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Si Moh U M'hand

Date de création: 30-12-2012 15:26
Dernière mise à jour: 30-12-2012 15:26
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 CULTURE – POESIE - SI MOH U M’HAND

Le poète Si Moh U M'hand est un  ciseleur de verbe hors pair.

 Décédé le 28 décembre 1905, Si Moh U M'hand a marqué d'une empreinte indélébile la poésie kabyle.  

Ce troubadour infatigable, qui a sillonné à pied  l’Algérie d’ouest en est, a été un témoin privilégié des événements douloureux et tumultueux vécus par le pays en une période d’expansion coloniale, restitué d’ailleurs par un film intitulé «Si Moh U Mhand, l’insoumis», réalisé par Lyazid Khodja.

Si Moh U M’hand, ou Mohand Hamadouche de son vrai nom, est présumé né en 1845 au village Icheraiouene, dans la localité de Tizi-Rached, wilaya de Tizi-Ouzou. Témoin de son temps, sa poésie constituait un miroir fidèle dans lequel se reconnaissaient ses concitoyens, surtout les plus humbles et les plus  souffrants sous le joug colonial. Il goûta à l’amertume du déracinement, dès sa plus tendre enfance, lorsque ses parents durent fuir le village natal d’Icharaiouene, rasé en 1857 par le maréchal Randon, pour y fonder le «Fort Napoléon», l’actuel Larbaa Nath Irathène. Suite à l’insurrection de 1871, la Kabylie fut soumise à des  expéditions punitives. Les Ath Hamadouche, comme beaucoup de familles rebelles,  payèrent un lourd tribut, consistant en l’exécution de son père Mohand Améziane, et la déportation de son oncle paternel cheikh Arezki en Nouvelle-Calédonie, ainsi que la séquestration de ses biens. Cet amer destin a affecté profondément l’âme sensible du poète qui,  mûri par tant d’ «épreuves douloureuses, fit de sa souffrance, indissociable de celle de ses concitoyens, une source d’inspiration pour exprimer la révolte des siens contre l’ordre colonial, en versifiant des poèmes épiques s’échappant  limpidement, goutte à goutte, de son cœur creusé par l’érosion du temps». Errant au gré du hasard avec son bâton de pèlerin, sans autre  but que celui de déclamer ses poèmes pour consoler ses semblables, Si Moh se déplaçait constamment, à pied, à travers les différentes régions du pays, arrivant jusqu’en Tunisie