HISTOIRE - GUERRE DE LIBERATION NATIONALE - SAWT EL DJAZAIR - MESSAOUDI AISSA
Aïssa Messaoudi, un timbre d’une incroyable force qui ne laissait personne indifférent. Une voix dont les mots étaient ciselés par le feu de la guerre de Libération nationale. Une voix d’une telle puissance qu’on s’attendait à ce qu’elle fasse exploser les rochers.
Il est né à Oran le 12 mai 1931. Il apprend l’arabe et une façon originale de l’exprimer dont la seule école possible à l’époque pour les familles pauvres et rurales : l’école coranique. Il part, ensuite, à Tunis et continue ses études à l’école Zitouna où il obtient al-taa‘hil (équivalent du brevet) et al-tah‘çil (équivalent du baccalauréat). Il adhéra au Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques au sein duquel il fut un membre actif et occupa le poste de président de l’Union des Etudiants Algériens à Tunis en 1956. Houari Boumediène dira, un jour, à propos de cette voix exceptionnelle qu’elle « était la moitié de la Révolution » !!
Aissa Messaoudi intègre le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) et devient vite un membre actif. En 1956, il est nommé président de l’Union des étudiants algériens à Tunis et exerce les fonctions de commentateur et journaliste à Sawt El Djazaïr (la voix de l’Algérie) à la Radio de Tunis, puis à la Radio du Nador au Maroc le 12 juillet 1959, pour être transféré à Sawt El-Djazaïr el moukafiha (Voix de l’Algérie libre combattante), à la suite de son affectation dans l’appareil de transmissions relevant de l’Armée nationale populaire.
Deux ans à peine après le déclenchement de la guerre de Libération nationale, le 20 août 1956, le congrès de la Soummam intègre l’information comme un élément structurant de la Révolution. Résistance algérienne en 1955, El Moudjahid en 1956, la radio Saout El Djazair al moukafiha (la Voix de l’Algérie combattante), l’agence de presse, le cinéma, le théâtre… Tous ces supports ont joué un rôle historique… Sur les ondes, la guerre était aussi stratégique que celle sur le terrain des opérations. En décembre 1956, une radio locale mobile, émettant à partir des maquis de l’intérieur à l’Ouest (près de la frontière algéro-marocaine), a commencé à diffuser ses premiers programmes. La radio Sawt el arab émettait depuis Le Caire, à raison de trois émissions hebdomadaires, avec le concours des radios des pays arabes. Aïssa Messaoudi était sa voix de légende. Ses émissions avaient un tel impact sur le moral des moudjahidine et de la population algérienne que le Président Houari Boumediène considérait ce journaliste comme étant « la moitié de la Révolution ». Il fallait exploser la barrière des ondes. Sawt El Djazair el hourra el moukafiha » (La Voix de l’Algérie libre et combattante) sera ce moyen. Le 16 décembre 1956 sur les frontières ouest de l’Algérie, une radio locale mobile a été créée aux frontières ouest, avec comme slogan : « Ici la Radio de l’Algérie libre. Les programmes de cette radio comportaient des informations sur les combats menés par les moudjahidine, des commentaires politiques et militaires et des chants patriotiques. Au début, les radios des pays arabes (tunisienne et égyptienne) et des pays de l’Europe de l’Est fournissaient le support. Dans ce contexte, la radio Sawt al arab (la Voix des Arabes) au Caire, consacrait trois émissions hebdomadaires à l’Algérie, diffusées dans les deux langues arabe et française. La radio tunisienne avait, quant à elle, programmé une émission tunisienne intitulée « Ici la voix de l’Algérie sœur combattante » diffusée trois fois par semaine. Il y avait tout un réseau de radios à travers plusieurs villes.