Date de création: 05-01-2011 06:49 Dernière mise à jour: 30-09-2025 18:57 Lu: 2213 fois
CULTURE- CINÉMA- FAOUZI SAICHI
(COMÉDIEN)
Né
en 1951 à Aïn Sefra (Naâma)
et décédé lundi 29 septembre 2025 suite à une lo,gie maladie, Faouzi Saïchi
(au surnom affectueux de « Rmimez ») découvre
très tôt le théâtre radiophonique puis la scène. À la télévision et au cinéma,
il s’impose par une présence singulière, une gestuelle qui dit autant que les
mots, et une fidélité aux personnages qu’il interprète. Il incarne une
génération d’artistes qui ont donné au public algérien une galerie de
personnages inoubliables, des figures modestes, drôles ou tragiques, mais
toujours humaines. Au fil de sa carrière, Saïchi
croise et accompagne les plus grandes figures du cinéma et du théâtre
algériens. Parmi elles, Ouardia, partenaire artistique
et alter ego à l’écran dans plusieurs productions télévisées et cinématographiques.
Ensemble, ils ont incarné une époque où la télévision algérienne produisait des
fictions ambitieuses et populaires, où les acteurs étaient des repères
affectifs pour les familles rassemblées autour du petit écran. Leur complicité
à l’écran, mêlant humour, tendresse et réalisme, a marqué des générations. Aux
côtés des grands noms du 7 ? art, Faouzi Saïchi
a travaillé sous la direction de Sid Ali Mazif (Leïla
et les autres), Rabah Laradji (Un toit, une famille),
Benamar Bakhti, Mohamed Chouikh,
MerzakAllouache (De
Hollywood à Tamanrasset), a croisé le chemin de Mohamed Lakhdar-Hamina et d’autres figures tutélaires du cinéma algérien.
Son rôle dans « Un toit, une famille » lui a valu un prix
d’interprétation aux Journées cinématographiques de Carthage, et demeure l’un
des sommets de sa filmographie. Il a également joué dans « Les folles
années du twist », « Beur blanc roug »e, « Chouchou », ainsi que dans des séries
cultes comme « NassMlah
City » et « Djemai Family ». Saïchi n’était pas seulement un acteur populaire, il était
exigeant. Il choisissait ses rôles, travaillait ses personnages, refusait les
caricatures. Dans ses interviews, il aimait rappeler que « le public algérien
mérite des histoires vraies, des émotions justes ». Il n’était pas une star
distante, mais un artiste engagé, qui voyait son métier comme un service rendu
à la société et à la mémoire collective. Aujourd’hui, l’émotion est à la
hauteur de l’homme et de son œuvre. La Cinémathèque algérienne, les théâtres
régionaux, les plateaux de télévision et les réseaux sociaux bruissent
d’hommages. Ce n’est pas seulement un acteur qui s’en va, c’est un visage
familier qui a accompagné la vie quotidienne des Algériens pendant un
demi-siècle. Son héritage est vivant : dans les films qu’il a tournés, dans les
souvenirs qu’il laisse aux spectateurs, et dans l’inspiration qu’il offre aux
jeunes comédiens.
COMPLÉMENT : « le défunt était une «grande
figure» de l'art algérien, rappelant qu'il a laissé de nombreuses œuvres
importantes, à l'image du film un Toit, une famille (1982), de Rabah Laradji, où il a interprété le rôle principal et qui lui a
valu le Prix de la meilleure interprétation masculine aux Journées
cinématographiques de Carthage (Tunisie), durant la même année. Pour sa part,
le comédien Sid Ali Bensalem a mis en avant les
qualités humaines du défunt, soulignant qu'il était un artiste «cultivé, humble et passionné par son métier et
profondément attaché à l'art». Le réalisateur de télévision Djamel Eddine Hazourli a, quant à lui, estimé que Saïchi
était «un comédien talentueux qui a largement
contribué au cinéma et à la télévision», laissant derrière lui «une empreinte
indélébile auprès du public». Né en 1951 à Aïn Sefra
(wilaya de Naâma), l'acteur Saïchi
s'est éteint hier des suites d'une longue maladie, laissant derrière lui un
parcours artistique riche de plus de 15 œuvres cinématographiques, parmi
lesquelles les Folles années du twist (1986), le Clandestin (1989), De
Hollywood à Tamanrasset (1991) et la Route d'Istanbul (2016). Le défunt s'est
également illustré sur le petit écran, notamment dans les Aventures de Rmimez, aux côtés de la regrettée Ouardia
(1986), œuvre dont il a tiré son nom de scène «Rmimez». Il a aussi joué dans NassMlah City (2004) et Djemaï
Family (2011), de DjafarGacem,
ainsi que dans la série Bougroun (2018). Ses débuts
artistiques remontent aux années 1970, lorsqu'il était musicien de jazz à
Alger, avant de rejoindre le théâtre radiophonique francophone, puis de se
tourner vers le cinéma, où il a collaboré avec de grands réalisateurs
algériens, tels que Mahmoud Zemmouri et MerzakAllouache. En 2021, Faouzi
Saïchi avait été honoré à Alger par la Cinémathèque
algérienne, en collaboration avec l'association Lumières, dont il fut un membre
actif, en reconnaissance de sa contribution à l'art et à la culture algériens
pendant plus de quarante années de créativité »(Le président de l'Association artistique de cinéma
Lumières, Amar Rabia)