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Transferts de migrants - Banque mondiale

Date de création: 07-12-2012 06:06
Dernière mise à jour: 18-03-2013 21:28
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FINANCES - ETRANGER - TRANSFERTS DE MIGRANTS - BANQUE MONDIALE

Les tensions que connaît actuellement l’économie mondiale n’affectent pas les envois de fonds des travailleurs émigrés vers leurs pays d’origine.

S’il est vrai que les expatriés installés en Europe pâtissent quelque peu de la crise des dettes souveraines en zone euro, les envois de fonds issus des pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) redressent le niveau des transferts en raison du niveau de vie élevé dans ces pays. Ainsi, en prenant en compte l’ensemble de ces données, la Banque mondiale prévoit une hausse continue des transferts des migrants jusqu’à 2015.

L’institution de Bretton Woods prévoit (fin novembre 2012) , pour l’année 2012, que les travailleurs émigrés auront probablement à envoyer 406 milliards de dollars d’économies à leurs familles dans les pays en développement, soit une hausse de 6,5%. Une tendance qui devrait se confirmer au cours des prochaines années. Les prévisions de la Banque mondiale tablent ainsi sur une progression de 7,9% en 2013, de 10,1% en 2014 et de 10,7% en 2015, pour voir les envois de fonds atteindre 534 milliards de dollars cette dernière année. En Europe occidentale, la crise lamine les revenus des ménages.

Les travailleurs migrants originaires d’Afrique subsaharienne et de la région Europe de l’Est/Asie centrale souffriront de la situation, en plus du durcissement des comportements vis-à-vis des travailleurs immigrés. Aussi, la Banque mondiale estime que les envois de fonds destinés à ces deux régions se sont ralentis cette année : les transferts destinés à l’Afrique subsaharienne resteront inchangés (31 milliards de dollars), tandis que les envois en direction de l’Europe de l’Est et de l’Asie centrale se sont contractés de 0,9% pour s’établir à 41 milliards de dollars.

En revanche, les envois de fonds continuent de croître fortement en direction de l’Asie du Sud, de la région Moyen-Orient/Afrique du Nord (MENA) et de la région Asie de l’Est/Pacifique, dont de nombreux ressortissants travaillent dans les pays membres du CCG, où le niveau élevé des cours pétroliers stimule fortement l’activité économique. S’agissant de l’Asie du Sud, les envois devraient atteindre 109 milliards de dollars en 2012, soit une hausse de 12,5% par rapport à 2011 ; la région Asie de l’Est et Pacifique devrait recevoir 114 milliards de dollars, enaugmentation de 7,2% par rapport à 2011 ; enfin, la région MENA devrait recueillir 47 milliards de dollars, ce qui correspond à une progression de 8,4% par rapport à l’année précédente.

Pour rappel, les envois de fonds vers l’Algérie atteindraient, selon les dernières estimations, 4 milliards d’euros, même s’il reste difficile de faire une évaluation exacte des transferts en raison de leur caractère majoritairement informel. Notons par ailleurs que selon les récentes études, plus de 90% des transferts de migrants sont effectués sur le corridor Algérie/France.

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Les travailleurs émigrés originaires d’Algérie, d’Egypte, du Maroc et de Tunisie ont envoyé près de 29,01 milliards de dollars à leurs familles restées au pays en 2012, selon la base de données Send Money Africa de la Banque mondiale (Février 2013).

Le coût moyen des envois vers les pays de l’Afrique du Nord est de 7,32%, un taux supérieur à l’objectif approuvé par le G8 et le G20. Cet objectif vise à ramener à 5% d’ici 2014 le coût des envois de fonds partout dans le monde. Réduire donc les frais d’envoi de 5% restituerait 673 millions de dollars aux migrants qui envoient de l’argent en Afrique du Nord, estime la BM. Cela dit, le coût de transfert d’argent vers l’Afrique du Nord demeure faible comparativement à l’Afrique subsaharienne où il a atteint en moyenne 12,4% en 2012, ce qui fait de cette région la destination la plus coûteuse en matière d’envois de fonds à partir de l’étranger.

Globalement, le coût moyen des envois vers l’ensemble de l’Afrique avoisine 12%, un taux supérieur à la moyenne mondiale (8,96%) et près de deux fois plus élevé que le coût des transferts de fonds vers l’Asie du Sud, qui bénéficie des tarifs les plus faibles au monde (6,54%), indique la même étude. Pour la seule année 2012, 30 millions d’émigrés africains ont envoyé pratiquement 60 milliards de dollars à 120 millions de bénéficiaires. Entre pays africains, les tarifs des envois de fonds sont encore plus élevés. C’est en Afrique du Sud, en Tanzanie et au Ghana qu’ils sont les moins avantageux : ils se montent respectivement à 20,7%, 19,7% et 19% en moyenne, en raison de divers facteurs, dont la faible concurrence qui prévaut sur le marché des transferts de fonds internationaux, indique-t-on.

«Le coût élevé des transactions réduit le montant des envois de fonds, qui constituent un moyen de subsistance pour des millions d’Africains», estime Gaiv Tata, directeur du département des pratiques mondiales en matière d’inclusion et d’infrastructures financières à la Banque mondiale. Les migrants africains et leurs familles pourraient économiser 4 milliards de dollars par an si ce coût était abaissé à 5%. Quid des solutions possibles pour faire baisser ces tarifs ? «Les pouvoirs publics devraient prendre des mesures pour ouvrir le marché des envois de fonds à la concurrence», recommande Massimo Cirasino, responsable des services d’infrastructure financière et d’envoi de fonds à la Banque mondiale.

«Une concurrence accrue, ajoutée à une meilleure information des consommateurs, peut contribuer à abaisser les tarifs des transferts de fonds», relève encore ce responsable. Les banques, qui pratiquent les tarifs les plus élevés parmi tous les prestataires de services d’envoi de fonds, sont pour l’instant le seul circuit financier auquel les migrants africains ont accès, selon Send Money Africa. A la Banque mondiale, on plaide pour la mise en place d’un «cadre réglementaire encourageant la concurrence entre les prestataires» qui serait à même d’élargir «la palette de choix accessibles aux migrants et contribuer à abaisser les tarifs des transferts».

Les transferts d’argent des migrants vers les pays en développement ont augmenté en 2012 pour atteindre 406 milliards de dollars, selon les estimations de la Banque mondiale. L’Inde (70 milliards de dollars) et la Chine (66 milliards) en sont les principaux destinataires.