoublement s’élève à 8.000 euros au collège, à 10.700 euros au lycée. Inefficace, car on sait, et la note fondée sur les résultats de l’évaluation PISA 2009 l’a rappelé, que « les pays affichant un taux de redoublement élevé sont également ceux où les élèves sont les moins performants ». Sans parler, évidemment, de l’impact sur le moral de l’élève, sa peur ou son goût de l’école, son envie d’apprendre.
Le rapport précise qu’en général, les filles sont moins susceptibles que les garçons d’être scolarisées mais les garçons courent un risque plus élevé que les filles de redoubler et de quitter l’école. L’âge des élèves peut également constituer un facteur déterminant : les élèves en avance sont plus susceptibles de redoubler alors que les élèves en retard ont tendance à quitter l’école précocement. Cependant, selon les données, les facteurs les plus importants sont les revenus du ménage et la situation géographique. En général, les enfants pauvres qui vivent dans des régions rurales sont plus susceptibles de redoubler et de quitter l’école avant d’avoir achevé des études primaires et d’avoir acquis des compétences de base que les enfants citadins appartenant à des ménages aisés.
  « D’un point de vue à la fois moral et économique, nous ne pouvons pas nous  permettre d’ignorer ces constatations »,  note-t-on dans le recueil. « D’ici à 2015, il ne reste plus que quelques années à la communauté internationale  pour tenir ses engagements en matière de droit de tous les enfants à l’éducation  primaire. Les données et le recueil montrent que les systèmes éducatifs accueillent  davantage d’enfants mais qu’ils les perdent faute d’être suffisamment efficaces,  ce qui se traduit par des redoublements et des abandons précoces », ajoute-t-on. En 2010, 11,4 millions d’élèves ont redoublé une classe du primaire en Afrique subsaharienne, les taux sont passés de 11 à 9 % entre 2000  et 2010, mais pendant cette période, les systèmes éducatifs ont peiné pour  offrir une éducation à une population en âge d’être scolarisée en augmentation. Le recueil souligne que ces progrès sont particulièrement visibles au niveau  national et indique qu’en 1999, 15 pays africains avaient des taux de redoublement supérieurs à 20 %, en 2009, ils n’étaient plus que 9. Il cite alors le cas du Cameroun, du Congo, de l’Ethiopie, de Madagascar,  du Mozambique et du Rwanda ont fait baisser leurs taux de redoublement de  plus de 10 points de pourcentage depuis 1999.