TRAVAIL – ETRANGER – ETUDE BIT – STRESS
Selon une étude du Bureau international du travail (BIT) sur le stress au travail (publié fin octobre 2012) , il est indiqué qu’aux Etats-Unis, par exemple, le stress coûterait à l’industrie quelque 200 milliards de dollars par an - à cause de l’absentéisme, des pertes de productivité, des indemnités de l’assurance santé et des frais médicaux directs. L’absentéisme est «une plaie dans tous les pays industriels», selon le BIT avec des causes multiples. En France, à titre d’exemple, le 3e Baromètre de l’absentéisme publié en 2011 par Alma Consulting Group fait ressortir un taux d’absentéisme de 4% (soit 14,5 jours d’absence en moyenne par salarié). En ne prenant en compte que le maintien de salaire, comme effet indésirable de l’absentéisme, le coût serait de 4% du montant de la masse salariale. En 2003, le coût a atteint 7,4 milliards d’euros, dont 5,4 à la charge de l’Assurance maladie. Selon l’INRS, l’Institut national de la recherche sanitaire, le coût de l’absentéisme dû au stress en 2000 était au minimum de 370 millions d’euros pour les entreprises.
La crise, un facteur important
Selon cette étude, la pénibilité et les conditions de travail, ainsi que la maladie sont citées le plus fréquemment comme facteurs influant sur l’absentéisme dans respectivement 38% et 22 % des cas. Le vieillissement de la population salariée est cité dans 17% des cas, et la démotivation des salariés dans 14% cas. Les enquêteurs ont également relevé une corrélation entre l’absentéisme et le climat socioéconomique (17% des cas). Dans ce cadre, 65% des DRH ont soutenu que la crise économique a eu un impact sur la hausse du taux d’absentéisme dans leur entreprise. Ainsi, «les entreprises dont les résultats financiers se sont dégradés connaissent un taux d’absentéisme de 4,38%, supérieur à la moyenne nationale. En revanche, les entreprises déclarant connaître une amélioration de leurs résultats financiers enregistrent un taux d’absentéisme plus faible, 3,67 %».
Yannick Jarlaud, directeur du département absentéisme d’Alma Consulting Group affirme que «la crise semble avoir eu un rôle d’accélérateur de disparités liées à l’absentéisme. Aux premiers mois de la crise, fin 2008, nous avions assisté à un pic des absences. Une augmentation qui s’est, en moyenne, ralentie mais de façon non uniforme, car dans certaines entreprises, le taux peut se situer encore entre 10% et 14%». Il faut également noter que certaines études ont identifié le stress comme un des facteurs essentiels à l’origine de l’absentéisme. Selon la Commission européenne en 2002, le stress au travail aurait provoqué plus de 50% de l’absentéisme.
Le secteur de la santé pénalisé
S’agissant des secteurs les plus touchés par le phénomène, l’enquête place le secteur de la santé en tête de liste, avec un taux record de 5,83% (soit 21,3 jours), devant le BTP 3,22% et le commerce 3,74%.
Par ailleurs, les résultats du Baromètre montrent que le taux est plus élevé chez les salariés les plus âgés (5,21 % pour les plus de 51 ans) contre 2,34 % pour les moins de 30 ans. «Les salariés plus jeunes s’absentent généralement souvent pour de courtes durées, tandis que les salariés plus âgés sont confrontés à des absences peu fréquentes mais de plus longue durée», souligne le document.
L’innovation au cœur des actions
Pour lutter contre l’absentéisme et en réduire l’impact, les entreprises ont mis principalement en place des actions comme la prévention des accidents du travail, les contre-visites médicales, les aménagements des postes de travail, ou encore la polyvalence des salariés. D’autres mesures centrées sur le bien-être en entreprise sont également prises. Le document cite, entre autres, les crèches pour les enfants du personnel, la permanence d’une assistante sociale et les services de conciergerie. Ces actions semblent porter leurs fruits, note l’étude, car «c’est dans les entreprises ayant une crèche ou une conciergerie qu’on enregistre les taux les plus bas d’absentéisme».