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Burnous / Kachabia

Date de création: 06-01-2013 10:58
Dernière mise à jour: 17-10-2014 15:12
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INDUSTRIES- ARTISANAT - BURNOUS / KACHABIA

1er article de presse:

La  kachabia et le burnous en poils de chameau, qui ont leur  Salon national à Djelfa (en décembre ) , sont des produits authentiques du terroir des Ouled Nails, dont le  territoire s’étend sur de vastes steppes favorisant l’élevage camélidé et par la même le tissage traditionnel de tous types de vêtements et autres tissus. Toutefois, dans cette grande diversité caractérisant l’activité artisanale dans cette partie du pays, où la confection des tapis, du haïk (voile pour femmes) ou du flik (tissu pour la tente), côtoie les habits traditionnels en tous genres  et formes, il n’est de secret pour personne que le tissage de la kachabia et du burnous en poils de chameau occupe une place de choix dans le cœur de bon nombre d’artisans locaux . La qualité incontestable de la kachabia et du burnous des Ouled Nails est surtout liée à la matière première dont ils sont confectionnés : de la « pure laine de chameau » en l’occurrence, selon les spécialistes, qui semblent ainsi  justifier les prix onéreux de cette matière, dont le kilogramme oscille, bon an mal an, entre 8.000 et 10.000 DA. « Sans laine de chameau, point de kachabia des Ouled Nails », insistent-ils.        

 
La kachabia et le burnous en poils de chameau ont de tout temps été l’apanage de Messaad, région du sud de Djelfa, où l’artisanat du poil de chameau est un patrimoine encore bien préservé par la population locale, en dépit des multiples mutations sociologiques survenues dans la société naïlie. Dans cette contrée, le génie créatif de la femme s’est mêlé à celui de l’homme pour conférer à ces habits traditionnels la double fonction vestimentaire d’apparat et de protection contre le froid mordant des steppes. La confection d’une kachabia ou d’un burnous en laine de chameau est un travail de longue haleine, dont la principale condition réside dans la « bonne sélection de la laine » qui sera utilisée. Cette tâche est confiée aux femmes, qui une fois leur choix fait,   procèdent à son lavage et sa purification de toutes les impuretés, avant de la filer en de longues fibres de couleur brun-jaunâtre. Cette opération est généralement réalisée par de nombreuses femmes, qui se réunissent en une sorte de « touiza » (solidarité collective), afin d’accélérer l’opération de filage de la laine, qui peut durer de 20 jours à un mois. Une fois cette étape franchie, des artisans hommes, connus pour leur dextérité et talent, sont appelés à prendre le relais pour donner forme aux fils tissés, qui se transformeront en belles kachabias ou beaux burnous sous les doigts habiles de ces artistes anonymes.

2è article de presse (octobre 2014):

Le burnous «oubar», soigneusement tissé avec du poil de dromadaire dans les régions steppiques du pays, notamment à M’Sila, est devenu une «marque déposée» dans le Hodna où le simple fait d’en offrir un constitue une marque de haute estime.

Ce manteau bien du cru, sans manches, quelquefois doté d’une capuche pointue, est resté longtemps confiné dans les campagnes et les villages de l’Algérie profonde. Il a fini, aujourd’hui, par devenir un vêtement de luxe porté même par de grandes personnalités étrangères à l’occasion de cérémonies religieuses ou officielles.

Taillée pour l’hiver, cette longue cape en poil de dromadaire est tissée puis cousue avec beaucoup de savoir-faire par des artisans qui ont pris le risque de s’y investir, conscients, sans doute, du confort qu’elle procure et de cette douce sensation de chaleur et de bien-être qu’elle apporte lors des longues journées d’hiver.

Un risque payant dès lors que le burnous «oubar» a connu une résurrection à grande échelle, à la grande joie des artisans soucieux de préserver ce vêtement traditionnel dont la confection est essentiellement fondée sur le (bon) choix de la matière première, à savoir la qualité du poil de dromadaire qui doit, dit-on, provenir de la peau d’une bête jeune qui n’aura pas «roulé sa bosse» bien longtemps.

L’origine de cet habit traditionnel remonte, selon des artisans, aux nomades Berbères d'Afrique du Nord qu’Ibn-Khaldoun appelait «As’hab El Baranis» (les gens du bournous).

Les producteurs de cette seyante sape de couleur «blanc cassé» ou brune soutiennent qu’il est toujours préférable d’utiliser les poils de chamelons, doux et souples quitte à verser une différence allant jusqu’à 2.000 dinars par kilogramme.

La confection d’un burnous passe par plusieurs étapes à commencer par la tonte de la peau et le nettoyage des poils de chameaux. C’est alors que débute le filage après l’entrée en action du «Kardeche» (peigne métallique à carder), puis le tissage suivi d’une couture à la main, détaillent des femmes expérimentées en la matière.

Pour réduire la période de fabrication du burnous qui dure plusieurs mois, les femmes ont recours à une sorte de Touiza qui leur permet de se regrouper et de travailleur ensemble dans une convivialité qui fait oublier le caractère ardu de l’ouvrage. Cela permet, assure-t-on, de fabriquer plusieurs burnous en un temps record.

Il faut savoir que le burnous tissé manuellement demeure incontestablement le meilleur et, forcément, le plus cher. Plus cher, en tout cas, que celui que l’on confectionne de façon industrielle. Pour s’offrir un burnous authentique, fait main, il ne faut pas hésiter à mettre la main à la poche. Il faut parfois débourser jusqu’à 80.000 dinars, voire 150.000 dinars pour le «top du top».

Des prix qui, pourtant, ne semblent pas de nature à faire reculer les jeunes de la wilaya de M’sila, de plus en plus nombreux à s’emmitoufler confortablement dans un burnous lorsque survient l’hiver.

Ils seront sûrement nombreux, mardi, au salon national du burnous qu’abritera la ville de Boussaâda, histoire, peut-être, de faire une bonne affaire.